Le Mondial de Leipzig
...5 au 13 avril 2008 dernier en Allemagne, s'est tenu le Salon automobile de Leipzig, près de Berlin et non loin de la frontière polonaise. Ce show, qu'on pourrait qualifier de "petit Genève" est un beau Salon, accessible, présentant l´avantage d´être encore - relativement - peu fréquenté, tout en accueillant quasiment toutes les nouveautés déjà présentées à Genève, quelques semaines plus tôt.
Auto Mobil International (AMI) est le plus important Salon automobile d'Europe Centrale, durant lequel plus de 50 constructeurs et 470 exposants européens et internationaux présentent leurs modèles sur près de 120 000 m2. AMI se place donc en carrefour annuel de l'automobile pour l'ensemble de la population des pays de l'Est, qui y voit une occasion unique de repérer leur futur achat. En 2007, plus de la moitié des visiteurs ont parcouru plus de 100 km pour se rendre à Leipzig, ce qui en dit long sur la "zone de chalandise" du Salon. D'ailleurs, 55 % des visiteurs professionnels et 76 % des visiteurs grand public ne se rendent à aucun autre Salon de la branche en Allemagne.
Quant à l'exposition elle-même, il est vrai que les véritables premières mondiales ou même européennes ne concernent en général, que des innovations mineures, ou des nouvelles motorisations. En gros, AMI ressemble un peu à la session de rattrapage de Genève pour les professionnels, mais constitue, en revanche, un véritable événement pour l'ensemble des pays de l'Est de l'Europe. Pour preuve, cette année, les organisateurs attendaient près de 300 000 visiteurs, originaires de 33 pays, dont 20 000 de Pologne et de République tchèque. Des chiffres qui font sourire les organisateurs du Mondial de Paris, mais qui, ramenés à la situation géographique, forcent le respect.
Ce qui fait le succès de AMI, c'est surtout la proximité et la disponibilité des exposants pour les visiteurs. Outre les stands proprement dits, très vastes et présentant, à chaque fois, l'ensemble des gammes, il faut savoir que chaque modèle présenté dispose de sa propre hôtesse attitrée, qui distribue fiches descriptives et vante la marque. Par ailleurs, cette année, une centaine de véhicules étaient disponibles à l'essai, un record pour le Salon, qui faisait aussi la part belle aux carburants alternatifs, notamment le gaz naturel et le GPL. C'est ainsi que nous avons pu découvrir la Ford Focus GPL ou la Mercedes Classe B NGT, que nous détaillerons plus loin. Pour la première fois sur le Salon, les visiteurs ont également pu admirer les modèles exposés par Morgan, ou encore les hyper sportives de Gumpert, notamment la très impressionnante Apollo. Côté équipementiers, Vredestein et Thule exposaient également pour la première fois.
Enfin, côté événement, cette année, une exposition spéciale était consacrée aux célébrités et leurs voitures. L'occasion de découvrir, dans une première partie de la grande verrière centrale, une Mercedes-Benz de 1912 ayant appartenu à la famille royale bulgare. Etaient également présentes les voitures officielles du pape Paul VI, de Valéry Giscard d'Estaing, Svetlana Staline, Helmut Kohl… La seconde partie de l'expo était consacrée aux véhicules utilisés plus récemment par des célébrités, comme le Range Rover du Prince Charles par exemple. Vous l'aurez compris, si Leipzig est, dans une très large mesure, inconnu de l'Europe occidentale, les pays de l'Est le chérissent, autant que nous pouvons aimer notre Mondial à Paris.
Deux Salons en un
En marge de AMI, se tenait Amitec, Salon professionnel spécialisé sur les équipements automobiles, les garages, et les équipements de stations-service. En Europe centrale, ce mini Automechanika est le rendez-vous le plus important du secteur à la fois pour les fournisseurs, les décideurs et les utilisateurs de produits et de services, liés au domaine de la distribution, de l'entretien, du service et de la maintenance des voitures et utilitaires. Avec 276 exposants et 52 100 visiteurs professionnels sur près de 20 000 m2, Amitec 2007 avait enregistré des résultats record, confirmant le dynamisme du secteur en Europe centrale.
