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Constructeurs

L’Amérique retrouvée !

Publié le 19 février 2014

Par Christophe Jaussaud
22 min de lecture
Certes, le record des 17 millions n’a pas été battu en 2013, mais les Etats-Unis ont tout de même enregistré 15,6 millions d’immatriculations. Et signe de cet enthousiasme retrouvé, une large partie de la croissance est à mettre à l’actif des pick-up. Les SUV compacts sont les autres incontournables d’un marché où la croissance s’annonce toutefois plus mesurée en 2014.
Certes, le record des 17 millions n’a pas été battu en 2013, mais les Etats-Unis ont tout de même enregistré 15,6 millions d’immatriculations. Et signe de cet enthousiasme retrouvé, une large partie de la croissance est à mettre à l’actif des pick-up. Les SUV compacts sont les autres incontournables d’un marché où la croissance s’annonce toutefois plus mesurée en 2014.

Comme nous l’avions souligné dans le précédent numéro, l’automobile américaine est de retour et cela se vérifie encore avec l’affluence enregistrée lors de cette 25e édition du salon de Détroit. La meilleure depuis 2003 ! En effet, 803 451 personnes (+ 4,2 %) ont foulé les allées du Cobo Hall cette année. L’impact économique du salon, dont la ville de Détroit a bien besoin, a même été chiffré à 365 millions de dollars par les organisateurs. Des chiffres à l’image du marché américain, qui retrouve les sommets. Les volumes d’avant-crise n’ont pas encore été dépassés, mais 2013 affiche tout de même 15,6 millions d’unités (+ 7,6 %). Dans ce contexte, la quasi-totalité des constructeurs présents sur le marché américain y ont enregistré des bons résultats. Les Big Three en tête, mais une fois n’est pas coutume, débutons par les constructeurs asiatiques.

Toyota-Lexus
Le constructeur japonais, toujours numéro 1 mondial avec 9,98 millions de véhicules vendus et plus de 10 millions produits, une première dans l’industrie automobile, a progressé de 7 % sur un marché américain en croissance de 7,6 %. Toyota, avec 1 893 874 immatriculations, est ainsi la troisième marque aux Etats-Unis, mais aussi le 3e groupe en ajoutant les ventes de Lexus (273 847 unités, + 12 %) et Scion (68 321 unités, - 7 %) avec plus de 2,2 millions d’immatriculations. Le best-seller de Toyota demeurant la Camry, là encore 3e modèle le plus vendu du pays, à plus de 408 000 unités. Pour cette 25e­ édition, le Nippon a joué la carte du plaisir et de la sportivité en dévoilant le très réussi concept FT-1. Que deviendra-t-il ? Les spéculations vont bon train, mais certains y voient une héritière de la Supra et des coupés historiques de la marque comme la 2000GT. Chez Lexus, qui lutte pour retrouver sa place de leader du Premium américain, le coupé RC était dévoilé dans sa version F, la plus sportive, cachant sous son capot un V8 essence de 450 chevaux. C’était aussi et surtout l’occasion de fêter les 25 ans de Lexus. En effet, c’est lors du salon de Détroit 1989 que la première Lexus, la LS 400, avait été dévoilée. La griffe de luxe de Toyota est aujourd’hui la 3e marque Premium du marché avec plus de 273 000 immatriculations, soit à environ 25 000 unités des leaders, Mercedes et BMW, qui sont au-delà des 300 000 unités. L’arrivée du coupé RC, mais aussi et surtout, d’ici peu, d’un SUV compact que préfigure le concept LF-NX, devrait permettre de combler cet écart.

Honda-Acura
Vu de France, où la marque avoisine les 9 000 ventes par an, les résultats de Honda aux Etats-Unis demeurent impressionnants. En effet, Honda (4,8 millions de ventes en 2013 dans le monde) est la 4e marque du marché avec plus de 1,36 million d’unités enregistrées en 2013 (+ 7 %). A ces chiffres s’ajoutent ceux d’Acura, sa marque Premium, qui a représenté 165 436 ventes en 2013. Le “groupe” Honda a donc dépassé 1,5 million de ventes. Et ce succès n’est pas dû à un produit en particulier, mais à une gamme complète car la marque place trois de ses modèles parmi les dix plus vendus du pays : l’Accord, la Civic et le CR-V, respectivement 4e, 6e et 8e. Cette année, Honda a vu plus petit sur son stand en dévoilant la nouvelle Fit, celle qui deviendra bientôt chez nous la Jazz. Cette citadine, qui sera d’ailleurs produite au Mexique pour la première fois, accueillera notamment le nouveau système hybride de la marque qui lui permettra d’afficher une consommation de moins de 3 litres, soit 35 % de moins que la précédente version. Quant à Acura, la star du stand était le concept TLX, qui avait en fait de concept que le nom puisque la version de série est annoncée dès le mois de juin. Cette berline du gabarit d’une BMW Série 3 ou d’une Lexus IS cachera notamment une boîte à double embrayage à 8 rapports.

