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Constructeurs

L'auto conjuguée au superlatif

Publié le 15 octobre 2004

Par Christophe Jaussaud
7 min de lecture
Huit ou douze cylindres, 490 ou 520 ch, 170 000 € ou 300 000 € etc. Des chiffres pour la plupart déraisonnables, mais tellement désirables. Chaque Mondial réserve ainsi son lot de voitures de rêve. Si Ferrari a sûrement la plus grande notoriété spontanée du plateau et les modèles...

...les plus connus, Aston Martin, elle, reste un cas à part. Pourquoi ? Peut-être pour son parfum d'exclusivité, son côté si british, ou alors tout simplement son design si particulier qui permet de reconnaître sa production entre mille. Le tout était encore palpable avec deux nouvelles Aston présentées à Paris. Après la DB9, remplaçante de la DB7, que l'on avait pu découvrir à Genève, la marque avait choisi Paris pour en présenter la version Volante. Un somptueux convertible pour les beaux jours qui devrait s'échanger à plus de 170 000 €.
Toutefois, pour ceux qui ne seraient pas sensibles au charme de la conduite cheveux au vent, une Vanquish S les ravira alors ! Comment faire mieux qu'une Vanquish ? Le V12 de 6 l est toujours là, mais sa puissance est passée de 460 à 520 ch, améliorant ainsi tous les chiffres, le plus impressionnant étant la vitesse de pointe qui atteint désormais 321 km/h. Quant aux tarifs, si la Vanquish "standard" reste au catalogue à 244 000 €, la version S, elle, devrait être affichée à plus de 250 000 €.

L'élève veut dépasser le maître

Chez les rouges de Ferrari, le Mondial de Paris était déjà l'occasion de fêter le 6e titre constructeur consécutif de la Scuderia et le 7e de Michaël Schumacher, mais aussi et surtout de lancer la F430. Exit donc la 360 Modena qui a été produite à quelque 17 000 exemplaires depuis sa première apparition en 1999 à Genève. L'engouement autour de sa remplaçante laisse croire qu'elle sera vite oubliée. En effet, la F430 à peine présentée, il faudra environ 18 mois à ceux qui ont signé un bon de commande sur le Mondial pour pouvoir en prendre le volant. Le constructeur de Maranello a rempli son carnet de commandes d'une manière impressionnante. Animée par un V8 de 490 ch associé à une boîte F1 et une suspension active, entre autres, la F430 porte tous les gènes de Ferrari. D'une Enzo, dans le design, avec notamment des feux arrière proches de celle-ci et la F430 pousse même le mimétisme avec la F2004 de Michaël Schumacher avec de multiples réglages sur le volant. Alors, si nous ne pouvons pas dire combien de temps le règne de la Scuderia va se poursuivre sur championnat du monde de F1, sur le marché du prestige sportif, celui de la marque Ferrari n'est pas près de s'éteindre. Cependant, une marque, Maserati, aurait tendance à lui faire un peu d'ombre, mais une ombre amicale et stratégique. En effet, si la Ferrari F430 a été l'une des incontestables vedettes du Mondial, la marque cousine Maserati n'a pas à rougir. Les actualités étaient nombreuses sur le stand de la deuxième marque de prestige du groupe Fiat. Si la MC 12 "civile" trônait sur le stand, se faisant l'écho du retour à la compétition du Trident, la marque fêtait également son 90e anniversaire. Pour l'occasion, le Spyder était proposé dans une superbe livrée bleue, une vraie proie pour collectionneurs. Le roadster italien, toujours animé par le V8 de 390 ch, arbore une jolie petite plaque sur la console centrale rappelant qu'il sera seulement produit à 90 exemplaires. Une série très limitée qui n'est toutefois rien comparée à la dernière Maserati proposée au public : la MC 12. En effet, cette dernière sera fabriquée à 25 exemplaires (une obligation pour l'homologation dans le championnat FIA GT). Avec un V12 de 6 l, développant 630 ch à 7 500 tr/mm, abattant le 0 à 100 km/h en 3,8 secondes et une vitesse de pointe de 330 km/h, cette MC 12 signe le grand retour de Maserati dans le monde des super-cars. Il faut dire que cette élève à eu un bon maître, puisque la Maserati reprend les bases techniques de la cousine Enzo.

