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Constructeurs

Stellantis : Jean-Philippe Imparato fustige le manque de visibilité dans les règles européennes

Publié le 1 avril 2025

Par Catherine Leroy
3 min de lecture
Le directeur général de Stellantis en Europe ne se satisfait pas du lissage des émissions de CO2 sur trois ans comme le propose la Commission européenne. Pour Jean-Philippe Imparato, le manque d'intérêt des consommateurs pour les voitures électriques reste identique. Et l'industrie ne peut changer ses capacités de production aussi rapidement que la mise en application des décisions institutionnelles.
Jean-Philippe Imparato Stellantis
Jean-Philippe Imparato, directeur général de l'Europe élargie du groupe, lors d'une audition à la commission des affaires économique du Sénat sur les aides publiques accordées aux grandes entreprises. ©Sénat

Du contrôle et de la maîtrise, Jean-Philippe Imparato n'en manque pas. Pourtant, le directeur général de Stellantis Europe n'a pas mâché ses mots devant la commission des affaires économiques du Sénat sur les aides publiques accordées aux grandes entreprises.

 

"Les véhicules électriques ne répondent pas aux attentes, donc nous avons misé sur les hybrides. Nous achetons les pièces à trois mois. Mais les équipementiers adaptent leur capacité de production à 18 mois et ne peuvent pas en deux mois la modifier. On en arrive à la stupidité absolue de terminer le mois de mars 2025 en ayant perdu la production de 20 000 voitures hybrides par manque de pièces et de pneumatiques", a déclaré Jean-Philippe Imparato devant les sénateurs de la commission économique du Sénat.

 

 

Alors que la Commission européenne a décidé de lisser sur trois ans les émissions de CO2 entre 2025 et 2027, au lieu d'un objectif annuel, initialement prévu dans la réglementation des normes CAFE 2025, le patron de Stellantis en Europe n'est visiblement pas satisfait de cette réponse accordée aux constructeurs européens.

 

"Ils ont présenté cela comme un cadeau, la possibilité de faire une moyenne entre 2025, 2026 et 2027, a-t-il déclaré. Mais si je ne réalise pas ces ventes de véhicules électriques en 2025, je devrai me rattraper en 2026. Il n’y a pas de marché pour les véhicules électriques à l’heure actuelle."

 

Modifier la politique commerciale

 

Face à une réglementation en constant mouvement, que ce soit sur les règles sur les émissions de CO2, dites normes CAFE, ou sur les aides à l'achat dans les différents pays européens, les constructeurs automobiles dont Stellantis doivent s'adapter en permanence, pris en tenaille entre l'obligation de respect de ces obligations et le manque d'intérêt des consommateurs pour le véhicule électrique.

 

 

"Ce n’est pas la bonne trajectoire, ce n’est pas la bonne méthode. Nous sommes trop brutaux. Nous avions fixé des règles de rémunération à tout notre réseau. S'ils n'atteignaient pas 80 % de notre objectif de vente de voitures électriques, les bonus sautaient. Force est de constater que les concessionnaires avaient raison de trouver l'objectif irréalisable. Moins d'un mois et demi après la mise en place de cette politique commerciale, nous sommes déjà obligés d'en changer… Les vendeurs sont perdus et les clients ne savent pas quoi acheter", avance Jean-Philippe Imparato.

 

 

Le patron de Stellantis en Europe a rappelé devant les sénateurs le risque de devoir payer des pénalités d’environ 1,7 milliard d’euros par an si la demande de véhicules électriques reste faible et que les objectifs d’émissions ne sont pas atteints. "Deux années comme celle-ci pourraient être fatales à l’entreprise", a-t-il ajouté.

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