Un Genève de rêves

Bien que le salon de Genève soit un rendez-vous incontournable et toujours théâtre de nombreuses révélations, cette 83e édition restera marquée d’une pierre blanche. Pour le nombre de nouveautés présentées, mais aussi pour leur diversité. De la Dacia MCV à LaFerrari en passant par de nombreux petits SUV tels le Peugeot 2008, le Renault Captur ou le nouveau SX4 de Suzuki, mais aussi la première sortie du Chinois Qoros, il y en avait pour tous les goûts. Une riche actualité que vous retrouverez dans les pages qui suivent.

Mais ici, en guise de hors-d’œuvre, place au rêve, au luxe, à la démesure, qui ne connaissent pas la crise. Ferrari, McLaren, Lamborghini, Bentley, Rolls-Royce, Porsche, Aston Martin, Corvette, Spyker, Alfa Romeo, ne sont pas arrivés les mains vides. Dans l’univers du luxe, une mention spéciale à Rolls-Royce et à sa Wraith, qui devrait lui permettre de battre de nouveaux records tant ce coupé est magnétique. Pour le reste, place au sport et aux supercars. La plus attendue était sans aucun doute celle qui allait succéder à l’Enzo, présentée il y a déjà dix ans. Baptisée “LaFerrari”, elle n’a pas déçu avec sa phénoménale puissance de 964 chevaux, grâce au mariage d’un V12 et d’un moteur électrique, mais aussi à son style. Elle sera seulement produite à 499 exemplaires et facturée au moins 1,2 million d’euros. Face à elle, comme sur les circuits de Formule 1, la McLaren P1. Elle aussi a choisi l’hybridation avec un V8 bi-turbo et un bloc électrique capables de développer 916 chevaux. Légèrement moins puissante, l’Anglaise sera aussi plus confidentielle avec seulement 375 unités produites dans l’usine de Woking.

“Light is right”

Mais la surprise du chef est venue de Lamborghini. En effet, pour fêter son 50e anniversaire, la marque au taureau a dévoilé la Veneno. La supercar la plus surprenante et la plus extrême de cette édition. Certes, elle ne développe “que” 750 chevaux et elle n’est pas hybride, mais c’est sans doute la première et la dernière fois que nous avons pu l’admirer. En effet, produite à seulement trois exemplaires, tous déjà vendus au prix minimum de 3 millions d’euros HT, la Veneno restera comme un Ovni automobile, dont Lamborghini a le secret. Après tant de superlatifs et de démesure, la première présentation de la nouvelle 911 GT3 passerait presque pour raisonnable. Et pourtant… Ce nouvel opus de la famille 911, avec ses 475 chevaux et pour la première fois un train arrière directionnel, s’annonce comme un monstre d’efficacité et une source intarissable de plaisir. Il faudra tout de même débourser environ 140 000 euros avant.

Mais, malgré ces nouveautés toutes plus folles les unes que les autres, finalement, est-ce que la sportive la plus remarquable ne serait pas l’Alfa Romeo 4C ? Tous les ingrédients du plaisir sont là pour une somme presque abordable. En effet, même s’il faudra débourser environ 60 000 euros, contrairement aux 40 000 annoncés il y a deux ans lors de la présentation du concept, la 4C fait une entrée remarquée. Avec moins de 895 kg sur la balance, son petit 4 cylindres de “seulement” 240 chevaux va tenir la dragée haute à nombre de rivales plus puissantes, mais aussi plus lourdes. Alfa livre ainsi sa vision du “light is right” cher à Colin Chapman, le père des Lotus. Véritable produit d’image, qui sera toutefois produit à 3 500 unités par an, cette 4C marque surtout le nouveau départ d’Alfa Romeo et son arrivée sur le marché américain. Elle ouvre donc la voie à neuf nouveautés qui seront lancées d’ici 2016. De quoi atteindre l’objectif de 300 000 ventes par an. Les premières livraisons sont attendues pour septembre prochain. En attendant, bonne visite.