Nissan-Infiniti
Parmi les marques japonaises, Nissan est celle qui a le mieux tiré profit de la croissance du marché américain en 2013 avec une progression de 11 %. Ainsi, Nissan a réalisé 1,13 million de ventes, auxquelles s’ajoutent les 116 455 immatriculations d’Infiniti (- 3 %). Le groupe approche donc les 1,25 million. “Nous avons gagné des parts de marché” se félicite Pierre Loing, vice-président Product Planning Nissan Americas, qui rappelle que l’ambition de Nissan et Infiniti aux Etats-Unis est de 10 % de PDM à la fin de l’exercice fiscal 2016-2017. “Nous avons donc gagné du terrain sur nos principaux compétiteurs japonais, Toyota et Honda, et nous avons mis de la distance avec celui qui nous suit, Hyundai”, explique Pierre Loing. Une bonne performance qui s’explique par le renouvellement en moins de vingt mois de cinq des principaux produits de la gamme dans le pays, dont notamment le Pathfinder, l’Altima ou encore la Versa Sedan. Mais il y a toujours des produits et des segments où Nissan peut encore progresser, et doit progresser, pour atteindre ses objectifs. C’est par exemple le cas de la Sintra, concurrente de la Honda Civic et de la Toyota Corolla, qui pourra donner sa pleine mesure cette année grâce à l’usine mexicaine qui offrira plus de production. Puis, US obligent, viendra le temps du nouveau Titan, le pick-up full size de la marque. Lancé en 2004, le Titan actuel n’existe quasiment pas sur le marché avec environ 15 000 unités lorsque Toyota fait plus de 100 000 et Ford plus de 750 000. Mais Pierre Loing compte bien changer cela. Alors il ne souhaite pas détrôner les Américains qui dominent très largement ce marché de 2 millions d’unités par an, mais il est possible de trouver sa place avec des volumes au-delà de 100 000 unités annuelles. “Nous l’avons fait en 2004-2005 avec le lancement du Titan et Toyota l’a fait de manière régulière avec des pics à 200 000 unités selon les années”, explique-t-il. Nissan va donc revoir complètement son Titan pour réussir sa percée en offrant notamment plus de choix aux clients, que l’on considère les cabines ou les moteurs. “Nous proposerons un Diesel dans le nouveau Titan qui sera en outre un moteur Cummins”, a confirmé Pierre Loing. “Si en Europe ce fabricant de mécaniques n’est pas vraiment connu, ici les gens achètent d’abord un Cummins avant d’acheter un pick-up de telle ou telle marque”, précise-t-il encore. Même si Cummins fournit des blocs à Ram, Nissan sera le seul constructeur à offrir un V8 Diesel Cummins dans la catégorie des 1 500. Pierre Loing a également confirmé que le Frontier, le petit pick-up Nissan qui a représenté environ 60 000 ventes en 2013, restera au catalogue et sera renouvelé pour toujours jouer un rôle important sur ce segment où les trois Américains ont annoncé leur retour. En attendant ce pick-up, Nissan présentait à Détroit un concept de “berline de sport”. Après le concept Resonance de l’année passée, présentant le nouveau langage stylistique de la marque appliqué au SUV, cette fois il est donc appliqué aux berlines. Avec succès. Les traits de ce concept renseignent d’ailleurs sur ce que sera la prochaine Maxima, mais confirme également certains éléments de style que l’on retrouvera rapidement sur toutes les Nissan. C’est par exemple le dessin du capot qui finit dans la calandre, ou encore les flancs très sculptés et le toit avec un effet flottant. Enfin, un mot de la Leaf qui a représenté 23 000 ventes en 2013, grâce notamment à l’usine américaine de Smyrna, dans le Tennessee, qui la produit maintenant. La Leaf est même la Nissan la plus vendue à Seattle ou San Francisco.

