Le secteur du poids lourd s’attend à souffrir en 2014
Attendus, espérés il y a un an par l’Observatoire du véhicule industriel et l’ensemble des professionnels du secteur, ces fameux achats d’anticipation se sont fait attendre. Au point que l’OVI avait revu ses prévisions à la baisse à la fin du premier semestre, tablant alors sur un marché autour 40 500 immatriculations. Faute de visibilité et de certitudes, tant sur le plan économique que réglementaire (écotaxe), les acheteurs professionnels ont pris leur temps, avant de passer à l’action au second semestre. Dès lors, le marché a basculé à mi-parcours et les chiffres sont repartis à la hausse.
Au final, le marché français des véhicules industriels a cumulé un total de 43 264 immatriculations de janvier à décembre 2013, dont 24 600 tracteurs (+ 3 %) et 18 600 porteurs (- 5 %), soit une légère baisse de 0,3 % par rapport à 2012. L’OVI estime qu’environ 3 000 tracteurs de plus ont été immatriculés l’an passé, liés à des anticipations.
2014 : année de transition négative
Un bilan jugé correct par l’OVI, mais en trompe l’œil. Si sur le plan conjoncturel, certains indicateurs laissent espérer une légère relance de l’économie en 2014 (prévision de croissance de 0,8 % du PIB en France, baisse du baril de pétrole…), le secteur du poids lourd reste encore confronté à des problématiques structurelles notables qui laissent peu d’espoir pour 2014. “Les marchés du transport routier de marchandises et du BTP, deux piliers fondamentaux des achats de VI, souffrent toujours d’un manque d’activité notable”, soulève l’OVI. Et les dernières prévisions ne tablent pas sur un rebond de ces secteurs en 2014. De plus, les remontées des distributeurs font état de commandes en baisse, tant sur les tracteurs (-10 %) que sur les porteurs (-6 %). Par ailleurs, le prix des gammes Euro 6 pourrait également freiner les intentions d’achats des professionnels.
Des espoirs sur le second semestre, et surtout sur 2015
Autant de facteurs qui laissent augurer un exercice 2014 difficile. “Entre la fin des livraisons d’Euro 5 au premier trimestre et une faiblesse des livraisons Euro 6 très probable au deuxième trimestre, il faut s’attendre à un premier semestre délicat, annonce l’OVI. Malgré tout, nous pouvons raisonnablement espérer une reprise au deuxième semestre, alimentée par les renouvellements d’un parc vieillissant dans un contexte économique qui s’éclaircirait.” Les experts de l’observatoire tablent sur un marché 2014 relativement bas, autour de 38 000 immatriculations. L’OVI, qui mise sur les achats de renouvellements des grandes flottes en tracteur, entrevoit une fourchette de 38 000 à 41 000 immatriculations, soit une baisse de 9 à 5 %, dont 21 500 à 23 500 tracteurs (- 12 % à - 6 %) et 16 500 à 17 500 porteurs (- 12 % à - 4 %). Une reprise est fortement espérée pour 2015.
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FOCUS - Rebond obligatoire pour le VUL
Le marché des véhicules utilitaires (- 5 t) a également atteint son point le plus bas depuis 1998 l’an passé, à 367 331 immatriculations. Il a perdu près de 62 000 unités en l’espace de deux ans. Peut-il tomber plus bas ? Normalement, non. Une remontée est donc attendue en 2014, même si le marché aura du mal à dépasser les volumes de 2012 (384 049 VUL). “Nous voyons un marché qui devrait gagner 10 000 unités par rapport à 2013, soit une légère progression de 2,7 %”, anticipe Jean-Louis Wiedemann, directeur Marketing VU France de Renault. Avec le salon IAA d’Hanovre en point de mire, en septembre, l’exercice 2014 offrira quelques nouveautés : les Ford Transit 2-tonnes et Courier, le successeur du Mercedes-Benz Vito ou encore le nouveau Trafic.
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