S'abonner
Constructeurs

"Nous devons redoubler d’efforts dans tous les métiers d’une concession"

Publié le 5 octobre 2012

Par Tanguy Merrien
7 min de lecture
David Gerbier, président du groupe éponyme - En quelques mois, David Gerbier a réussi un développement cohérent et maîtrisé dans tout l’Hexagone, permettant à son entité d’entrer dans le club très prisé des dix premiers groupes de distribution en France. Le dirigeant a bien voulu nous éclairer sur sa vision concernant les grands sujets d’actualité du secteur automobile. Forcément passionnant. Entretien.
David Gerbier, président du groupe éponyme - En quelques mois, David Gerbier a réussi un développement cohérent et maîtrisé dans tout l’Hexagone, permettant à son entité d’entrer dans le club très prisé des dix premiers groupes de distribution en France. Le dirigeant a bien voulu nous éclairer sur sa vision concernant les grands sujets d’actualité du secteur automobile. Forcément passionnant. Entretien.

JOURNAL DE L’AUTOMOBILE. Le salon de Paris ouvre ses portes : qu’attendez-vous de cette grand-messe ?
DAVID GERBIER.
Le Mondial de l’Automobile est toujours pour nous tous, professionnels de l’automobile, un événement fort, particulièrement cette année, au moment où le secteur automobile traverse une crise. Il est important de pouvoir faire passer un message positif à nos clients, sur les nouveautés, les évolutions produits, et le Mondial suscite toujours le rêve.

JA. Comment un distributeur ou un groupe automobile se prépare-t-il à un tel événement, surtout quand ce distributeur représente plusieurs marques en France ?
DG.
Le fait qu’un distributeur représente une ou plusieurs marques ne modifie pas la façon dont il se prépare pour le Mondial. Ce qui est sûr, c’est que, durant cet événement, l’attrait pour l’automobile sera encore plus fort pour tous nos clients. Et cela représente par conséquent une bonne opportunité d’optimiser nos ventes durant cette période.

JA. Est-ce aussi l’occasion de promouvoir son groupe ?
DG.
Non, je ne pense pas. En revanche, c’est une bonne source de motivation et d’animation pour tous nos collaborateurs parce que la visite du Mondial reste toujours un “must”.

JA. Quel regard portez-vous sur l’actualité et le monde automobile dans ce contexte, disons-le, peu évident ?
DG.
Un regard objectif, notamment sur le fait que, comme pour beaucoup d’autres industries, le secteur automobile est en mutation afin de pouvoir maintenir sa compétitivité et faire face à des contraintes sectorielles majeures. Tout le monde s’accorde aujourd’hui pour dire qu’il faut adapter les capacités de production face à une demande décroissante, notamment en Europe.

JA. Que vous inspirent les difficultés de certains constructeurs, notamment des français ?
DG.
Je ne me permettrais pas de commenter un sujet que je ne maîtrise pas. Simplement, chacun connaît la qualité et le savoir-faire des constructeurs français et nous savons tous que, pour rester compétitif, des ajustements sont nécessaires. C’est une alchimie toujours difficile à réaliser.

JA. Les réseaux de distribution ne sont pas, non plus, à la fête depuis le début de l’année. Certains groupes se trouvent même dans une situation critique. Quelle analyse faites-vous de la situation ?
DG.
Il est plutôt logique que, dans un contexte préoccupant, tous les acteurs de la filière automobile, y compris les distributeurs, soient touchés. Je rappelle simplement que dans une concession automobile nous avons quatre métiers pour faire vivre nos entreprises. Dans le groupe, notre implication est totale sur ces quatre activités. Parce que l’activité voiture neuve est très chahutée, nous devons redoubler d’efforts et d’ingéniosité sur les autres pôles de rentabilité de la concession.

JA. Il apparaît aussi que même de grands groupes sont désormais touchés. Comment cela peut-il se produire alors que l’on pensait que seuls les indépendants ou petites structures étaient menacés ?
DG.
La taille n’est pas le critère de référence pour échapper à la crise. A titre personnel, je n’ai jamais pensé qu’en grandissant, on gommerait toutes les difficultés conjoncturelles. En revanche, parce que le groupe est bien organisé et structuré, et qu’il dispose de compétences dans tous les métiers, il apporte des solutions qui font la différence.

JA. Existe-t-il un risque d’accélération de la concentration et de voir quelques sites disparaître au profit des plus forts ?
DG.
Franchement, je ne sais pas. D’ailleurs, je ne me pose pas cette question en ces termes. Pour autant, et parce que cette concentration paraît logique et cohérente, il est probable qu’elle se poursuive de façon naturelle.