Hyundai-Kia
Petite année 2013 pour le groupe coréen aux Etats-Unis. En effet, avec 1 255 962 immatriculations, il a perdu 4 644 unités par rapport à 2012. Un léger repli donc, qui est à mettre à l’actif de Kia (535 179) qui a reculé de 4 % quand Hyundai progressait de 2 % (720 783). Cela étant, dans les deux cas, les performances ne doivent pas satisfaire les états-majors au regard de la croissance du marché américain. Sur le stand Kia, en plus de la berline K900, l’heure était plutôt au sport et à l’émotion. En effet, après le Concept GT présenté à Paris en 2012, Kia et Peter Schreyer ont récidivé avec le coupé GT4 Stinger. Mais, cette fois-ci, le modèle présenté à Détroit sera bientôt sur les routes, principalement américaines, car le lancement d’un produit sportif à forte image a été acté par le constructeur coréen. En revanche, chez Hyundai, l’heure était à la montée en gamme. En effet, le stand faisait une large place à la nouvelle Genesis. Mais il semble toutefois que Hyundai ait encore du mal à bien orchestrer cette montée en gamme d’un point de vue positionnement et marketing. Ainsi, cette nouvelle Genesis, présentée comme modèle faisant partie de la gamme Hyundai, ne semble pas l’être au final avec seulement un petit H sur le coffre et des logos Genesis à l’avant et à l’intérieur. Quant à l’Equus, bien que trônant sur le stand, elle ne semble pas faire partie de la famille. Le message n’est donc pas vraiment clair, contrairement à Toyota ou Honda qui ont clairement séparé leur gamme Premium avec Lexus et Acura.

Subaru
La marque de Fuji Heavy Industries peut se targuer d’avoir connu l’une des plus fortes croissances de l’année aux Etats-Unis avec 26 % de progression. La marque nippone, qui pèse moins de 1 000 unités en France, a écoulé sur le sol américain 424 683 véhicules ! Elle est ainsi la 11e marque du marché devant des grands noms tels Volkswagen, Ram et Mercedes. Le Forester aura porté la marque en 2013 avec 123 592 ventes, soit une progression de 62 %. Le SUV nippon est ainsi le 36e modèle le plus vendu dans le pays. L’autre pilier de la gamme, l’Outback, a connu une année stable avec 118 049 immatriculations. A l’occasion de ce 25e salon de Détroit, Subaru a dévoilé sa nouvelle Impreza WRX STi. Un modèle emblématique au service de l’image de la marque.

Groupe Volkswagen
Après 20 % gagnés en 2011, 26 % en 2011 et 30,6 % en 2012, le groupe Volkswagen affiche un léger recul en 2013 sur le marché américain. Une contre-performance, notamment pour la marque Volkswagen (- 7 %), qui explique sans doute les derniers mouvements dans l’organigramme de Volkswagen of America. En effet, Jonathan Browning a laissé la présidence à Michael Horn en début d’année et, quelques jours après le salon de Détroit, Mark Barnes est venu remplacer Franck Trivieri à la tête des ventes. Cela étant, le groupe a toutefois totalisé 611 463 immatriculations si l’on inclut les 42 324 ventes de Porsche (+20,8 %). Cette dernière, qui vient d’ailleurs de vivre une année record et pour qui 2014 s’annonce sans doute encore meilleure avec l’arrivée de la 911 Targa, présentée ici en première mondiale, mais surtout du Macan qui va débouler sur l’un des segments les plus dynamiques, excepté les light trucks. Quant à Audi, avec une croissance de 13,5 % (158 061), tous les voyants sont au vert. Depuis 2009, Audi a quasiment doublé ses ventes sur ce marché. L’objectif de 200 000 unités à l’horizon 2018 reste d’actualité. La marque aux anneaux a profité du salon pour faire découvrir aux Américains la nouvelle Audi A8, mais aussi et surtout présenter le concept Audi Shooting Brake qui préfigure assez largement le prochain TT qui apparaîtra cette année. Audi a par ailleurs annoncé un nouveau record de ventes mondiales avec plus de 1,57 million d’unités délivrées en 2013. La marque franchit ainsi le cap des 1,5 million avec deux ans d’avance. L’objectif reste maintenant le leadership mondial Premium avec 2 millions de ventes à l’horizon 2020.

