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Constructeurs

L’année du réveil pour Renault Trucks

Publié le 16 juillet 2013

Par Benoît Landré
5 min de lecture
Le constructeur français de poids lourds a créé l’événement le 11 juin dernier en dévoilant sa nouvelle gamme de véhicules devant plus 5 000 personnes. Renault Trucks n’a pas fait dans la demi-mesure en redéfinissant l’intégralité de son offre. Un nouveau départ annonciateur d’une relance attendue et nécessaire ?
Pour accompagner son changement de gamme, Renault Trucks a augmenté la densité et la couverture de son réseau de 30 à 40 % ces derniers mois.

Très discret sur le sujet Euro 6 ces dernières années et avec un stand aux airs de déjà vu lors du dernier l’IAA d’Hanovre, le constructeur a pris son temps pour mieux frapper les esprits le 11 juin 2013. Cette date, charnière, marquera un avant et un après dans l’histoire de la marque. L’événement gigantesque, organisé à Eurexpo Lyon devant plus de 5 000 personnes, se voulait à la hauteur des enjeux et des attentes suscitées par ce lancement. “Cette journée marque une vraie révolution pour Renault Trucks. Il s’agit du plus profond changement dans notre histoire depuis plus de cent ans”, a déclaré Bruno Blin, président de Renault Trucks. C’est même la première fois qu’un constructeur renouvelle l’ensemble de sa gamme de véhicules en même temps. Dans un contexte toujours tendu, les nouveaux camions, qui seront dévoilés au public lors de Solutrans, arrivent à point nommé pour redonner un nouvel élan au constructeur français, en difficulté sur ses marchés historiques. La présence d’Olaf Persson, CEO de Volvo Group, n’était pas anodine. Le dirigeant suédois a affirmé sa confiance dans la marque et rappelé le soutien de la maison mère en faveur du fabricant rhônalpin. Plus de 2 milliards d’euros ont ainsi été injectés par Volvo Group dans les solutions, les produits et les sites de production au cours des sept dernières années pour mener à bien cette échéance cruciale. A ce jour, 500 véhicules ont déjà été fabriqués, dont 300 dans le cadre de tests poussés (10 millions de kilomètres parcourus par des températures allant de - 40° à 60°). “Une nouvelle ligne de très grosse presse a été mise en place à Lyon pour fabriquer les pièces des nouvelles cabines. Deux nouvelles lignes de caisses en blanc et de garnissage cabines ont vu le jour à Blainville-sur-Orne, et une ligne de développement, utilisée pour les nouveaux véhicules, est opérationnelle depuis trois ans à Bourg-en-Bresse”, énumère le constructeur. Avec, pour finalité : “Fournir aux clients un outil parfait, fiable et performant qui leur permettra de maîtriser leurs coûts.” Ainsi armée, la direction nourrit inévitablement des ambitions de croissance fortes, tant en volumes qu’en parts de marché, mais n’a pas souhaité toutefois livrer de chiffres. “Nos objectifs restent internes à la société”, a répondu Bruno Blin.

Un changement radical

Nouveaux modèles, nouveaux noms, nouveau design… Cette “révolution” est tout à la fois un renouvellement, un réajustement et une extension de la gamme. Voire même un changement d’état d’esprit, de l’avis de Bruno Blin : “Nous sommes encore plus au service et à l’écoute des préoccupations de nos clients.” Cinquante des plus gros clients internationaux de la marque ont d’ailleurs été impliqués dans la conception de la nouvelle gamme, et ce “de la rédaction du cahier des charges aux tests des véhicules en conditions réelles d’exploitation”. Au total, 8 modèles coiffent la gamme de camions de Renault Trucks, qui s’étend de 3,5 tonnes (PTAC) jusqu’à 120 tonnes (PTR). Près de 80 modèles étaient exposés le 11 juin à Eurexpo, sur une surface globale estimée à 40 000 m2. De quoi apprécier le nouveau design, en rupture avec les modèles précédents et l’offre de la concurrence, et les principales modifications techniques. Mais le changement le plus notable n’est pas visuel. Les Premium, Midlum et autres Magnum, qui composaient l’offre de Renault Trucks, sont désormais remplacés par des lettres : T, C, K et D. Un petit temps d’adaptation, tant pour les clients que pour les distributeurs, sera certainement nécessaire pour bien appréhender cette nouvelle nomenclature. Ainsi, pour sa gamme longue distance, Renault Trucks a choisi d’homogénéiser son offre en proposant un seul véhicule modulable, le T. “La gamme T réunit dans un nouveau véhicule l’efficacité et la faible consommation de l’ancien Premium Route et le confort et le prestige du Magnum”, justifie le constructeur. Equipé des moteurs Euro 6 DTI 11 et DTI 13, qui se déclinent chacun en trois niveaux de puissance, le T affiche jusqu’à 5 % de baisse de consommation par rapport à la génération précédente.

Introduction d’un nouveau camion urbain

Pour la gamme construction, le constructeur français a choisi de proposer deux gammes distinctes : la gamme Construction C et la gamme Construction Lourde, K. Cette gamme offre un PTAC allant jusqu’à 50 tonnes et un PTR (masse technique d’ensemble) allant jusqu’à 120 tonnes. En plus des moteurs Euro 6 DTI 11 (380, 430 et 460 ch) et DTI 13 (440, 480 et 520 ch), la gamme C hérite également de la motorisation DT1 8, disponible en trois puissances (250, 280 et 320 ch). La boîte de vitesses robotisée Optidriver à 12 rapports est proposée de série sur les gammes C et K.

Enfin, la nouvelle gamme distribution hérite de la lettre “D” et s’articule autour de trois modèles : le Renault Trucks D (de 10 à 18 t), le D Wide (de 16 à 26 t) et le D Acces (de 18 à 26 t). Les véhicules bénéficient de nouvelles motorisations Euro 6 avec le six cylindres DTI 8 (250, 280 et 320 ch) et un quatre cylindres DTI 5 (210 et 240 ch). Le constructeur profite également de ce renouvellement pour introduire un nouveau véhicule urbain, le D Cabine 2 mètres, qui permettra à la marque de reprendre des parts de marchés sur le segment des 7,5 tonnes. Ce camion de moyen tonnage, qui s’adresse principalement aux petites et moyennes entreprises spécialisées dans la livraison et la distribution, vient s’intégrer entre le Maxity et l’ancien Midlum (le D de 10 à 18 t), et prendra la place occupée autrefois par le Mascott. Ces nouveaux produits vont investir les marchés européens, qui devront appliquer, à partir du 1er janvier 2014, la norme Euro 6.

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