"Navteq reste en place, comme sous-entité de Nokia Location & Service"
JOURNAL DE L’AUTOMOBILE. Pouvez-vous revenir sur ce changement d’appellation ?
Bruno Bourguet. Navteq a été rachetée en 2008 par Nokia. Toutefois, la société demeurait indépendante et traitait avec ses clients, dont Nokia faisait partie. Alors que Navteq avait un développement horizontal, Nokia et sa branche Nokia Service, spécialisée dans les applications, progressait à la verticale en se gardant l’exclusivité de ses innovations. L’été dernier, nous avons donc pris la décision de fédérer les activités, avec l’ambition d’apporter un service à tous les acteurs, y compris les concurrents directs de Nokia.
JA. Quel en est l’intérêt pour vos clients historiques ?
BB. Il est clair : les nouvelles capacités s’ouvrent aux constructeurs et aux autres acteurs de l’automobile, notamment dans le domaine de la recherche géolocalisée, ce qui est crucial, alors que la connectivité des véhicules gagne en importance. L’avantage économique, pour eux, est que la plateforme technologique existe déjà et qu’elle a été validée par des géants tels que Yahoo! et Foursquare.
JA. Qu’advient-il de Navteq ?
BB. La marque Navteq reste en place, comme sous-entité de Nokia Location & Service. Elle sera dédiée au contenu cartographique, à côté de celle chargée du développement des applications et de celle attachée à la gestion de la plateforme.
JA. Peut-on refaire un point sur la stratégie ?
BB. Nous poursuivons notre expansion géographique en réponse à la très forte demande. Nous sommes présents dans 91 pays aux côtés des constructeurs. En parallèle, nous continuons de déployer notre flotte de 45 véhicules spécialisés dans la captation en 3D, dans l’optique d’apporter un contenu de qualité aux systèmes à venir reposant sur de la réalité augmentée.
JA. Vous évoquez la réalité augmentée, quels pourraient être les autres services ?
BB. Navteq se lance pleinement dans l’élaboration de solutions incluant tous les moyens de déplacement. Une structure que nous allons développer pour des millions d’utilisateurs, notamment des possesseurs de Windows Phone, qu’ils soient Nokia ou autres, afin de réaliser des économies d’échelle. D’ailleurs, les téléphones nous servent de sources d’information dans le cadre du service d’information trafic, soit plus d’un milliard de points sur la carte mondiale.
JA. Quelles sont vos convictions quant à l’avenir de la voiture connectée ?
BB. Les exigences du secteur automobile sont très fortes, et cela nous tire vers le haut. Je ne crois pas qu’il y ait de solution unique, elles vont cohabiter. D’une part, il y aura la piste du Mirror Link, qui consiste à reprendre les applications utiles dans une interface dictée par le constructeur. Et d’autre part, le concept de véhicule centrique, dont la puissance de calcul et de stockage de données permettra d’entretenir un catalogue riche de fonctionnalités. Chacun des constructeurs estimera ses besoins, modèle par modèle.
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