Aux Etats-Unis, à l’échelle du groupe (sans compter Porsche), l’objectif d’atteindre un million d’unités (800 000 VW et 200 000 Audi) en 2018 demeure. Martin Winterkorn l’a d’ailleurs réaffirmé avec force en annonçant un investissement de 7 milliards de dollars sur les cinq prochaines années. Le président a également confirmé l’arrivée d’un SUV midsize 7 places dans la gamme Volkswagen en 2016. En attendant, la marque Volkswagen, avec 407 704 immatriculations, a perdu près de 30 500 unités en 2013. La Jetta, première VW du Top des ventes à la 22e place, a reculé de 4 % avec 163 793 unités, alors que la Passat, 45e de ce même classement abandonne 7 % avec 109 652 immatriculations. Cela étant, pour ceux qui voient le verre à moitié plein, cette année 2013 reste la deuxième meilleure année de Volkswagen dans le pays. En 2014, la marque compte naturellement améliorer ses résultats et pourra compter, à partir de l’été, sur la Golf “made in North America”. En effet, le 14 janvier dernier, le staff du groupe était à Puebla pour inaugurer la ligne de production de la Golf dans son usine mexicaine. Usine où la Beetle pourrait connaître une déclinaison “Cross”, comme le laisse penser le concept Beetle Dune dévoilé ici.

Mercedes
Dans cette lutte acharnée entre les marques Premium allemandes, Mercedes est sans doute celle qui a connu l’année la plus faste aussi bien aux Etats-Unis que dans le monde. En effet, plus de 1,46 million de véhicules ornés de l’étoile ont quitté les showrooms en 2013, soit une progression de 10,7 %. La croissance est même de 13,3 % aux US, avec 334 344 unités, soit près de 40 000 unités de mieux qu’en 2012. Un chiffre qui confirme la marque en tête de l’univers Premium local, devant BMW et Lexus. C’est donc tout naturellement à Détroit que Mercedes a choisi de dévoiler en première mondiale sa nouvelle Classe C, laquelle sera d’ailleurs produite pour la première fois sur le sol américain. De quoi rattraper les BMW Série 3 et 4 qui demeurent les premières berlines Premium allemandes du marché américain avec 119 521 ventes en 2013 (+ 20 %). Côté produit, cette Classe C nouvelle génération semble être une Classe S taille réduite tant au niveau du style que de l’équipement. Importante en Europe également, où elle sera lancée en mars prochain, cette berline sera l’un des vecteurs de croissance de Mercedes cette année avec, bien sûr, le GLA qui va débarquer sur le segment des SUV compacts. A l’image des derniers produits de la marque comme la Classe A ou le CLA, cette Classe C annonce des performances tout à fait intéressantes avec notamment une réduction de la consommation pouvant atteindre 20 % et ainsi offrir un rejet de CO2 de 98 g/km. Le résultat d’un large travail sur la masse car elle pèse 100 kg de moins, mais aussi sur l’aérodynamisme en offrant le Cx record de 0,24. De plus, Dieter Zetsche a également précisé qu’une version hybride Plug-in allait voir le jour. De quoi alimenter le gimmick du président de Mercedes qui veut offrir des produits “de première classe dans toutes les classes”.

BMW-Mini
Avec 1,96 million de véhicules vendus, le groupe BMW reste le leader incontesté de l’univers Premium mondial. Une position saluée par Ian Robertson, membre du directoire du groupe et responsable des ventes, qui n’a pas manqué de mentionner qu’il s’agissait d’un nouveau record. Aux 1,65 million de BMW (+ 7,5 %), se sont ajoutées 305 030 Mini (+ 1,5 %) et 3 630 Rolls-Royce (+ 8,3 %). Sur le marché américain, les chiffres sont au diapason avec un groupe en croissance de 8,1 %, totalisant 375 782 véhicules vendus (+ 8,1 %). La Série 3 lancée en 2013 sur le marché US a produit son effet avec une croissance de 20 %, tout comme la famille X qui demeure un large contributeur aux résultats de la marque à l’hélice. Le groupe reste bien le leader de son domaine, même si la marque BMW est devancée par Mercedes de quelque 25 000 unités. Pour 2014, les ambitions sont claires : rester le numéro 1 et faire encore mieux. Pour ce faire, Ian Roberston a notamment indiqué que les BMW i arriveraient cette année aux Etats-Unis. L’i3, dont le constructeur annonce avoir enregistré plus de 10 000 commandes, sera une réalité commerciale en Amérique ce printemps, avant que n’arrive la i8 cet été. Mais, pour cette édition, le stand BMW était quasi entièrement dédié au sport et au plaisir avec en premières mondiales les M3 et M4 ainsi que le coupé Série 2. Des M3 et M4 dont la révélation à Détroit ne doit rien au hasard car le marché américain est tout simplement le plus important pour ces modèles. Autant de nouveautés, auxquelles il faut encore ajouter la Série 4 Cabriolet, mais aussi l’Active Tourer et le X4, produit aux US d’ailleurs, qui devraient permettre à BMW d’améliorer encore ses ventes en 2014. Quant à Mini, avec 66 502 unités, la marque d’Oxford confirme que les Etats-Unis restent son premier marché en améliorant légèrement sa performance de 2012. Peter Schwarzenbauer, membre du directoire, a d’ailleurs salué la performance américaine de la marque, mais également globale, en faisant remarquer que celle-ci avait été réalisée quasiment sans la Chine, laissant deviner en creux l’immense potentiel de la marque. Un potentiel que la nouvelle Mini Hatch va tenter de transformer en ventes cette année, partout dans le monde. La version John Copper Works, qui était présentée ici sous forme de concept, sera un atout supplémentaire.

