PSA se convertit au low-cost

...en soulignant une conjoncture très difficile et de nombreuses zones d'incertitudes, Christian Streiff, président de PSA Peugeot-Citroën, a tenu à saluer la résistance du groupe, notamment en Europe de l'Ouest où la part de marché de 14 % est pour l'heure préservée au prix "d'un arbitrage permanent entre volumes et marges". Tout en rappelant l'architecture globale du Cap 2010, Christian Streiff s'est principalement attardé sur trois thèmes. Tout d'abord, il a précisé la stratégie produits du groupe, en confirmant sa volonté de couvrir 90 % du marché en 2010 contre 75 % aujourd'hui et en se félicitant de l'amorce du processus de rajeunissement de la gamme (âge moyen de 3,9 ans actuellement contre 4,6 ans en 2006). "Notre stratégie produits se déclinera en trois axes : un cœur de gamme toujours solide et renouvelé, une offre de véhicules Premium ou distinctifs et une offre d'entrées de gamme bien ciblée selon les marchés", détaille Christian Streiff. Le dernier point mérite un examen plus approfondi car si le mot low-cost est toujours banni du discours officiel, le groupe travaille bel et bien sur un  modèle basique destiné aux nouveaux marchés, ce que réclament d'ailleurs de nombreuses filiales. En 2011, il profiterait aux deux marques (les pistes d'une troisième marque ou de la résurrection de Talbot paraissant de plus en plus ténues) et serait produit dans un pays à bas coûts où le groupe possède des fournisseurs. Une étude d'opportunité serait actuellement en cours pour l'Inde. Bref, PSA semble s'engager dans une voie comparable à celle de Renault.

Internationalisation, la course contre la montre

Par ailleurs, Christian Streiff est revenu sur ses ambitions de conquête commerciale au-delà de l'Europe. Le maintien de la croissance en Amérique latine fait figure de priorité, au même titre que l'accélération de l'activité en Chine, même si pour l'heure, les résultats sont décevants. Le groupe mise aussi sur sa nouvelle implantation à Kaluga pour dynamiser sa présence embryonnaire en Russie. Si le dossier a pris deux mois de retard par rapport à sa feuille de route, les grandes manœuvres ont bel et bien débuté, comme en témoignent les accords avec Mitsubishi et Rusfinance (filiale à 100 % de Société Générale). Enfin, comme nombre de ses concurrents, le groupe s'est autoproclamé leader environnemental, mais le plus intéressant réside dans le rétro-planning que Christian Streiff a dévoilé sur les énergies alternatives. Le premier temps, déjà engagé, repose sur une amélioration des offres essence et Diesel existantes. Le bloc 3 cylindres 1,0 l sera disponible en 2011, pour des émissions de CO2 inférieures à 100 g/km. "Comme il n'y a pas de technologie additionnelle, il n'y a pas de surcoût", souligne Christian Streiff. Ensuite, il confirme l'extension de la micro-hybridation, via le Stop&Start qui équipera plus d'un million de véhicules en 2011. Toujours à l'horizon 2011, la commercialisation de la technologie full hybride HDi est confirmée. Dans un premier temps, elle interviendra sur le haut de gamme, avant d'être appliquée à des véhicules plus modestes dès que le surcoût sera maîtrisé. Enfin, le groupe valide son investissement dans le véhicule électrique, en estimant que sa diffusion passera d'abord par les flottes. Parallèlement, pour le grand public, le groupe envisage un véhicule électrique polyvalent, de type hybride plug-in. Approprié à l'usage urbain, il pourrait s'agir d'un modèle compact commun aux deux marques. Peut-être un fruit de l'accord signé avec Mitsubishi.

Photo : La commercialisation de la technologie full hybride HDi est confirmée pour 2011 sur le haut de gamme. La descente en gamme sera envisagée quand le surcoût sera maîtrisé.