Seat toujours dans le rouge

Seat reste donc le maillon faible du groupe Volkswagen et, contrairement à l'objectif initial de revenir à l'équilibre fin 2013, la marque déplore encore des pertes (149 millions d'euros). Lors de la présentation des résultats financiers, Jürgen Stackmann, arrivé en renfort à la tête de la marque en mai dernier après le limogeage de James Muir pour insuffisance de résultats, a toutefois souligné que le chiffre d'affaires était en progression de 6,3%, à 6,473 milliards d'euros, et que la marge restait négative, mais de façon moins marquée qu'il y a un an.

Seat souffre toujours de sa dépendance au marché européen, qui représente encore plus de 80% de ses ventes, et de la guerre des prix qui y sévit rudement pour les généralistes. Cependant, la légère reprise annoncée du marché et les frémissements constatés en Espagne permettent d'envisager un exercice 2014 plus porteur. En outre, la marque ne pourra que faire mieux en Chine, après des premiers pas calamiteux. Le renforcement de sa présence en Amérique du Sud et en Amérique centrale, notamment au Mexique, peut aussi jouer en sa faveur.

Par ailleurs, la marque pourra encore exploiter la nouvelle gamme Leon, toujours en début de cycle. Parés de bien des atours de la Golf, les modèles sont aboutis. La Leon ne s'est pas vendue aussi bien que prévu l'an passé, mais ses ventes sur les deux premiers mois de 2014 sont prometteuses. En outre, Jürgen Stackmann a confirmé que Seat allait débarquer sur le segment des SUV début 2016. Développé à Martorell, en Catalogne, le modèle sera très vraisemblablement produit en République tchèque, même si les membres du conseil d'administration de Seat n'ont pas voulu officialiser cette "mauvaise" nouvelle depuis le siège espagnol. 

Selon Jürgen Stackmann, ce SUV "sera un pilier capital de la stratégie d'avenir de la marque et représente une grande étape sur la voie d'accès à une rentabilité durable". Rappelons que Seat est sous le coup d'un ultimatum de la direction du groupe Volkswagen, Ferdinand Piëch et Martin Winterkorn en tête, à savoir que la marque doit redevenir profitable d'ici 2018 sous peine de disparaître.