Le porteur de flamme
...voire avec humour, il respecte les directives du patron des sports, Guy Fréquelin et travaille avec rigueur avec les mécanos comme avec les ingénieurs… Le jury de l'Homme de l'Année a bien fait d'élire un jeune homme comme Sébastien Loeb, nous confirme Claude Satinet, le directeur de Citroën. Et pourtant, sa nomination étonne, surprend, laisse comme un goût d'incompréhension. Comment un sportif a-t-il pu séduire et convaincre un jury composé de journalistes plutôt habitués à saluer les prouesses économiques et financières des patrons, les innovations technologiques des ingénieurs ou les bons tracés de crayon des designers ? La réponse n'est pas à chercher dans l'irrationnel mais bien dans la réalité d'enjeux nationaux qui se fondent sur la mécanique de l'engagement collectif. A l'instar d'un Zidane ou de ses pairs réussissant à associer à ses victoires une nation entière, même non footballistique, Sébastien Loeb symbolise l'espoir, le talent, la jeunesse triomphante, et l'envie. L'envie de participer, et de croire en la récompense du travail bien fait, l'envie d'en découdre et de penser qu'il y a encore de la place à l'initiative personnelle, l'envie de remporter sa vie comme on enlève une spéciale. Sébastien Loeb appartient à la race des nouveaux héros, de ceux dont on peut mesurer les résultats, pour lesquels la tricherie est interdite, les erreurs inconcevables, les doutes inacceptables. Qu'il le veuille ou même le souhaite, ou pas, Sébastien Loeb porte les valeurs de la France, en plus de celles d'une marque. Parce que c'est dur et qu'en plus il le fait bien, le jury l'a nommé. Et finalement, c'est très bien, comme le répète Claude Satinet.
Hervé Daigueperce
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