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Constructeurs

Solutrans anime la filière camion

Publié le 18 décembre 2013

Par Hervé Daigueperce
4 min de lecture
A l’occasion du salon Solutrans, le troisième rendez-vous de la filière camion s’est penché sur les énergies futures, et sur les technologies et les organisations afférentes.
Maire d’une des villes les plus dédiées PL, Gérard Collomb a inauguré le salon Solutrans. Et a suppléé des ministres étrangement absents… Une histoire d’Ecotaxe, peut-être ?

“Faites-moi la filière camion pour parler d’une seule voix auprès des pouvoirs publics” a asséné Patrick Cholton, président de Solutrans, en concluant ce troisième rendez-vous de la filière camion, après avoir précisé : “A vous écouter, nous avons les hommes, les techniques, nous faisons les investissements nécessaires, et nous avons la volonté pour arriver aux objectifs fixés (la réduction des émissions polluantes, N.D.L.R.), il nous faut désormais être entendus”. Des deux heures de débat, en effet, animés par une quinzaine d’intervenants de la filière, c’est l’absence de volonté politique et de consensus autour des choix énergétiques et d’infrastructures liées qui a véritablement marqué les esprits. Face à des pouvoirs publics nationaux et européens peu en phase avec les réalités économiques du monde du transport et des exigences de rentabilité, il est apparu comme essentiel de “fédérer” les acteurs du monde du transport pour que la filière camion devienne un interlocuteur identifié et représentatif. Jean-Noël Thénault, président de la branche Véhicules, Bus et Cars de la CSIAM a particulièrement bien résumé la situation : “C’est le rôle de toutes les fédérations d’avoir un discours commun mais il reste le plus gros à faire, à savoir convaincre les pouvoirs publics à faire des choix”. “Nul ne sait dans quelle direction aller” a-t-il ajouté avant de souligner, en plus, le paradoxe des souhaits du citoyen face aux exigences du consommateur. Ce que rejoint Patrick Romeo, Président de Shell France à propos des infrastructures nécessaires aux nouvelles énergies : “Est-ce que les Etats sont capables de l’entendre. Est-ce que les citoyens sont capables de faire des choix cohérents ?”

Les belles heures du Diesel

Peut-on éradiquer le Diesel ? Quelles énergies alternatives faut-il adopter pour résoudre le problème des émissions polluantes et les transports sont-ils réellement les grands coupables de la pollution ? Sur ce dernier point, Alain Bonnafous, économiste au LET, douche quelques adeptes du complot : “Les transports constituent bien une industrie qui se situe au premier rang des coupables des émissions à effets de serre. Dans les années 70, elle était responsable à moins de 10 %, aujourd’hui, elle dépasse les 26 % devant le bâtiment et l’agriculture. Ce qui justifie un regard accusateur. Néanmoins, l’axe politique est à signaler puisque, depuis la première guerre mondiale, le fer a pris 1 % de parts de marché”. Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’Etat n’a pas privilégié cette dernière option. En revanche, les homologations des énergies alternatives continuent à progresser, comme en atteste celle “des véhicules qui stockent le gaz naturel sous sa forme liquéfiée”, homologation effectuée par les Nations Unies, et qui devra s’accompagner des règles d’installation sur véhicules. Une bonne nouvelle pour Clément Chandon d’Iveco dont le groupe a développé, parmi toutes les autres, cette énergie. Il résulte, en effet, des déclarations des constructeurs de PL présents (Iveco, Renault Trucks, Scania, Volvo Trucks…) qu’ils ont tous travaillé sur les énergies alternatives (Gaz, hybrides, éthanol, etc.) et sont prêts à investir massivement sur l’une d’entre elles, en particulier, à condition de savoir laquelle sera plébiscitée par les Etats. Ils ont rappelé que la rentabilité de leurs entreprises doit être prise en compte et que, pour ce faire, des volumes doivent être envisagés. Et pour montrer leur détermination, Gilles Baustert, directeur marketing et communication de Scania, a bien précisé qu’ils avaient tous répondu présents pour mettre leurs véhicules aux normes Euro V et VI et “que cela a représenté des efforts énormes pour les constructeurs comme pour les transporteurs, afin de réduire drastiquement les émissions polluantes. Mais que, parallèlement, la volonté politique ne s’était pas manifestée pour l’éthanol, le pétrole vert fabriqué en France et pour lequel il existe des clients. Nous devons l’exporter alors que nous pourrions bénéficier de ce carburant alternatif” a-t-il regretté. Et tous d’ajouter, que les technologies et l’innovation sont là et permettent d’aborder sereinement les défis des normes environnementales. Reste que sans incitation étatique, les volumes ne seront pas au rendez-vous, ni, donc, la rentabilité, ni les infrastructures, et que sans réflexion commune sur les grandes mutations urbaines, aucune solution viable ne saurait être validée. Et que faire du parc existant ? Les voies des émissions sont bien obscures au regard du politique…

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