L’Alliance s’élargit
Carlos Ghosn a toujours dit que l'Alliance Renault-Nissan n'était pas fermée. Souvenez-vous, le 14 juillet 2006, il avait même fait le voyage à Détroit pour discuter d'un éventuel rapprochement avec le GM de Rick Wagoner. Puis à l'été 2009, Carlos Ghosn s'était rapproché de Roger Penske, notamment distributeur exclusif de Smart aux US, dans l'éventualité de lui fournir des modèles badgés Saturn lorsque le distributeur américain étudiait la reprise de cette marque du portefeuille GM aujourd'hui disparue. Dieter Zetsche, lui, avait été clair, notamment lors du dernier Salon de Genève (JA n° 1108), en confirmant les discussions, pas seulement avec Renault, mais surtout en annonçant qu'une décision concernant un partenaire serait prise avant la fin du premier semestre. Pour lui, une coopération était indispensable pour l'avenir de Smart mais aussi pour asseoir la rentabilité des futures gammes Classe A et Classe B qui vont d'ailleurs passer de 2 à 4 silhouettes. Et dans ce but, Daimler a investi 800 millions d'euros dans une toute nouvelle usine en Hongrie, située à Kecskemet, à 80 km au Sud-Est de Budapest.
Cette recherche "d'effet volume" se traduit nettement dans le premier des quatre grands thèmes de l'accord. En effet, les prochaines Smart et la prochaine Twingo, qui seront lancées en 2013, partageront la même architecture développée conjointement. Les versions deux places seront produites à Hambach (l'usine Smart en Moselle) et celles à 4 places sortiront des chaînes de l'usine Renault de Novo Mesto en Slovénie. Ces nouveaux modèles, motorisés par des blocs de l'Alliance et de futurs, développés en commun sur cette base, seront également disponibles, dès le lancement, en version électrique. L'amélioration de l'utilisation des capacités de production sera bien évidemment au rendez-vous mais les constructeurs, comme le gouvernement français, y voient également une consolidation des emplois sur leurs territoires respectifs.
Plus de 4 milliards d'économisés grâce aux synergies
Capitaliser sur l'expérience d'une Alliance qui dure depuis 11 ans
Les participations croiséesBien que les participations croisées entre Renault, Nissan et Daimler ne soient pas l'essentiel de l'accord, voilà le montage mis en place par les trois signataires. Renault va ainsi émettre 10 785 166 nouvelles actions (3,8 %) pour "payer" cet échange. Le capital du constructeur comptera à l'issue de cette procédure 295 722 284 actions. Daimler va recevoir 9 167 391 actions (3,1 %) et Nissan 1 617 775 nouvelles parts (0,5 %) afin que sa part dans Renault se maintienne à 15 %. Afin d'éviter toute dilution, l'Etat français va également acheter, au même prix (37 euros), 0,55 % supplémentaire afin de rester actionnaire de référence avec 15,01 % du capital de l'ancienne régie. L'Etat achètera des actions propres de Renault et non de nouvelles actions. Au final, Nissan détiendra toujours 15 % de Renault alors que la part de Renault dans le constructeur nippon sera de 43,4 % contre 44 % auparavant. Quant à Daimler, il détiendra 3,1 % du capital de chaque constructeur de l'Alliance. Et ces derniers détiendront 1,55 % de l'Allemand. Au 6 avril dernier les capitalisations étaient de 10,5 milliards d'euros pour Renault, 29,7 milliards pour Nissan et 37,7 milliards pour Daimler. |
Dans le Top 3 mondial"Grâce à l'accord avec Daimler, l'Alliance Renault-Nissan se situe, avec Volkswagen et Toyota, dans le club fermé des constructeurs qui fabriquent plus de 7 millions de voitures. C'est une façon de se positionner pour l'avenir", a souligné Carlos Ghosn dans une interview accordée au Monde. En effet, si l'on additionne les ventes 2009 des trois constructeurs, cela représente 7,22 millions d'unités vendues dans le monde. |
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