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Constructeurs

Une question de foi

Publié le 13 février 2009

Par Alexandre Guillet
4 min de lecture
Contre vents et marées, le Festival Automobile International s'expose actuellement à l'hôtel des Invalides. En ces temps d'autophobie et de sévère crise économique, l'événement, qui rend ses lettres de noblesse à la...
...création automobile, mérite plus que jamais d'être salué.

Loin du Mondial et du cercle des salles des ventes estampillées "collection", monter une exposition d'automobiles à Paris à destination du grand public relève de la gageure. Le défi a pourtant été relevé par Rémi Depoix qui adosse depuis deux ans l'événement aux grands prix du Festival Automobile International, plus traditionnels puisqu'ils vont souffler leur 24e bougie. Après plusieurs années de travail de sape contre le secteur automobile, caricaturé en pollueur public numéro un, sous l'effet d'une crise aiguë, on fait soudain mine de redécouvrir son importance économique et sociale pour l'Hexagone. Ce pourrait être une bonne nouvelle si le phénomène n'était justement pas lié à la crise… En effet, pour Rémi Depoix et son équipe, il a fallu déployer des trésors de convictions pour s'assurer d'une présence significative des constructeurs à l'heure du bruit des rabots sur les budgets et des replis schizophréniques. "Le contexte était naturellement difficile : beaucoup d'événements sont annulés en général et dans l'automobile, on a constaté un certain nombre de défections sur les derniers Salons", reconnaît Rémi Depoix avant d'ajouter : "Mais d'une part, nous avons fait des efforts pour diminuer les coûts et proposer les surfaces à des tarifs maîtrisés et d'autre part, notre positionnement, basé sur le style et donc la mise en valeur du capital image des marques, reste spécifique".

 

Une exposition décalée, mais connectée aux défis actuels

L'idiosyncrasie de l'événement demeure préservée : un mode d'exposition calqué sur le modèle artistique visant à magnifier le design et donc l'objet automobile. L'hôtel des Invalides (rien à voir avec l'état de santé des exposants, rassurons-nous) est un écrin à la mesure de cette ambition et cette année, la structure de 2 500 m2 quitte la Cour d'Honneur pour s'installer au pied de l'église du dôme sur la place Vauban. La scénographie est comme de coutume orchestrée par Jean-Michel Wilmotte, réputé pour sa réalisation du Grand Louvre, du siège du Medef, du mobilier urbain des Champs Elysées et de mille et un projets aux quatre coins de la planète. Cependant, la part du rêve se joue de l'écueil de la vanité ou de la posture, car les concept-cars ne se limitent pas au seul statut d'objet. "Nous sommes directement en prise avec les recherches technologiques les plus avancées et les nouveaux enjeux environnementaux", souligne ainsi Rémi Depoix.

Le concept Gina de BMW en vedette

Parmi les véhicules présentés, outre les stars françaises du dernier Mondial (Citroën Hypnos et GT, Peugeot RC Hybrid 3 et 4 et 908 RC HY, Renault Ondelios et ZE Concept), une mention particulière peut être décernée au concept Gina de BMW et Chris Bangle. C'est la première fois que le constructeur l'expose physiquement hors de ses studios. Puisant aux sources de l'histoire de l'automobile et de l'aviation, le Gina revisite le principe de carrosserie en textile sous-tendu par une structure métallique. En résulte une voiture modelable qui semble présenter des propriétés quasiment organiques. On notera encore la Maserati A8 GCS Berlinetta carrossée par Touring, la première visite en France de la Quaranta, prototype célébrant le 40e anniversaire d'Italdesign-Giugiaro et bien sûr, le pertinent concours du Strate College avec ses étudiants animant un studio de style en live. Grâce à ce plateau et à un plan de communication serré, mais néanmoins dense (800 000 e et une pléiade de partenaires de premier ordre), Rémi Depoix est optimiste et table sur une fréquentation de 20 à 25 000 visiteurs. "Le cadre est somptueux et attise la curiosité ; les concept-cars présentés ont fière allure ; et de surcroît, tous les prix décernés dans le cadre du Festival seront exposés. Autant d'atouts qui laissent présager d'une forte attractivité de l'événement".

Photo : Rémi Depoix répète à l'envi qu'il n'existe pas d'autres événements de cette nature dans le monde et que Paris a tout pour être la capitale du style automobile. Il a ainsi décliné une proposition chinoise pour dupliquer l'exposition…

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