Nissan NV400, le nom est nouveau, le véhicule pas trop
En 2008, dans le cadre de son plan GT 2012, Nissan avait annoncé la couleur : treize nouveaux véhicules utilitaires et l’ambition de devenir leader sur ce marché. Lancé en 2009, le NV200, un produit 100 % Nissan à dimension internationale, venait concrétiser ces belles promesses et renforcer le positionnement de la marque sur le segment des fourgonnettes. Au même moment, Nissan subissait de plein fouet la crise et devait changer de cap. “Le plan GT 2012 a été arrêté aussitôt la faillite de Lehman Brothers. Des projets ont été suspendus, d’autres ont été annulés car ils s’inscrivaient sur un segment de marché qui a disparu”, explique Gilles Normand, Corporate vice-président de la division Utilitaires pour l’Afrique, le Moyen-Orient et l’Inde. S’il hérite d’un nom qui n’est sans rappeler celui de la fourgonnette, le NV400 n’est pas un produit 100 % Nissan. Dans le contexte actuel, le constructeur nippon a préféré se greffer sur un produit déjà existant et s’appuyer sur l’outil industriel de son partenaire de l’Alliance plutôt que de lancer son propre modèle. Au même titre que le Primastar, qui est conçu avec le Trafic et le Vivaro dans l’usine Nissan de Barcelone, le NV400 est fabriqué sur les chaînes de montage de l’usine de Batilly, d’où sont sortis l’an passé les nouveaux Master et Movano. Bien que Gilles Normand s’en défende, ce n’était pas le plan initial : “Cela faisait sens de continuer à travailler avec Renault sur ce fourgon dont la couverture géographique reste essentiellement européenne. Il est positionné sur un segment de marché qui diffère fortement d’un continent à un autre. Mais il est certain que nous avons davantage la capacité de développer un produit par
nous-mêmes s’il génère des volumes importants.”
Objectif de 1 000 NV400 en 2012
Le NV400 n’en reste pas moins une arme de conquête réelle pour le constructeur nippon et un pilier de la croissance envisagée dans les prochaines années. Le trou laissé dans la gamme suite à l’arrêt de l’Interstar, en 2010, devrait être rapidement comblé par ce nouveau véhicule qui fait actuellement le bonheur de Renault et d’Opel. En effet, le nouveau fourgon se distingue de son prédécesseur par sa polyvalence et offre une gamme de modèles plus vaste, avec des PTAC allant de 2,8 t à 4,5 t, des versions traction et propulsion, trois choix d’empattement, quatre longueurs et trois hauteurs différentes ou encore des volumes de chargement s’échelonnant de 8 à 17 m3. Les trois puissances (100, 125 et 150 ch) du moteur 2,3 l 4 cylindres sont associées à une boîte de vitesses à 6 rapports ou à une boîte robotisée. Le NV400 se dissocie du Master et du Movano au niveau du capot, des ailes, de la “calandre entrecoupée de barrettes”, caractéristique de la marque, du bouclier ou encore des phares. Le constructeur entend surtout se démarquer de la concurrence en positionnant son véhicule plus “haut de gamme”, cela en y intégrant davantage d’équipements. Selon les estimations, la version L2h2 de 3,3 t, affichant une puissance de 125 ch, devrait représenter 65 % des ventes. Les modèles carrossés intégreront l’offre de Nissan en début d’année prochaine et l’ensemble des versions seront disponibles à la fin du premier trimestre 2012. “Nous souhaitons tripler la part de marché de l’Interstar avec le NV400”, confie Cyril Châtelet, directeur des ventes et du marketing de l’activité véhicules utilitaires de Nissan West Europe. L’an passé, l’Interstar, alors en fin de vie, avait représenté un volume de 400 unités. Nissan entend atteindre la barre des 1 000 véhicules en 2012 et aller chercher entre 1 500 à 1 800 unités à terme. Au global, le constructeur japonais envisage de maintenir sa croissance entre 20 et 25 % l’an prochain et de commercialiser 12 000 véhicules utilitaires en France.
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ZOOM - L’Evalia trouve déjà ses marques
Lancé en 2009, le NV200 devrait représenter entre 2 000 et 2 200 unités en 2011, dont un tiers pour la version VP Evalia, qui est arrivée sur le marché en septembre. “La part des ventes d’Evalia sera supérieure à nos estimations qui tablaient sur un mix de 15 % des volumes. Nous souhaitons atteindre avec le NV200 une part de marché de 2,3 à 2,5 % sur le segment des utilitaires et réaliser 2 % de pénétration avec l’Evalia sur le marché des ludospaces”, envisage Cyril Châtelet. En Europe, le NV200 devrait représenter un volume de 23 000 à 24 000 unités, bien supérieur aux performances de son prédécesseur Kubistar, qui affichait 16 000 véhicules par an. Dans les années à venir, Nissan envisage de commercialiser 30 000 de sa fourgonnette. En 2012, l’offre du constructeur nippon sera complétée par une version combi du NV200.
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