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Constructeurs

Une force tranquille et maîtrisée

Publié le 27 juin 2008

Par David Paques
5 min de lecture
Alors que le constructeur ambitionne de faire de sa marque l'une des meilleures en termes de qualité de service, le réseau Peugeot continue d'évoluer à son rythme. Sans grande révolution interne et sans grands mouvements de fond.Le réseau...

...Peugeot est aujourd'hui constitué de 442 points de vente, pour 100 partenaires. Ce qui fait de lui le 2e réseau le plus concentré de France avec une moyenne de 4,42 points de vente par distributeur, derrière le réseau Renault, (les partenaires y disposent en moyenne de 10,12 sites). Moins concentré que celui de son concurrent français, le réseau Peugeot est pourtant très investi par les grands groupes de distribution. Notons ainsi qu'en France, les 15 plus grands distributeurs de la marque sont aujourd'hui propriétaires de 42 % des concessions et écoulent 36,5 % d'immatriculations.

A la différence du réseau de la marque au losange, celui de Peugeot regorge d'un plus grand nombre de petits investisseurs. Aujourd'hui, en effet, 34 % des partenaires de distribution du constructeur sochalien n'ont qu'un seul point de vente. Plus largement, 72 % des investisseurs du réseau n'ont tout au plus que trois sites.

PGA, Gemy et Bernard talonnés par Erik Chopard

PGA Motors règne en maître sur la distribution de Peugeot, comme sur la distribution automobile en général en France et en Europe. La filiale de Porsche Holding possède en effet 43 points de vente et écoulerait aujourd'hui plus de 40 000 Peugeot dans l'Hexagone. Chaque année, PGA se montre actif au sein du réseau de la marque. Ce n'est du reste pas le seul. Et ce maillage s'est quelque peu modifié ces derniers mois. Notons par exemple le "divorce" du groupe Tuppin Delahousse qui s'est soldé, en janvier dernier, par la vente des sites nordistes de Dunkerque, Hazebrouck et Calais au groupe Dubois, quant à lui, déjà fortement implanté dans la région et dans le réseau du constructeur. Au final, ce sont ainsi les poids lourds du réseau qui prennent encore plus d'importance.
D'ailleurs, au rayon des prises de positions, signalons la montée en puissance du groupe Chopard-Lallier. Outre la reprise des sites de Digne, Manosque et de Gap au groupe Schnell en 2006, celle d'Aubenas et de Montélimar au groupe Mamou, puis celle de Carpentras et d'Orange, à Patrick Poudevigne en 2007, Erik Chopard s'est également emparé des deux filiales de Dijon en septembre dernier. Des opérations successives qui font de lui le 4e plus grand distributeur de la marque en France avec 11 000 véhicules de la marque vendus en 2007, derrière l'indéboulonnable PGA, puis sur les talons des groupes Gemy et Bernard. Cette cession de filiales est la 3e du genre en trois ans, après la vente du site de Melun au groupe Métin en 2006, puis celui de Caen au groupe Mary en 2007. Peugeot vend, mais Peugeot filialise également. En témoigne le rachat des sites de Paris en 2005, de Saint-Denis en 2007 et plus récemment du dernier point de vente du groupe Weynants à Roubaix. En 2005 et en 2006, nous comptions 55 filiales Peugeot dans le pays. L'an dernier, le constructeur en affichait 74. Preuve que la marque ne se désengage pas de la distribution, bien au contraire. Elle a, en effet, augmenté le nombre de ses filiales en France de 35 % en deux ans ! Peut-être un moyen ici de demeurer sur le terrain et de ne pas laisser les grands groupes de distribution gagner en importance en prenant leurs quartiers sur des terres encore vierges. D'autres y verront plus sûrement la volonté du constructeur d'étalonner l'ensemble des prestations de son réseau.

Développer les activités périphériques

Tension sur les marges faisant, le réseau Peugeot voit, comme les autres, sa rentabilité impactée. La moyenne globale du réseau s'établit légèrement au-dessus du point de pourcentage. Les 25 % les plus performants du maillage affichant quant à eux un chiffre d'affaires moyen de 26 millions d'euros pour une rentabilité de 2,49 %. Le constructeur s'applique donc aujourd'hui à développer les activités périphériques de ses distributeurs afin de préserver des taux de rentabilité satisfaisants. Les leviers ? Le véhicule d'occasion notamment, mais aussi l'après-vente ou le commerce des pièces de rechange. Une hausse de la qualité de services et des prestations par laquelle le constructeur entend bien faire progresser son taux de satisfaction clientèle. Peugeot a, en effet, d'ores et déjà annoncé son ambition de se placer sur le podium de la qualité de service dans les deux ans qui viennent. Tâche ardue tant les prestations du réseau apparaissent inégales. "Il y a une très grande palette de performances. Le concessionnaire moyen n'existe pas. Il y a de très bons concessionnaires et, bien sûr, nous avons en France comme ailleurs, une proportion du réseau qui a du mal à évoluer", reconnaissait récemment Jean-Philippe Colin, directeur général de la marque Peugeot. "Nous faisons tous les efforts pour faire progresser le réseau à ce niveau. Car les efforts sont également à faire chez nous, avec la simplification des interfaces, la valorisation des produits, la communication. Cela nous amène à réfléchir à la manière dont nous devons construire notre relation pour qu'elle soit optimale avec les trois quarts des distributeurs et en restructurant avec le quart restant. Avec ceux-là, nous avons une relation adulte. Il y aura des regroupements de manière à tirer le réseau vers le haut", nous expliquait-il encore. Une volonté et un objectif que le grand programme de synergie back-office, prévu pour les distributeurs Peugeot et Citroën ne devrait pas mettre en échec."

Photo : A l'image du groupe Neubauer, Peugeot peut aujourd'hui s'appuyer sur un certain nombre d'opérateurs historiques pour charpenter son réseau de distribution.

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