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Constructeurs

Nissan Micra C+C : Au pays des cheveux au vent !

Publié le 28 octobre 2005

Par Christophe Jaussaud
7 min de lecture
Avec la Micra C+C, disponible le 24 novembre prochain, Nissan entamera son 5e lancement de l'année. Comme à chaque fois, le constructeur japonais est ambitieux tablant sur 20 000 unités par an en Europe de sa C+C. Il aura fallu trois ans à la Micra C+C pour passer du show-car...

...aux showrooms. Apparue au Mondial de Paris en 2002, la citadine nippone coupé cabriolet sera une réalité commerciale le 24 novembre prochain. Pierre Loing, en charge de la stratégie produits et du planning de Nissan Europe, se souvient qu'à "l'époque il s'agissait simplement et réellement d'un test, aucune décision n'avait été prise quant à la faisabilité de ce modèle." Et le chemin a été rude pour Nissan Europe avant d'obtenir le feu vert du Japon pour produire la Micra C+C. Comme toujours depuis l'arrivée de Carlos Ghosn, il a fallu résoudre l'inévitable équation économique menant à la rentabilité. Cependant, l'état-major européen avait nombre d'atouts à faire valoir et notamment l'évolution de ce segment de marché sur le Vieux Continent. "Entre 2000 et 2002, les immatriculations ont été multipliées par deux, indique Pierre Loing, passant de 40 000 à 80 000 unités notamment grâce à l'impulsion de la 206CC." Une croissance qui n'est peut-être plus aussi forte aujourd'hui, mais le marché européen des coupés-cabriolets devrait atteindre 140 000 et 150 000 unités en 2005. La Micra C+C veut y jouer un rôle significatif avec environ 20 000 unités par an soit 14 % de parts de marché. Pour revenir sur sa genèse, après l'enthousiasme suscité par le concept à Paris, il a fallu convaincre et mener à bien le projet avant que le public ne l'oublie. Heureusement pour les clients séduits à Paris, Nissan Europe est arrivée à ses fins : la Micra C+C verra bel et bien le jour. Alors que les Japonais ne semblaient pas aussi enthousiastes à la vue du dernier opus de la gamme Micra. Pour preuve, leur frilosité sur les éventuels volumes qu'ils annonçaient pouvoir commercialiser : ils étaient tellement faibles que finalement la C+C ne sera pas commercialisée sur l'île. L'Europe devra faire vivre seule ce produit restant ainsi le pays des cheveux au vent.

Karmann intégré dans l'usine de Sunderland

Le studio de design londonien, qui avait réalisé le concept, s'est remis à l'ouvrage avec comme consignes de respecter au maximum le concept. Pari réussi. Quant au toit, un élément tout de même assez compliqué à mettre en œuvre, Nissan a choisi le spécialiste allemand Karmann. Deux raisons expliquent ce choix pour Pierre Loing : "Nous connaissions Karmann et ses incontestables compétences en la matière depuis le SLK. De plus, il travaille déjà avec Renault." Mais le spécialiste allemand n'a également pas hésité à bouleverser ses habitudes pour que la Micra C+C soit une réussite. En effet, 50 employés de Karmann travaillent dans l'usine Nissan de Sunderland. Une usine dans l'usine. Alliance oblige, comme sur la Mégane CC, la Micra C+C peut faire valoir son toit en verre synonyme de luminosité même en configuration coupé. Pour plus de lumière, si le soleil est au rendez-vous, il faudra patienter 22 secondes. Le toit vient alors se loger dans le coffre qui passe ainsi de 457 à 255 litres, deux valeurs de pointe dans la catégorie. Mais comme sur ses concurrentes, cette partie arrière n'est pas exempte de reproches.
Le design de cette partie souffre d'un déséquilibre flagrant afin de pouvoir "cacher" le toit. Cela explique également les 7,2 centimètres de plus en longueur par rapport à la citadine "classique".

