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Coup de froid attendu sur le marché automobile français en 2019

Publié le 10 janvier 2019

Par Alice Thuot
4 min de lecture
Après cinq années consécutives de croissance, le marché français du VP neuf devrait, au mieux, stagner, ou, dans le plus sombre des scenarii, reculer. C’est ce que prévoit l’Observatoire Cetelem qui a dévoilé les résultats de sa dernière enquête.
Après cinq années consécutives de croissance, le marché français du VP neuf devrait, au mieux, stagner, ou, dans le plus sombre des scenarii, reculer. C’est ce que prévoit l’Observatoire Cetelem qui a dévoilé les résultats de sa dernière enquête.

 

Si, au niveau mondial, l'Observatoire prévoit une stagnation des immatriculations, les prévisions sont en revanche plus pessimistes pour l’Europe de l’Ouest dont la France…avec, à la clé, un repli des ventes compris entre 3 et 5 %. Si ces chiffres peuvent paraître, de prime abord, de très mauvais augure pour un marché en progression depuis plusieurs années, le directeur de l’Observatoire Flavien Neuvy, souhaite toutefois apporter une vision plus nuancée. 

 

« Le cap des 2 millions de VP devrait tout de même être franchi en 2019. Et une année au-dessus des 2 millions, en France, peut toujours être considérée comme bonne. » Plusieurs facteurs peuvent cependant, selon lui, expliquer ce recul, qui, au regard des mauvaises performances du marché sur les derniers mois de 2018, n’est finalement pas une si grande surprise. « Ce recul est dû à la conjonction de plusieurs phénomènes. Le contre-coup de l’application du cycle WLTP, à l'origine des résultats négatifs sur le marché après l’été, aura encore un impact cette année. »

 

WLTP et Gilets Jaunes

 

Reste aussi à savoir si cet impact sera encore plus important lorsque le vrai WLTP, et non pas le NEDC corrélé, est appliqué au 1er septembre 2019 comme il est prévu. Les niveaux encore plus élevés de CO2 homologués risquent potentiellement de rendre l’addition salée pour les automobilistes qui souhaitent acheter un VN… de là à leur faire renoncer à leur projet d’achat ou de renouvellement ou les diriger vers des VO ? « La voiture est un achat qui peut facilement être différé, contrairement à d’autres objets de consommation », souligne Flavien Neuvy. Autre élément qui pourrait favoriser ce comportement attentiste et ainsi, expliquer cette prévision plutôt pessimiste pour le marché français : les Gilets Jaunes. 

 

Au-delà des conséquences concrètes qu’engendre ce mouvement social telles que le blocage des infrastructures routières empêchant parfois l’accès aux points de vente, il installe aussi un climat peu propice à la consommation. « L'effet psychologique que produit ce mouvement pèse sur le moral et la consommation des Français », affirme Flavien Neuvy.

 

Une croissance moins forte que prévue

 

Ces éléments conjoncturels défavorables s’inscrivent dans un contexte de croissance plus faible que prévue. Initialement attendue à 1,8 % en 2018 et 2019 elle s'approchera probablement davantage des 1,5 %. « Ces 0,3 point peuvent faire toute la différence, notamment sur le plan des ventes aux entreprises », détaille le directeur de l’Observatoire Cetelem, qui exclut cependant un impact négatif du prélèvement à la source sur la consommation. Petite consolation également, le recul du marché automobile français aurait pu être pire. « Heureusement, les fins de contrat de location viendront soutenir le rythme. » Quid de la santé des constructeurs français ? Parviendront-ils à garder le cap suite à leurs bonnes croissances de 2018 ? Si ces derniers semblent rester confiants (lire ici pour PSA et ici pour la marque Renault), gare toutefois aux retombées de l’affaire Carlos Ghosn du côté de Renault. « Le groupe PSA est, quant à lui, attendu sur le tournant de l’électrique », analyse Flavien Neuvy.

 

Pas d’incidences industrielles

 

Ce recul de la croissance du marché automobile en 2019 fait-il peser la crainte de dommages collatéraux sur le tissu industriel en France, notamment du côté des conducteurs français ? Pas selon le directoire de l’Observatoire Cetelem. « Au regard des délais de production et de livraison, les usines tourneront encore à plein régime en 2019. Il n‘y a donc pas de risques que ce coup de mou se traduise pas des pertes d’emplois dans le secteur industriel. »

 

Evolution de marché français depuis 10 ans

 

2009      2 302 398

2010      2 251 669            -2,2 %

2011      2 204 229            -2,11 %

2012      1 898 760            -13,86 %

2013      1 790 456            -5,70 %

2014      1 795 885            +0,3 %

2015      1 917 226            +6,76 %

2016      2 015 177            +5,11 %

2017      2 110 751            +4,74 %

2018      2 173 491            +2,97 %

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