Olivier Roux inaugure une nouvelle ère pour l’AD
Nouvelle direction, nouvelle orientation. TowerBrook a mis à profit les 8 premiers mois de son arrivée pour faire le point sur la situation de l'AD, conservant une discrétion absolue sur ses projets. Olivier Roux vient de...
...mettre fin à ce silence, annonçant des changements dans la stratégie. Régionalisation, politique de filiales, achats et logistique, tout est remis à plat et repensé. Toutes les clés n'ont pas été encore communiquées, mais déjà s'esquisse un nouvel AD, prometteur.
Le marché - la concurrence
L'Autodistribution a annoncé une baisse de 5,4 % de son chiffre d'affaires par rapport à 2008, incluant les résultats des filiales et de la centrale. Olivier Roux a fait part de son inquiétude face aux mesures prises par le gouvernement, soulignant qu'il crée des cassures sur le marché. "Les primes à la casse entraînent une baisse globale du marché et les voitures remplacées auront besoin de moins de réparations, analyse le président. Le kilométrage moyen continue de baisser et les automobilistes font de plus en plus attention aux coûts des véhicules. L'environnement automobile semble de plus en plus difficile. Mais l'AD est prête face à la concurrence et apporte une attention particulière à son positionnement tarifaire."
La logistique
Olivier Roux a souligné l'importance d'opter pour un schéma logistique sur deux niveaux, l'un national, l'autre régional. S'il est nécessaire d'avoir un stock national, pour livrer à J+1, et ainsi s'occuper du réapprovisionnement des stocks, l'approche régionale est remise en cause. "Mettre une plate-forme pour traiter tous les flux de la région a besoin d'être repensé, assure le président. Nous sommes en train de remettre à plat le concept existant, notamment en région parisienne." Même si les indépendants apprécient le service de cette structure, Olivier Roux considère que ce business modèle est trop cher, et doit être repensé. L'AD réfléchit d'ailleurs sur une approche région par région, pour obtenir une logistique à H+4, voire H+2. Des accords ont également été pris avec Apprau pour du dépannage régional uniquement.
Les indépendants
L'ancienne direction avait orienté sa stratégie vers ses filiales, délaissant les indépendants. La nouvelle équipe affiche clairement son souhait de les réintégrer dans la stratégie du groupe. "Nous avons deux réseaux, les filiales et les indépendants, et nous devons travailler avec les deux, certifie Olivier Roux. Nous avons un accord en trois parties avec les indépendants, portant sur un mode de gestion par gouvernance, un intéressement économique plus important dans les affaires et un actionnariat de la société leur est ouvert, ne pouvant dépasser 5 %."
Les fournisseurs
Comme pour les distributeurs, la direction s'est entretenue avec l'ensemble des fournisseurs, incluant Valeo. Olivier Roux assure d'ailleurs que la relation avec l'équipementier français est "intégralement rétablie, avec un climat de confiance." L'AD travaille avec beaucoup de fournisseurs et la direction se montre prête à rationaliser le catalogue de la centrale. "Nous travaillons avec 350 équipementiers, mais 70 % des achats sont réalisés avec 80 équipementiers, qui couvrent des familles de produits importants, souligne le président. Bien sûr, nous devons avoir un choix de marques pour pouvoir répondre en régions à la concurrence. Ainsi, il y aura toujours trois marques par famille de produits."
La LME
Le problème de la LME n'est pas fini puisqu'il y a un problème d'interprétation de la loi. L'AD, comme la majorité des acteurs de la rechange indépendante, utilise la facture récapitulative en fin de mois et ce point-là est contesté par la FIEV. "Notre application de la loi se fait sur la base d'un processus étayé juridiquement, insiste Olivier Roux. Mais je m'étonne de l'injustice de ce processus. Les constructeurs ont bénéficié de crédits importants pour aider les équipementiers et de l'autre côté, on enlève le besoin en fonds de roulements des distributeurs."
L'international
Le point de départ a été le rachat d'AD Italie. Olivier Roux, de par son passé chez Rhiag, connaît bien le marché, très différent du français. La filiale italienne est actuellement en phase de démarrage mais les résultats sont prometteurs. Il semblerait qu'AD Polska rencontre davantage de difficultés. Le président met en avant "un marché dur, où la concurrence est forte, avec des marges faibles." Mais il pointe également "le bon travail de remise à niveau et la bonne croissance de la monnaie locale." Concernant de futures acquisitions, Olivier Roux ne détaille aucun projet : "Tout plan de développement repose sur des opportunités et une personne se charge des développements d'ADI."
Les activités
La nouvelle direction souhaite maintenir les efforts réalisés dans les différents domaines d'activités. En VL, le groupement désire développer la pièce technique, et faire monter en gamme ses réseaux. L'activité carrosserie-peinture a tenu sa grand-messe lors d'Equip'Auto, avec un symposium. Le groupe cherche d'ailleurs à convaincre ses adhérents de distribuer des produits de carrosserie-peinture. "En travaillant avec Cora, ils touchent de bonnes commissions sans investissement, confie le président. Nous attendons aussi beaucoup de la libéralisation de la pièce de carrosserie. En aucun cas un marché contrôlé comme cela est une bonne chose." Et en poids lourd, le réseau a été diminué pour se recentrer sur des acteurs spécialisés. L'activité possède d'ailleurs sa propre gouvernance, les problématiques du PL étant différentes du VL, avec une notion de services beaucoup plus avancée. Le groupement a également annoncé sa présence au salon Solutrans.
Photo : Olivier Roux, président de l'Autodistribution.
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