JA. Est-ce inquiétant, alors qu’un nouveau règlement européen pointe son nez ?
DG.
Non, je ne crois pas. Chaque changement de règlement apparaît comme un épouvantail. En réalité, notre système de distribution sélectif et exclusif a fait ses preuves, d’abord pour les clients et bien sûr pour les constructeurs et distributeurs. D’ailleurs, les changements sont plus souvent des sources d’opportunités que des contraintes.

JA. En tant qu’homme de terrain et d’expérience dans le secteur, quelles méthodes appliquez-vous pour sortir de l’ornière ?
DG.
J’aimerais pouvoir vous donner une réponse en quelques lignes… Mais la réponse à votre question est plus complexe. L’expérience et la connaissance du terrain sont certainement des facteurs clefs de réussite. J’y ajouterais que la qualité de nos équipes, hommes et femmes, ainsi que les méthodes rigoureuses mises en place sont essentielles.

JA. Existe-t-il encore des voies inexplorées dans la distribution automobile ?
DG.
Bien sûr, et heureusement ! Juste un exemple : il me semble que le traitement de la relation client et de son suivi sera une des évolutions importantes dans les années qui viennent, notamment grâce à toutes les techniques de communication modernes que nous avons à disposition.

JA. Comment voyez-vous évoluer le secteur à moyen et long terme ?
DG.
Je vois l’évolution de notre secteur avec optimisme. Il y aura, me semble-t-il, des évolutions, mais pas de révolutions. De plus en plus, nous devrons être au cœur des préoccupations de nos clients et en complète symbiose avec nos concédants. Nous avons la chance de commercialiser des produits et des services qui suscitent de la passion et qui demandent toujours une réelle expertise.

JA. Un mot sur votre groupe : il a été un des plus actifs ces derniers mois. Sa croissance externe lui a permis d’entrer dans une nouvelle sphère. Pouvez-vous revenir sur ses principaux chiffres actuels ?
DG.
Bien sûr. Aujourd’hui, le groupe se situe dans les 10 premiers distributeurs en France. Il écoule 21 000 VN et 16 000 VO au travers de 12 marques, et emploie plus de 1 000 collaborateurs. Il est implanté dans le Sud-Est, Sud-Ouest et dans le Nord-Est. Il réalise ainsi un CA de 460 millions d’euros avec une rentabilité satisfaisante.

JA. Quelle stratégie allez-vous mener ces prochains mois ?
DG.
Notre stratégie, avant toute chose, est la pérennisation par la rentabilité des activités. La recherche de la performance commerciale et d’une qualité de service Premium auprès de nos clients est la condition pour que tous nos sites soient et restent profitables. Pour le reste de ma stratégie, accordez-moi la possibilité de ne pas l’exposer en détail dans vos colonnes !

JA. D’autres acquisitions sont-elles prévues ?
DG.
Un groupe dynamique est un groupe qui réalise de la croissance. Oui, nous avons des dossiers à l’étude, qui devraient prochainement aboutir.

------------
LE GROUPE DAVID GERBIER

• Date de création : 1984
• Dénomination de la société holding : * Sas Groupe David Gerbier détenue à 100 % par David Gerbier
* Sas Groupe DG8 détenue à 76 % par Sas Groupe David Gerbier et 24 % par 7 Managers Associés
• Adresse : ZI de Cessy
01170 Cessy
Tél. : 04 50 41 61 47
• Actionnaire principal : David Gerbier, président
• Constitution du capital : 12 574 800 €
• Nom des principales filiales : Groupe David Gerbier : SADA, IDA, GMSA, PNA, FLA, Sas David Gerbier, Strada Voiron (30 %). Groupe DG8 : Girard, Villefontaine Automobiles, Tour Automobiles, Les Abrets Automobiles, DG8 Motors, SAD, Garage Moderne Serreau, Ribière et Cie, Agora Automobiles, FGR Automobiles, Expoclavel (66 %)
• Marques représentées : Citroën, Renault, Dacia, Peugeot, Fiat, Fiat Professional, Alfa Romeo, Lancia, Jeep, Opel, Toyota, Kia
• Zones d’implantations : 01, 19, 24, 38, 54, 66, 73, 74
• Nombre de contrats : 18
• Nombre de sites principaux : 19
• Nombre d’annexes : 4
• Volume de vente VN : 21 000
• Volume de vente VO : 16 000
• CA marque principale 2011 : 100 M€ (Renault)
• CA total consolidé en 2011 : 460 M€
• Evolution CA 2011 / 2010 : + 27 %
• Profitabilité 2011 en % du CA : 1,4 % avant impôts
• Effectif : 1 000
• Evénements récents : Reprise en avril 2012 de la succursale Peugeot de Perpignan (66), puis signature d’un protocole d’acquisition des titres des concessions Fiat et Opel du Groupe MENY à Nancy (54)
 

Partager :

Sur le même sujet

Laisser un commentaire

cross-circle