Les distributeurs fleurissent en Chine

Toujours italienne, mais aux capitaux allemands, Lamborghini a fait redécouvrir aux Français la Murciélago Roadster dont les premières livraisons (contre 220 000 €!) sont attendues en fin d'année aux Etats-Unis. Les clients européens seront servis quelques semaines plus tard. Troisième modèle de la gamme, ce roadster reprend la même mécanique que le coupé, à savoir un V12 de 6,2 l affichant 580 ch. Audi, le propriétaire de la marque, peut être satisfait car Lamborghini, après une année 2003 record, devrait encore faire mieux en 2004 ! Pour l'heure, selon le constructeur, les ventes sont en augmentation de 20 %. Des résultats bien évidemment liés aux produits, Muciélago et Gallardo, mais aussi au réseau que la marque a fortement développé. Aujourd'hui, le panneau au Taureau est présent dans 20 pays à travers 60 distributeurs, comme le nouveau distributeur de la marque en France, le groupe Zanetti, qui devrait d'ailleurs bientôt ouvrir un showroom dans Paris intra-muros. De plus, Lamborghini croit également en l'avenir du marché des super-cars en Chine avec trois distributeurs aujourd'hui opérationnels à Pékin, Shanghai et Guangzhou. Des villes qui abritent, ou vont également abriter, des centres clients Maybach. Deux ans après la renaissance de la marque Maybach, Mercedes semble plus que satisfait et confirme l'engouement de l'Asie pour ses limousines notamment. Les premières Maybach 57 et 62 "chinoises et coréennes" ont d'ailleurs été livrées en juin dernier. La version 62, mesurant 6,17 m, est celle qui se vend le mieux. Une situation qui va forcer Rolls-Royce à réagir. En effet, avec 5,83 m, la Phantom fait presque figure de "petite" limousine. Une version longue est dans les cartons ainsi qu'une convertible comme le concept 100EX l'a laissé apparaître au dernier Salon de Genève. Toutefois, même si la gamme est seulement composée de la Phantom, cela n'empêche pas la mythique marque anglaise, qui fête son centenaire cette année, d'affoler ses compteurs de ventes avec 1 000 unités déjà sorties de l'usine de Goodwood. Et Karl-Heinz Kalbfell, président de Rolls-Royce Motor Cars, parie à nouveau sur la croissance en 2005. Là encore, l'Asie sera au cœur du débat : le réseau s'y étoffe et la Chine compte aujourd'hui quatre distributeurs Rolls-Royce. Plus près de chez nous, à Paris, un nouvel importateur-distributeur, Eric Neubauer, va relancer la marque en France.

Une fulgurante marocaine

France, terre de luxe ? Il n'y a pas si longtemps, oui, et une des plus mythiques marques françaises, Bugatti, semble plus proche que jamais de la renaissance. En effet, la Bugatti Veyron roule après avoir usé toutes les moquettes des salons du monde entier. Les premières livraisons de cette Arlésienne à plus de 1 000 ch sont pour bientôt. La marque de Molsheim le promet ! "Nous lancerons la présérie à l'été 2005, lance Thomas Bscher, président de Bugatti Automotive SAS. La livraison des premiers véhicules aura lieu au second semestre 2005", conclut-il. Pour l'heure, onze prototypes de la Veyron se partagent toutes sortes de tests afin de valider les derniers choix, notamment la boîte DSG à 7 rapports. Test d'endurance avec un prototype qui a parcouru plus de 50 000 km, test de freinage sur le circuit du Nürburgring, test de pneumatiques, etc. Bugatti recherche une certaine perfection ; depuis le temps que la Veyron est annoncée et que les clients attendent, c'est sûrement le minimum ! La marque française va donc revivre, premier cocorico, même avec l'accent allemand, car le groupe Volkswagen en est propriétaire et, deuxième cocorico, elle sera chaussée de Michelin spécialement développés pour encaisser les 400 km/h annoncés par la bête. Dans ce monde du luxe et de la démesure, une belle histoire nous ramène vers le Maroc. Laraki, une nouvelle marque basée à Casablanca, a profité du Salon parisien pour faire découvrir la version quasi définitive de la Fulgura. En cours d'homologation européenne, ce modèle, équipé d'un V12 bi-turbo d'origine Mercedes poussé à 660 ch, sera seulement fabriqué à 99 exemplaires au cours des quatre prochaines années pour un prix voisin des 300 000 €. Mais la marque marocaine présentait un concept de coupé 4 places qui devrait être plus accessible (150 000 €), dont les lignes ne sont pas sans rappeler le coupé Continental GT. Ce dernier faisait encore les beaux jours du stand Bentley avec notamment présentation de la Mulliner Driving Specification, une ligne d'options pour personnaliser à souhait son Continental GT.


Christophe Jaussaud


 

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