Micra C+C : les femmes toujours au pouvoir

Une fois à bord, peu de surprises, l'univers qui a fait le succès de la Micra perdure. Seules les places arrière ont profondément changé. Fini les "voyages" à quatre, avec la C+C les deux places arrière sont là pour de simples dépannages. Mais Nissan a tenu à les proposer car cela faisait partie de la volonté de la clientèle testée. Micra C+C est disponible avec deux motorisations essence, un 1,4 l de 88 ch et un nouveau 1,6 l de 110 ch issu de l'Alliance. Entièrement réalisé en aluminium, ce 1,6 l 16 soupapes offre à la Micra C+C de belles performances comme notamment une vitesse de pointe de 191 km/h ou les 100 km/h atteints en un peu plus de 10 secondes. Seul bémol, cette mécanique se montre assez présente dès les régimes intermédiaires. Le comportement routier a fait l'objet d'une attention toute particulière. En effet, lorsqu'une auto perd son toit, elle perd par là-même près de 70 % de sa rigidité. Un problème pour son efficacité. En l'espèce, cette règle s'est vérifiée et Nissan a répondu avec près de 85 kilos de renforts en tous genres afin de retrouver une rigidité optimale. Pour en terminer avec la mécanique, quid du Diesel ? "Techniquement, il n'y a évidemment aucun problème", a souligné Pierre Loing, mais le 1,5 dCi n'est pas annoncé pour l'heure.
A l'image de la Micra qui compte parmi sa clientèle 65 à 70 % de femmes, la C+C ne va pas déroger à la règle. La clientèle féminine devrait être encore largement majoritaire, Nissan voulant faire de sa C+C un véritable objet de mode. D'ailleurs, d'ici quelques mois, une version Lolita Lempicka sera au catalogue. 


Christophe Jaussaud





Questions à

Guillaume Langle, Directeur marketing de Nissan France

Journal de l'Automobile. Quels sont vos objectifs commerciaux avec la Micra C+C ?
Guillaume Langle. La Micra C+C sera lancée le 24 novembre prochain et notre objectif est de réaliser 450 livraisons sur cette fin d'année. Nous sommes confiants car la Micra C+C est attendue, et elle a reçu un excellent accueil lors des premières présentations au public notamment au Salon de Lyon. Sur l'année 2006, l'objectif est de livrer 4 000 Micra C+C, ce qui correspond à près de 20 % du segment. L'objectif est ambitieux mais la Micra C+C dispose des qualités attendues par la clientèle ciblée. La C+C est l'alternative parfaite à la Micra, pour les femmes et la ville. De plus, avec un prix d'entrée de gamme de 15 900 e, elle est très concurrentielle.


JA. Comment allez-vous la positionner face à une concurrence déjà bien établie ?
GL. La Micra C+C a les atouts lui permettant de s'imposer comme la voiture la plus tendance du moment. Son design est extrêmement réussi, évoquant la parfaite synthèse entre chic et sportivité. Son toit en verre, unique sur le marché, apporte une grande luminosité dans l'habitacle. De plus elle conserve le caractère enjoué et plaisant à conduire de la berline. Elle se montre également très agréable au quotidien avec un toit entièrement automatique qui s'ouvre en 22 secondes, son coffre spacieux, ainsi qu'avec de nombreux rangements astucieux, comme celui sous le siège avant passager qui se verrouille avec la fermeture des portières. L'image de la Micra en France est directement associée à l'univers féminin chic, notamment grâce au succès de la série Lolita Lempicka. La Micra C+C s'inscrit parfaitement dans cette tendance et doit donc naturellement devenir l'ultime accessoire de mode indispensable.


JA. La Micra C+C est le cinquième lancement majeur de l'année, votre objectif 2005 de 2,3 % de PDM VP en France sera-t-il atteint ?
GL. Cette année, nous aurons en effet bénéficié de 5 lancements : le Murano, le Pathfinder, le 350Z Roadster, le Navara et enfin la Micra C+C. Nissan a pour objectif de terminer l'année en confortant sa part de marché au-dessus de 2 %. Nous devrions finir l'année avec plus de 2,1 % ce qui représentera une progression de plus de 15 % par rapport 2004. Ce succès est principalement dû à la Micra avec 21 % de gagnés à fin septembre avec plus de 14 000 immatriculations. Le 350 Z est devenu leader du segment avec 552 immatriculations à fin septembre, roadster compris. Enfin, le Navara, notre nouveau pick-up, nous fera prendre le leadership avec plus de 50 % du segment. En termes de performances commerciales, je souhaite mettre en avant notre pénétration en financement qui a atteint 22 % de nos ventes en 3 ans. Avec Nissan Finance, nous avons lancé au mois de mai dernier une offre de produits fidélisants (leasing), avec Nissan Intégral, qui a représenté plus de 8 % des ventes sur ses cinq premiers mois d'existence.

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