Tesla
La petite marque qui monte ! En effet, après l’exclusif roadster, la berline Tesla S permet au constructeur américain de changer de dimension. Jérôme Guillen, vice-président de la marque en charge des ventes et des services, a rappelé que 6 900 Tesla S avaient été vendues au cours du 4e trimestre 2013 et qu’aujourd’hui, plus de 25 000 berlines électriques étaient sur les routes du monde. Certes, ce chiffre est très américano centré avec 19 351 unités en 2013 sur le marché américain, mais la conquête des autres territoires s’organise, notamment en Chine mais aussi en Europe. Si Jérôme Guillen affirme que la marque est prête pour la croissance, cette dernière passe naturellement par son réseau de vente et de services, qui compte aujourd’hui 81 points et sera doublé durant l’année 2014, a indiqué le vice-président français, 41 points de services rapides devant aussi s’ajouter aux 66 existants. Les points de recharge rapide, placés sur des grands axes routiers, vont également être développés avec 80 installations supplémentaires dans le monde. Tesla, dont la capitalisation boursière a atteint plus de 20 milliards de dollars au cours de l’année 2013, n’est donc plus vraiment un petit constructeur. Sa volonté de croissance en témoigne et elle passera aussi par le SUV baptisé “Model X”, qui devrait faire son apparition sur le marché en fin d’année. A moins qu’Elon Musk, l’emblématique patron de Tesla, préfère la conquête de l’espace.

Fiat Chrysler Automobiles
Celui qui n’était encore que le groupe Chrysler à l’ouverture du salon de Détroit a présenté la toute nouvelle Chrysler 200, nouveau fruit de la coopération avec Fiat. En effet, cette berline repose, comme la Dodge Dart, sur la plate-forme de l’Alfa Romeo Giulietta. Mais au-delà de la plate-forme, cette 200 doit être comprise comme un nouveau point de départ pour Al Gardner, le directeur général de la marque Chrysler. Pour lui, c’est une nouvelle voiture, certes, mais elle marque aussi un tournant dans le groupe, notamment dans son process de fabrication. Produite dans l’usine de Sterling Height, où le groupe a investi un milliard de dollars, elle établit selon lui les nouveaux standards pour les productions futures. Cette nouvelle berline, testée sur plus de 17 millions de miles, inaugure aussi le nouveau langage stylistique de Chrysler. Il faut reconnaître que le travail semble bien fait et nous suivrons l’évolution des ventes, pour ainsi voir si les Américains sont convaincus. Seulement les Américains car la passerelle avec l’Europe pour les produits Chrysler avec Lancia est terminée, selon Sergio Marchionne. D’une manière plus large, le groupe Chrysler, avec ses marques Chrysler, Jeep, Dodge et Ram, a conclu un exercice 2013 positif avec des ventes en hausse de 9 % sur le sol américain, dépassant 1,8 million d’unités. Dodge demeure la marque leader avec 596 343 unités (+ 14 %), devant Jeep (490 454, + 3 %), Ram (367 843, + 22 %) et enfin Chrysler (302 492, - 2 %). Notez que Ram, spécialiste des pick-up, affiche la plus belle progression. Dans cet univers très américain, la marque Fiat a écoulé 43 236 véhicules, soit environ 500 de moins qu’en 2012. L’année 2014 devrait être meilleure avec la montée en puissance de la 500L.

