MG Rover : Sauver les meubles
...toujours la décision de mise en faillite d'une société a débuté pour MG Rover. Cette incertitude ne concerne malheureusement plus les milliers de salariés du constructeur qui ont très rapidement reçu leur lettre de licenciement ni le devenir de l'activité même de MG Rover dont le sort est scellé. Cette incertitude porte d'une part sur les actifs de l'entreprise et d'autre part sur l'avenir des différents réseaux de distribution en Europe. "Des acheteurs potentiels de l'Asie du Sud-est, du Moyen-Orient, d'Inde, de Russie, de Chine et du Royaume-Uni ont exprimé leur intérêt", a assuré Tony Lomas, l'un des administrateurs du cabinet PricewaterhouseCoopers. Comme dans pareil cas, le nom de nombre de candidats à la reprise d'une partie de l'activité peut être cité un jour avant qu'un démenti ne soit publié. Il en a été ainsi de deux constructeurs automobiles iraniens, Iran Khodro et Saipa, qui ont très clairement fait savoir qu'ils n'avaient aucun projet de reprise du constructeur. Pourtant, le ministre iranien de l'Industrie et des Mines, cité par l'agence Isna, a assuré ne pas exclure l'achat de l'entreprise britannique. "Nous avons demandé à la compagnie Rover de nous fournir ses conditions de vente et si, ces conditions nous conviennent, nous pourrons peut-être l'acheter", a-t-il dit. Mais ceci ne demeure que des annonces. Selon la presse d'outre-Manche, une autre firme iranienne, Dastaan, aurait négocié l'an dernier un partenariat avec MG Rover afin d'assembler 150 000 véhicules des marques britanniques. Une première livraison de 2 000 unités était même prévue pour le printemps de cette année, mais Dastaan a fini par jeter l'éponge devant les difficultés commerciales et financières du constructeur de Longbridge. Outre la piste iranienne, l'hypothèse d'un deal avec la SAIC demeure tout à fait crédible. Rappelons que la SAIC est le constructeur chinois qui, en rompant les négociations avec MG Rover alors menées en vu d'un quasi rachat, a précipité la chute de l'entreprise de Longbridge. "Il faut se remémorer le précédent de GM qui avait négocié le rachat de Daewoo pour n'en racheter finalement que les actifs après dépôt de bilan à un prix très intéressant. La SAIC était alors junior partner de GM", souligne Pierrick Vitiello, directeur associé chez Charles Riley Consultants International. Il est fort probable que les Chinois se soient souvenus de cette stratégie et tentent de la reproduire avec MG Rover. "La ligne de production des Rover pourrait intéresser la SAIC pour la transférer en Chine car elle est d'une technologie supérieure à leur propre chaîne de production, poursuit Pierrick Vitiello. La marque Rover qui possède toujours une certaine notoriété peut être intéressante pour un constructeur chinois pour venir en Europe".
Des dizaines de propositions crédibles de reprise
L'administrateur a précisé avoir reçu plus de 200 propositions et que chacune d'elles allait être étudiée. Il semblerait qu'une quarantaine ait plus particulièrement retenu l'attention des administrateurs judiciaires. Mais aucune offre ne concernerait la reprise de l'entreprise MG Rover dans son ensemble, ce qui est loin de constituer une surprise. Les éventuels repreneurs s'intéressent davantage au rachat de certaines parties du site d'assemblage de Longbridge qui devrait, selon toute probabilité, être démantelé. Il demeure possible que la marque MG, avec son positionnement très spécifique, puisse intéresser un constructeur, qu'il soit généraliste ou spécialiste. "La marque MG peut tout à fait intéresser un investisseur d'autant qu'il y aurait un nouveau modèle en cours de développement. Un fond d'investissement, par exemple, pourrait se porter acquéreur", estime Pierrick Vitiello, directeur associé chez Charles Riley Consultants International. Outre les rumeurs sur une hypothétique reprise partielle, des chiffres pour le moins alarmants circulent sur l'état des finances du groupe. Ainsi le Times, citant des chiffres émanant de l'administrateur judiciaire PricewaterhouseCoopers, affirme que les pertes du constructeur se sont élevées l'an dernier à quelque 250 millions de livres, soit 365 millions d'euros, contre 92,6 millions d'euros en 2003. Suite à l'annonce de l'ouverture d'une enquête gouvernementale sur la régularité des comptes de MG Rover, les dirigeants ont tenté de se défendre : "La suggestion qu'un trou de 576 millions d'euros ou toute autre irrégularité de comptabilité puisse exister dans l'entreprise est ridicule", a répliqué la maison mère de MG Rover, le holding Phoenix Venture, dans un communiqué. Quoi qu'il en soit, ces atermoiements ne sont pas de nature à mettre en confiance d'éventuels repreneurs. Dans l'immédiat, la filiale française du constructeur centenaire s'est vue placer sous administration judiciaire, de même que les sept autres filiales européennes du groupe. "Les administrateurs ont l'intention de maintenir l'activité de l'entreprise, pendant qu'ils étudient différentes solutions, en particulier concernant les véhicules invendus présentant des spécificités européennes", ont déclaré les trois administrateurs de PricewaterhouseCoopers.
Cyril André
ZOOMBruxelles au chevet des West Midlands La Commission européenne envisage de réallouer des fonds structurels à la région des West Midlands, région évidemment traumatisée et sinistrée par la faillite de son principal employeur et poumon économique, à savoir MG Rover. Ce ne sont pas moins de 890 millions d'euros, provenant des fonds structurels européens, qui sont d'ores et déjà programmés pour la région des West Midlands, dans le cadre des aides communautaires pour les zones de reconversion. "Nous pensons que 50 à 100 millions d'euros pourraient toujours être disponibles, a précisé la porte-parole de la commissaire européenne à la politique régionale. Ils n'ont toujours pas été déboursés, ils pourraient donc être réaffectés pour venir en aide à la région à la suite de la fermeture de MG Rover." Ces fonds structurels devraient être consacrés, pour leur plus grande part, à la formation et au reclassement des travailleurs, ainsi qu'à l'aide aux créations d'entreprises. |
QUESTIONS ÀMichel Falvo, président de l'association des distributeurs MG Rover Journal de l'Automobile. Vous venez de rencontrer avec BNP Paribas Lease Group au sujet des prix sur les stocks de VN. Qu'en est-il ressorti ? JA. Quelles vont être les conséquences de cet accord ? JA. Les distributeurs y voient-ils désormais plus clair sur leur situation actuelle ? JA. Tout n'est donc pas complètement terminé ? JA. D'ici là, combien de distributeurs résisteront-ils à cette crise sans précédent ? |
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