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Constructeurs

Les écuries en appel…

Publié le 8 juillet 2005

Par Marc David
5 min de lecture
Jugées en partie coupables des événements d'Indianapolis, les écuries Michelin ont décidé de faire appel. "Coupables de ne pas s'être assuré de disposer des pneus convenant à la course, coupables d'avoir refusé à leurs voitures de prendre le départ de la course". Tel...
Jugées en partie coupables des événements d'Indianapolis, les écuries Michelin ont décidé de faire appel. "Coupables de ne pas s'être assuré de disposer des pneus convenant à la course, coupables d'avoir refusé à leurs voitures de prendre le départ de la course". Tel...

...a été le verdict de la FIA, après qu'elle eut convoqué les "écuries Michelin" dans ses locaux de la Place de la Concorde, le mercredi précédant l'épreuve de Magny-Cours. "Coupables de deux des cinq chefs d'accusation", mais pas condamnables. Tout du moins, pas pour le moment. En effet, du fait du manque d'informations sur les démarches en cours, le Conseil Mondial a décidé de reporter toute discussion sur d'éventuelles pénalités jusqu'à la prochaine réunion extraordinaire, le 14 septembre prochain. Deux points seront alors jugés : le fait que les sept écuries chaussées par Michelin ou que Michelin directement (ce qui est le cas comme annoncé ci-contre) aient bien dédommagé les spectateurs présents le 19 juin à Indianapolis, et le fait que les équipes Michelin aient bien pris des mesures pour qu'une telle situation ne se reproduise plus. Du coup, six des sept écuries (manque Red Bull Racing, sans doute en raison des liens qui l'uniront à Ferrari en 2006) faisaient appel de cette décision, épaulées par dix-neuf pilotes signataires d'un document de soutien. En outre, par la voix de leur porte-parole, Ron Dennis (le patron de McLaren), les écuries Michelin ont tenu à s'expliquer à Magny-Cours. Un "face à la presse" tenu le vendredi après-midi dans le paddock, devant le motorhome Michelin comme pour renforcer le soutien apporté au manufacturier clermontois vis-à-vis de la FIA. Intention tout à fait louable, s'il en est. Qu'avons-nous appris ? Pas grand-chose que nous ne savions déjà. A un "détail" près. Ron Dennis a révélé qu'une loi restrictive de l'Etat de l'Indiana avait incité les patrons d'écurie à la plus grande prudence : "Même s'il n'y avait pas eu d'accident en course, nous pouvions être poursuivis pour avoir participé à un événement dont nous savions dès le départ qu'il comportait une part de risque au niveau du matériel". Autre point mis en avant : quand bien même les pneus type Barcelone auraient pu être acheminés aux Etats-Unis, le problème n'aurait pas été résolu dans la mesure où ils n'auraient pas non plus résisté aux contraintes du Speedway. Un point que confirmera l'un des dirigeants de Michelin Compétition. Moralité… "A moins d'installer une chicane, il n'y avait aucune possibilité de courir", répètent en cœur les patrons d'écuries.


M.D.


 





QUESTIONS À

Frédéric Henry-Biabaud, directeur adjoint Michelin Compétition

"Nous n'avons pas la science infuse"

Journal de l'Automobile. Après le tumulte d'Indianapolis, il n'a pas dû être aisé pour vos ingénieurs de travailler dans la sérénité. Comment avez-vous géré la "crise" ?
Frédéric Henry-Biabaud. Poser cette question est très respectable, et je vous en remercie. Effectivement, dans ce genre de situation, l'important est de bien déconnecter la gestion de l'événement sans perturber ceux qui ont la charge de préparer les prochaines courses. En fait, nous nous sommes assez bien répartis la tâche. L'état major de Michelin Compétition et plus globalement du groupe a traité la partie communication sur la sécurité (Edouard Michelin lui-même n'ayant pas hésité à prendre la plume pour répondre aux attaques de Max Mosley, NDLR) et le respect du public, notamment, pour laisser les équipes dédiées à la F1 et en particulier les ingénieurs mener à bien leur travail. Après Indianapolis, nous étions en essais à Jerez, et nous n'avons pas changé notre programme pour autant. Nous devions être prêts pour Magny-Cours.


JA. Quelle leçon pouvez-vous tirer de ces événements regrettables ?
FHB. La première leçon est de dire que nous n'avons jamais la science infuse, et que nous pouvons toujours progresser pour éviter d'être démunis face à un élément que nous n'avons pas pris en compte. Il se trouve que dans le cas d'Indy, cet élément était un peu plus compliqué à prendre en compte du fait de l'éloignement, de la non possibilité d'effectuer des essais, etc. Notamment, les charges aérodynamiques se sont effectivement révélées supérieures à nos estimations. De combien ? Nous avons pu le mesurer par la suite. L'important pour nous était de comprendre ce qui s'est réellement passé, démarche qui nous rassure sur le fait que nous avons pris la bonne décision. Ceci étant dit, il faut tout faire pour que cela ne se reproduise pas.


JA. Les problèmes d'Indianapolis et surtout, la pression désormais exercée par la FIA à votre égard peuvent-ils vous amener à être un peu plus "conservateurs" sur certains Grands Prix ?
FHB. Clairement, non, dans la mesure où nous avons toujours fait le maximum pour offrir à nos équipes un produit de haut niveau, tant en fiabilité qu'en performances. Encore une fois, Indianapolis représentait un cas à part. De ce côté, nous sommes donc sereins. En revanche, il est clair que nous allons devoir être beaucoup plus vigilants quant à la gestion des "périphériques". Exemple : la FIA demande que les pneus soient acheminés sur le circuit pour le jeudi à 16 heures. Nous allons désormais viser le mercredi. Il y a aussi les codes barres destinés à faciliter le contrôle des commissaires techniques (Michelin ayant eu un problème de ce côté-ci durant la semaine d'essais privés qui a précédé le GP de Monaco, NDLR), la nomination des pneus en temps et en heure, etc. En fait, cela va nous donner l'occasion de mieux gérer notre processus interne.

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