Sylvie Teitgen : Tout est Mini dans notre vie !
...au sein du club des collectionneurs de Mini de Nancy. Deux clans se sont formés : d'un côté les purs et durs, ceux qui rejettent "la voiture allemande", de l'autre ceux qui estiment que la nouvelle Mini est la descendante légitime de la vraie Mini. Les deux camps sont restés sur leur position et ont dû se résoudre à se séparer. C'est ainsi qu'il existe aujourd'hui deux clubs Mini à Nancy. Sylvie Teitgen fait partie de la première catégorie, celle qui pense qu'il n'y a qu'une seule Mini. "C'est le charme d'une voiture pas chère que nous apprécions dans le club, explique-t-elle, c'est le plaisir de côtoyer des gens très différents, de toutes les générations et de tous les milieux, sans que le critère financier entre en ligne de compte." Pour sa part, elle ne possède pas moins de 5 Mini ! Deux classiques, un cabriolet, un break et la toute dernière version commercialisée, la réplique de la célèbre gagnante du rallye de Monte-Carlo, "la rouge avec les numéros sur les portes".
Anecdote Sylvie Teitgen a eu le nez fin lorsqu'elle a repris, en 1985, la charge de commissaire-priseur de Nancy. Alors que son prédécesseur estimait que la cote des verreries Galé, figure emblématique de l'école d'art décoratif de Nancy, était à son maximum, il s'est avéré que la demande, notamment étrangère, était encore balbutiante : "En 1989, explique-t-elle, les prix avaient été multipliés par 5, voire par 10, pour certains vases Galé." |
Sa voiture de tous les jours, c'est le break Mini, avec un intérieur en velours panthère, qu'elle souhaite décorer aux couleurs de l'école d'art décoratif de Nancy et d'objets de style Art Nouveau, "une façon de réunir mes deux passions", explique-t-elle. En effet, commissaire-priseur à Nancy, Sylvie Teitgen, s'est spécialisée dans l'Art Nouveau et les voitures anciennes et de collection, les deux sujets n'étant pas si éloignés. "Ce que j'aime dans l'automobile, c'est le design, surtout celui des voitures d'après-guerre."
Née en Franche-Comté et issue d'une famille originaire d'Alsace, Sylvie Teitgen fait des études de droit dans le but de devenir magistrat. Mais c'est sa passion pour l'art et les hôtels de vente qui prendront le dessus. Parallèlement à sa maîtrise de droit privé, elle obtiendra ainsi une licence d'histoire de l'art. "Avec l'homme qui allait devenir mon mari, nous faisions l'école buissonnière pour assister aux ventes aux enchères", se souvient-elle. Et les deux amoureux de se lancer un défi : le premier qui décrochera un stage de commissaire-priseur se fera "entretenir" par l'autre pendant la période. Elle est la première à trouver ce stage, à Belfort, et son futur mari tient sa promesse, il travaillera dix ans dans la banque avant de se consacrer lui aussi pleinement à sa passion en rejoignant sa femme devenue entre-temps commissaire-priseur à Nancy.
C'est son stage à Belfort qui lui fera aimer l'automobile, à travers la découverte du musée Schlumpf. "A l'époque, à la suite de la liquidation de l'entreprise de textile des frères Schlumpf, il avait été envisagé la vente aux enchères des véhicules de collection exposés au sein même de l'usine. Heureusement, c'est l'Etat qui s'est porté acquéreur de l'ensemble, évitant ainsi la dispersion d'une collection qui compte plus de 600 voitures, dont 2 Bugatti Royales !", rappelle-t-elle. Aujourd'hui reconnue comme une spécialiste en matière de voitures anciennes, Sylvie Teitgen a présidé la vente aux enchères organisée lors du Festival automobile de Mulhouse qui s'est déroulé du 8 au 11 juillet dernier.
Xavier Champagne
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