L'association des deux expositions offre, en particulier, aux exposants et aux visiteurs professionnels des synergies précieuses. Ainsi, chacun peut, en un seul et même lieu, rencontrer ses interlocuteurs et même nouer de nouveaux contacts. D'ailleurs, chaque année, le pourcentage de visiteurs professionnels y est de 34,5 %, dont plus de 70 % de décideurs, sur les deux expositions. Autre avantage du Salon de Leipzig, le prix qu'il faut débourser pour s'offrir un stand, ici le m2 s'échange à 120 e. Ainsi, les constructeurs laissent bien souvent libre cours à leur créativité en ce qui concerne les stands…
Promenons-nous
Comme nous le disions, le Salon de Leipzig ne dispose pas d'une aura internationale suffisante pour que les constructeurs le choisissent pour des premières mondiales… Néanmoins, Audi a tout de même accepté de présenter, pour la première fois, le TT 1.8 TFSI, en coupé et en roadster. Un moteur de 160 chevaux - qui nous avait enchantés sur l'A4 - pour une consommation moyenne de 6,7 litres aux 100 km et un 0 à 100 km/h parcouru en 7,2 s, voici les chiffres alléchants annoncés pour le joujou, que nous ne manquerons pas de vérifier rapidement. Autre nouveauté, européenne cette fois, le concept d'où découlera probablement la future Audi A1. Il s'agit de la Metroproject, dévoilée à Tokyo en 2007.
Le stand Mercedes nous a, lui aussi, gratifiés de deux nouveautés exclusives. Pas de quoi tomber par terre, direz-vous, mais le constructeur allemand a tout de même choisi Leipzig pour exposer les nouvelles Classe A et Classe B.
Depuis sa première apparition en 1997, la Classe A a toujours été considérée comme un modèle avant-gardiste dans le segment des compactes. La citadine a d'ailleurs suscité, jusqu'ici, l'enthousiasme de plus d'1,7 million de conducteurs… Après une deuxième génération en 2004, Il était temps de rajeunir de nouveau la Classe A, avec des versions remaniées novatrices, à la fois au plan technique et sur le design. Vu de l'avant, pas évident de s'en apercevoir, même si, selon Mercedes, le dessin des projecteurs a été révisé. Bien malin qui pourra, d'un coup d'œil, déceler qu'ils "s'effilent, s'étirent vers l'arrière, et s'intègrent maintenant aux flancs du véhicule". Le bouclier avant a également subi un restylage discret, avec une entrée d'air inférieure plus grande qu'auparavant… Certains regretteront, au passage, la disparition des baguettes de protection sur les côtés et à l'avant, qui pouvaient parfois éviter de passer par la case peinture en cas de rayures…
La calandre reçoit désormais une légère pointe dans sa partie basse, au centre, qui ajoute un peu à l'expressivité de l'auto, mais rien de bien impressionnant. Les designers de Mercedes ont également remodelé l'intérieur, choisissant de nouveaux tissus pour les sièges et les doublures de porte. Par ailleurs, les nouveaux inserts façon aluminium brossé ou bois (selon les versions) se révèlent réussis et de bon goût…
Mais c'est surtout sous le capot que la nouvelle Classe A dispose de nouveaux arguments. Elle se pare du désormais célèbre concept "BlueEfficiency". Plus qu'une simple dénomination commerciale, ce label signale de nombreux progrès réalisés sur le véhicule, qui, combinés, apportent des gains en termes de consommation et de rejets polluants. Par exemple, l'amélioration de l'aérodynamique, de la résistance au roulement, de la gestion moteur, permettent à la Classe A BlueEfficiency de gagner pas moins de 0,4 l aux 100 km ! Au rang des autres améliorations apportées à la motorisation de Classe A on citera également la toute nouvelle fonction Start-Stop sur les versions essence. Il s'agit d'utiliser un alterno-démarreur, afin que le moteur thermique se coupe dès l'arrêt du véhicule. Ensuite, à la moindre sollicitation de la pédale d'accélérateur, le moteur redémarre. Une "micro-hybridation" comparable à celle de la Citroën C3.
Classe B au gaz
L'autre star du stand Mercedes était bien évidemment la nouvelle Classe B. Outre son léger, voire très léger lifting de printemps, la gamme se dote désormais, elle aussi, du concept BlueEfficiency, comme la petite citadine. Et en plus, Mercedes nous livre une version B 170 NGT, fonctionnant indifféremment au gaz naturel ou à l'essence sans plomb. Les ingénieurs ont rivalisé d'ingéniosité pour inclure des réservoirs de gaz dans la voiture, sans lourdement grever l'espace disponible. Ainsi, le véhicule intègre 5 réservoirs, dissimulés dans le plancher du coffre à bagages et sous les sièges avant. Ce qui confère à la Classe B une autonomie d'environ 300 kilomètres avec 16 kg de gaz embarqués. Le réservoir à carburant pour sa part, reste standard.
Sur le même sujet
Laisser un commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.