Poids lourds : l'objectif CO2 2030 confirmé
Ce que redoutaient les acteurs du poids lourds est arrivé : après avoir entériné les objectifs de réduction des émissions de CO2 2025 et 2030 pour les VP et VUL, l’Europe vient de légiférer sur le cas des poids lourds. Qui, selon des données de 2016, seraient responsables de 27 % des émissions de CO2 du transport routier et 5 % des émissions de gaz à effet de serre. C’est dans ce contexte que le Parlement européen vient de statuer sur un recul de 30% des rejets de CO2 des poids lourds à l’horizon 2030, et ce, par rapport à une base calculée en 2019. Une étape intermédiaire a été introduite en 2025, avec une baisse obligatoire de 15 %. L’Union Européenne a également voulu voir plus loin puisqu’elle a chargé la Commission de proposer en 2022 de nouveaux objectifs post-2030, conformément à l’accord de Paris.
Pour rappel, le Parlement européen, envisageait initialement un objectif plus ambitieux de 35 % de réduction d’ici à 2030. Quant à l’Association des constructeurs européens d’automobiles (ACEA), elle avait milité pour une réduction des émissions des poids lourds bien inférieure de 7 % d’ici à 2025 et de 16 % d’ici à 2030.
2 % de part de marché des faibles ou zéro émissions obligatoire d'ici 2025
Ces objectifs contraignants constituent la toute première législation de l’UE relative aux émissions de CO2 des camions. S’y ajoutent une obligation des constructeurs de s’assurer que les véhicules à faible ou zéro émissions représentent 2 % de la part de marché des véhicules neufs d’ici 2025. Objectif : contrebalancer l’augmentation constante des émissions dues à la circulation routière. "Depuis 1990, les émissions des camions ont augmenté de 25 %, principalement en raison d’une hausse du trafic routier de marchandises", illustre le Parlement Européen. Si le texte devra être formellement approuvé par le Conseil avant d’entrer en vigueur, les mesures et contraintes qu’il contient ne manquent toutefois pas de faire réagir certains constructeurs.
Selon les principaux fabricants de poids lourds du Vieux Continent, les objectifs fixés paraissent inatteignables en raison de l’absence de réelles alternatives aux moteurs thermiques sur les transports longues distances. De plus, les possibilités d’électrifier les camions sont, à l’heure actuelle, bien moindres que dans l’industrie automobile. MAN, filiale poids lourds de Volkswagen, proposant déjà des véhicules zéro émission, a fait savoir que les nouvelles normes d’émission de CO2 coûteraient des dizaines de milliers d’emplois.
"MAN, comme les autres acteurs du secteur – poids lourds, bus et utilitaires – doit relever ce challenge qui aura des conséquences importantes sur le périmètre et la nature des emplois, et d’une façon plus générale sur l'organisation du transport de personnes et de marchandises", avait notifié le constructeur, qui souligne également la problématique de l’infrastructure. "Le développement de ce marché sera dépendant de la mise en place d'infrastructures pour recharger les batteries des véhicules."
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