La Star Academy des constructeurs

...élection.

Forte d'une maîtrise parfaite de ce type de ce concours - où les voitures remplacent les chanteurs -, TF1 a décidé de mettre le paquet sur l'élection de la "Plus belle voiture de l'année". De quoi damer le pion à l'élection de la "voiture de l'année". Qui fera face à la Panda ? Qui représentera le mode d'élection le plus crédible : une poignée de journalistes européens ardemment courtisés par les constructeurs tout au long de l'année ou une organisation associée à une chaîne de télévision dont les principaux annonceurs sont les constructeurs automobiles eux-mêmes ? Avec la caution des votes du public, TF1 espère prendre l'ascendant. L'an dernier, l'élection avait rassemblé 300 000 suffrages. Pour 2003, les organisateurs veulent multiplier l'audience par deux et visent un million d'appels au cours des différentes phases du vote.
D'ailleurs, le dispositif média annoncé pour cette opération laisse rêveur : 28 passages sur TF1 le dimanche matin (14 dans Automoto, 14 dans Télé Foot), 2 annonces dans Classic Racing, 4 dans Le Point. Rien que pour TF1, c'est au moins 4,5 millions de téléspectateurs chaque dimanche (les 1,6 million d'Automoto suivis des 2,9 millions de Télé Foot) ! Au prix du spot publicitaire, participer c'est déjà gagner. Alors pour le vainqueur ! Lors de la présentation à la presse de cette édition, le directeur sport de TF1, Frédéric Jaillant, a vanté les mérites de l'élection en mettant en avant "une augmentation des ventes de 26 % de la Mercedes CLK dans les semaines qui ont suivi l'élection".

Belle mais pas trop chère

Pour participer, il faut que la voiture ait été commercialisée dans l'année et qu'elle affiche un prix inférieur à 45 000 euros, pour que le titre de la plus belle ne soit pas celui de la plus chère. La beauté est un critère de sélection, même si elle est subjective, et ce mode d'élection rejoint ainsi les critères de choix des clients, ce qui lui confère une réelle lisibilité et peut-être une meilleure concrétisation commerciale. Dans les "anciennes", on trouve d'ailleurs une collection de réussites commerciales, à commencer par les Renault Safrane en 1992 et Laguna en 1994, ou encore les Peugeot 406 Coupé en 1997 et 206 en 1998.
Mais, pour concourir, une voiture doit être présentée par son constructeur. C'est la raison qui explique l'absence de la Mégane CC alors que l'on trouve la 307 CC (lire ci-contre).
Le vote des téléspectateurs est croisé avec celui du jury, chacun comptant pour moitié. Le score de chaque voiture est donc la moyenne des deux. C'est ainsi pour chaque tour, de la liste des 16 nominées au vote final. Nouveauté cette année : le choix des têtes de séries et la constitution de quatre poules.
Le résultat définitif est arrêté le lundi 5 janvier 2004 même s'il n'est pas annoncé avant le 25 janvier. Un délai qui permet aux organisateurs de maintenir la visibilité des véhicules, de rentabiliser l'opération, d'organiser la manifestation et au cours duquel le jeu se poursuit. En effet, en parallèle de l'élection, un concours permet de gagner une voiture d'une valeur de 35 000 euros. Cette voiture est offerte par le constructeur dont la voiture aura gagné le titre.
Au fil des années et de l'implication de TF1, ce titre, lancé en 1988 par le Festival de l'automobile de Chamonix, s'est "parisianisé" : il est désormais décerné lors d'une soirée au Ritz. La prochaine aura lieu le 25 janvier 2004. Rémi Depoix, son créateur, compte bien accentuer son internationalisation dans les années qui viennent.

Florence Lagarde

Légende photo ci-dessus : Les deux finalistes de la Poule 1, les BMW Z4 et Volvo S40, rencontreront les deux finalistes de la Poule 2, les Alfa GT Coupé et Peugeot 307 CC, lors de la 1re demi-finale le dimanche 14 décembre 2003.