Saab à tâtons
Jan Ake Jonsson, directeur général de Saab sous GM qui devrait être reconduit sous la nouvelle organisation, n'avait pas la partie facile sur le Salon de Francfort. En effet, délicat de se projeter dans l'avenir quand les résultats...
...sont catastrophiques et que les contrats en cours de négociations ne sont pas encore paraphés. "Nous espérons que la reprise sera finalisée à la fin du mois d'octobre, ce qui nous conduirait vers un nouvel actionnariat chapeauté par Koenigsegg, lui-même détenu à hauteur de 20 % par le chinois BAIC", glissait-il cependant. Au-delà de l'opération, le re-financement de Saab porte sur 1 milliard d'euros : 400 millions versés par GM et 600 millions via le Fonds Suédois d'aides à l'Industrie et surtout la Banque Européenne d'Investissement. Une fois l'accord conclu, Jan Ake Jonsson assure que la transition vers "l'indépendance" sera rapide pour les ventes et la distribution, entre 6 et 12 mois. 23 pays sont encore couverts par l'intermédiaire de GM, mais Saab envisage de créer des filiales ou de nommer de nouveaux importateurs. "Nous aurons notre propre réseau", répète à l'envi Jan Ake Jonsson, toutefois conscient que le recrutement ne sera pas toujours aisé. En effet, la marque a vu ses ventes s'effondrer et son niveau de production est devenu anémique courant 2009, notamment à cause du retard sur le projet 9.5, en grande partie imputable aux turbulences causées par l'épisode de la séparation avec GM. Jan Ake Jonsson estimait que le niveau de ventes annuel pour assurer la rentabilité était de 135 000 unités et en 2008, la marque a distribué 93 000 véhicules… Loin du compte, surtout quand il estime que 2010 sera très vraisemblablement similaire à 2008. Sa stratégie repose aujourd'hui sur une concentration de la production à Trollhättan, ce qui rapporterait le seuil de rentabilité à un volume de 100 000 ventes. La production au Mexique serait maintenue, au même titre que les accords de licence avec GM pour les trains roulants et les moteurs. Au moins dans un premier temps. Jan Ake Jonsson mise aussi fortement sur la Chine et sur l'appui de BAIC pour distribuer ses modèles. Actuellement, la marque ne vend que 8000 à 9000 voitures en Chine par an. "Si nous tenons nos prévisions sur 9.5 et 9.4X, nous pouvons envisager un retour à la rentabilité en 2013", avance Jan Ake Jonsson, en annonçant aussi des solutions hybrides et électriques et une étude pour un modèle plus petit que la 9.3.
Photo : Le retard du projet de la nouvelle 9.5 a beaucoup nui à Saab, mais ce modèle reste néanmoins la dernière planche de salut de la marque scandinave. Suffisant ?
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