Ford
F-150. Voilà résumé le salon de Détroit de Ford. Certes, c’est réducteur, mais ce produit est tellement important pour la marque que chaque renouvellement est très attendu. Et cette nouvelle génération du roi des pick-up aiguise les curiosités. Grâce à sa domination sans partage sur les ventes depuis plus de trente ans, les pick-up de la Série F (763 402, + 18 %) font de Ford la première marque des Etats-Unis avec plus de 2,4 millions d’unités (+ 11 %). Avec ce nouveau F-150, qui sera commercialisé en fin d’année, Ford fait tout de même un pari courageux, voire risqué, en ayant revu de fond en comble son best-seller. En effet, comme le reste des voitures, les pick-up doivent aussi réduire les consommations et Ford n’a pas fait dans la demi-mesure. En plus de proposer un moteur EcoBoost, le constructeur de Dearborn a complètement revu châssis et carrosserie. Si le châssis constitué d’acier à haute résistance ne fait pas débat, il n’en est pas de même pour la carrosserie en aluminium. Bien qu’elle permette de réduire le poids de près de 300 kg, pour une meilleure efficience, ce choix de l’aluminium suscite interrogations et questions, notamment au regard de la réparabilité et de son coût. ALG, une société américaine qui travaille sur les valeurs résiduelles, s’en est d’ailleurs inquiétée. Quoi qu’il en soit, ce F-150 a fait une entrée remarquée, mais il faudra encore attendre pour savoir si Ford a réussi son pari. Seul bémol dans l’univers Ford : Lincoln. En effet, les ventes de la marque Premium de l’Américain ne décollent pas malgré les investissements réalisés. En 2013, seulement 81 694 Lincoln (- 1 %) ont été immatriculées aux Etats-Unis. On l’aura compris, les petites voitures vantées pendant les années de crise sont bien loin d’avoir pris le pouvoir, c’est au contraire les pick-up qui sont repartis de plus belle. Suivis de près par les SUV.

GM
Avec 9,71 millions de véhicules vendus dans le monde (+ 4 %), GM est bel et bien de retour aux affaires même s’il vient de perdre sa deuxième place mondiale au profit du groupe Volkswagen (9,73 millions). Cependant, il reste maître chez lui avec plus de 2,79 millions de ventes aux Etats-Unis (+ 7,3 %). Le Chapter 11 semble bien loin, comme la relative humilité de l’époque. Cela étant, ce sont les trucks qui ont assuré la croissance du groupe avec 9,9 % de gagnés. Des trucks qui représentent près de 62 % de ses ventes. Le Chevrolet Silverado, 2e modèle le plus vendu des US avec 480 414 unités en 2013 (+ 15 %), est le best-seller du groupe. Un pick-up qui a reçu le prix du “Trucks of the Year” en Amérique du Nord. Dans la même veine, GMC a profité de l’occasion pour présenter son nouveau pick-up Caynon. Chevrolet reste donc la deuxième marque des US alors que GMC se classe 10e avec 450 901 unités (+9 %). Dans la galaxie de l’Américain viennent ensuite Buick (205 509, + 14 %) et Cadillac (182 543, + 22 %). La marque Premium de GM a ainsi enregistré un bel exercice et la présentation du nouveau coupé ATS arborant d’ailleurs le nouveau logo de la marque est une bonne nouvelle pour l’exercice en cours. Le travail et les investissements réalisés pour relancer Cadillac semblent donc payer. La marque enregistre également de bons résultats en Chine, mais il lui reste encore l’Europe à conquérir. Enfin, comment ne pas évoquer la Corvette. Ici a été dévoilée la Z06 ainsi que la version de course C7-R. Tout droit sortie de l’usine de Bowling Green, dans le Kentucky, la Corvette fait la fierté de GM qui rappelle que cette automobile, qui a reçu le prix de “Voiture de l’Année” en Amérique du Nord, a représenté plus de 26 % des ventes de voitures de sport dans le pays. Dan Ammann, le bras droit de Mary Barra, estime d’ailleurs que cette part sera encore plus importante cette année.

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FOCUS - Le réseau Audi US à la loupe

Si vendre des Audi est une activité rentable en Europe et en France, elle l’est encore plus aux Etats-Unis. En effet, la rentabilité moyenne du réseau américain est de 2,8 %. Elle dépasse même les 3 % pour les concessionnaires exclusifs qui représentent 161 des 279 points de vente de la marque sur le territoire américain. Des exclusifs qui réalisent 82 % du volume. Comme en Europe, le réseau américain fait sortir de terre des Terminaux. Jusqu’ici, il en existe 46, mais 36 nouveaux sont attendus en 2014. Le plus grand d’entre eux offre une superficie de 134 000 m2 sur 7 étages ! Rappelons qu’Audi souhaite atteindre 300 points de vente, dont 100 Terminaux, d’ici 2020.
 

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