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Mercedes-Benz Vans sur la voie du tout électrique avec Rivian

Publié le 9 septembre 2022

Par Damien Chalon
4 min de lecture
A compter de 2025, tous les nouveaux modèles proposés par Mercedes-Benz Vans seront 100 % électriques. Un virage technologique qui implique une réorganisation industrielle en Europe et s’accompagne d’un partenariat avec l’américain Rivian.
Mercedes-Benz Vans et Rivian annoncent un protocole d’accord pour un partenariat stratégique.

Mercedes-Benz Vans est déjà bien avancé sur le sujet de l’électrique avec une gamme comprenant à ce jour les eSprinter et eVito, en attendant l’arrivée prochaine du nouveau eCitan. Mais la division de la marque à l’étoile en charge des utilitaires légers compte aller plus loin. "D’ici le milieu de cette décennie, tous les nouveaux utilitaires Mercedes-Benz seront uniquement électriques", est-il précisé dans un communiqué.

 

Cela signifie donc que les modèles thermiques actuellement au catalogue iront au bout de leur cycle de vie et que leurs successeurs fonctionneront exclusivement à l’électricité. Sachant que la durée de vie d’une génération de véhicule est, en général, d’une dizaine d’années (si ce n’est plus), on peut estimer que cette grande bascule ne se fera pas avant la fin de la décennie pour le Sprinter, renouvelé en 2018, et le Citan commercialisé depuis un an. Le Vito est le plus ancien mais il devrait bénéficier d’une mise à jour d’ici fin 2023.

 

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Mercedes-Benz Vans officialise au passage l’arrivée prochaine, au second semestre 2023, de la nouvelle génération du eSprinter, reposant sur la nouvelle architecture modulaire VAN.EA. Trois variantes de batteries seront au programme avec, dans la version la plus endurante, une autonomie doublée par rapport à celle de la génération actuelle, soit un rayon d’action de plus de 300 km.

 

Ce futur voulu 100 % électrique va impliquer une réorganisation industrielle du constructeur en Europe. Cela concernera uniquement les moyens et grands fourgons, en l’occurrence les Vito et les Sprinter, dans la mesure où Mercedes-Benz Vans a confié la production du Citan à Renault, à Maubeuge (59).

 

Un nouveau site hors d'Allemagne

 

"Nous voulons conserver notre position de seul constructeur de fourgonnettes produisant de grands utilitaires en Allemagne, malgré les coûts croissants associés à la transformation vers l’électromobilité. Pour ce faire, nous réorganisons notre réseau de production européen. L’intégration d’une toute nouvelle usine de production tirant parti d’un site Mercedes-Benz existant en Europe centrale et orientale dans ce réseau nous aidera à garantir la compétitivité à long terme de nos usines allemandes et à permettre la transition réussie de Mercedes-Benz Vans vers l’ère électrique", déclare Mathias Geisen, directeur de Mercedes-Benz Vans.

 

Concrètement, l’usine de Düsseldorf, en Allemagne, qui construit déjà la génération actuelle des Sprinter et eSprinter, s’attèlera bientôt à produire la nouvelle version du eSprinter. Cette dernière sortira également des chaînes des sites de Ludwigsfelde, toujours en Allemagne, et de Charleston, aux Etats-Unis. A cela viendra donc s’ajouter une nouvelle usine, hors d’Allemagne, dont la localisation n’a pas été précisée. Un site voué manifestement à capter une part non négligeable des futures productions.

 

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Surtout, cette nouvelle usine pourrait être exploitée en partenariat avec Rivian. Mercedes-Benz Vans annonce un protocole d’accord pour un partenariat stratégique avec le constructeur américain qui vient d'annoncer de lourdes pertes. Les deux sociétés ont l’intention de créer une nouvelle coentreprise de fabrication "dans le but d’investir et d’exploiter une usine en Europe pour produire de grands utilitaires électriques pour Mercedes-Benz Vans et Rivian, d’ici quelques années". Les entreprises envisagent de produire deux grands fourgons, l'un basé sur la plateforme Mercedes VAN.EA, l’autre sur le fourgon électrique de deuxième génération de Rivian.

 

Des menaces sur l'emploi en Allemagne ?

 

Cette délocalisation d’une partie de la production laisse planer quelques doutes sur l’avenir de certains emplois en Allemagne. Car délocaliser la production en Europe centrale répond avant tout à une logique de réduction des coûts. "Le passage aux véhicules électriques à batterie signifie une augmentation significative des coûts variables associés aux nouveaux composants", prévient le constructeur. Sont en outre évoquées de "nouvelles solutions afin de continuer à offrir des produits compétitifs à nos clients et d’ouvrir de nouvelles perspectives d’avenir à long terme pour notre main-d’œuvre."

 

Ergun Lümali, président du comité général d'entreprise de Mercedes-Benz AG, prévient que "le comité général d’entreprise veille à ce que ce changement se produise d’une manière équitable et socialement acceptable. Malgré toute la sensibilité aux prix dans le segment des fourgonnettes, nous, en tant que représentants du personnel, exigeons dans le réalignement envisagé du réseau de production européen de grandes camionnettes, que les deux sites allemands aient des perspectives d’avenir claires et à long terme et que les grands utilitaires à l’étoile continuent d’être produits en Allemagne."

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