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Constructeurs

La Secma fait ses gammes !

Publié le 16 septembre 2005

Par Alexandre Guillet
5 min de lecture
La gamme de véhicules ludiques développés par la Secma fait son chemin. L'évolution de la gamme se poursuit bon train, tandis qu'en parallèle Daniel Renard continue de fournir une large part pour les minivoitures Erad et Savel. Toujours uniques sur le marché par leur simplicité,...

...les Fun Tech et Fun Extr'm ne peuvent se confondre avec un autre type de véhicule. Bien plus légers et ludiques que les minis déshabillées (Aixam Scouty, Chatenet Speedino, Ligier Be Two & Be Up), à peine plus chers que des deux-roues haut de gamme, et plus sûrs que les quads ou buggies que l'on voit surgir depuis peu, leur côté inclassable leur a valu un démarrage commercial difficile, du moins en France.
Car, après avoir lancé quelque 25 000 minivoitures Erad sur les routes, le
P-dg Daniel Renard n'est pas resté les deux pieds dans le même sabot quand il quitta en 95 l'entreprise qu'il avait créée. L'idée maîtresse était de proposer un engin à 4 roues (3 au départ) qui soit grâce à sa simplicité capable de rivaliser avec les scooters.
Baptisé Funtech, le petit engin a tout de suite conquis de nombreux marchés à l'exportation. Bien vite, la Secma a pu compter sur une multitude de débouchés à l'étranger : véhicule ludique pour clientèle aisée, exploitation en location côtière ou montagnarde, voire même comme utilitaire léger pratique et se faufilant dans un trou de souris.
Seule la France se faisait tirer l'oreille, faute d'arriver à constituer un réseau digne de ce nom : ni les professionnels de la minivoiture, du deux roues ou de la motoculture ne semblaient réceptifs à un produit sans doute trop nouveau.
Mais l'arrivée de minis plus ludiques et des quads sur nos routes a sans doute facilité l'acceptation du concept. Résultat, un réseau qui compte pour le moment une vingtaine de points de vente a pris forme dans l'Hexagone depuis un an et 220 véhicules auront été vendus l'an passé, pour une production totale dépassant les 1 000 exemplaires. La vraie difficulté réside dans l'implantation de distributeurs durables. Pour le moment, toutes les pistes sont explorées et les concessionnaires actuels se divisent entre passionnés, spécialistes de la location côtière, professionnels issus de l'automobile et du quad.
Cela n'empêche pas Daniel Renard de faire feu de tout bois pour faire connaître ses produits : les Fun Tech ont participé cette année pour la deuxième fois à la caravane du Tour de France, ainsi qu'à celle du Paris-Roubaix.

Une gamme originale et complète

L'entreprise a le vent en poupe, avec un chiffre d'affaires en hausse de 37 % pour un volume supérieur de 34 % (chiffres 2004). Mais comme toujours, les projets fusent, et le dernier mondial a vu la Secma lever le voile sur plusieurs nouveautés. Tout d'abord, le modèle originel Fun Tech 50 (limité à 45 km/h) à trois roues et synchrobalance s'est vu remplacer par une version plus conventionnelle, doté de quatre roues, de freins hydrauliques (disques avant, tambours arrières) et d'un inverseur de marche arrière. Le modèle supérieur Fun Tech 340 (mû par un monocylindre de 14 ch qui l'entraîne à 80 km/h) a bénéficié également des freins à commande hydraulique, et de




FOCUS

Erad : la pièce aussi


Créateur des voitures sans permis Erad pendant 20 ans, Daniel Renard n'oublie pas ses anciens clients. Le rachat des stocks lors de la faillite du repreneur Savel en 2001 l'autorise aujourd'hui à proposer un très large choix de pièces, stocké sur plus de 2 000 m2 à l'usine d'Aniche. Une bonne nouvelle pour les propriétaires de Spacia, Junior, Capucine et autres Utilit, d'autant que la quasi-totalité des modèles de la marque se signalaient par leurs nombreuses pièces de conception maison : inverseurs, cardans, freins ! A de rares exceptions près, la Secma dispose d'un stock conséquent pour les modèles produits par Erad depuis le début des années 80.

nouvelles roues. Mais le plus gros succès de la marque est à porter au crédit du Fun Quad, déclinaison à gros pneus basse pression des modèles 50 et 340. Etonnamment à l'aise en franchissement et infiniment plus stable sur le bitume qu'un quad, cette dernière version aura représenté avec le modèle standard plus de 40 % des ventes de la marque.
Le haut de gamme maison n'est pas en reste : l'irrésistible roadster Fun Extr'm 500 compte déjà pour un quart de la production Secma. Ce dernier modèle se destine aux amateurs de sensations façon "moto". Outre la coque en polyester, il se singularise par son châssis à poutre centrale, cette dernière faisant en outre office de réservoir de carburant. Eventuellement habillé d'un léger hard-top (à portes papillons, s'il vous plaît !), le Fun Extr'm 500 est animé par le bicylindre Lombardini bien connu des professionnels du sans-permis, ici dans sa version essence, à injection électronique, délivrant 20 chevaux réels et installé en position centrale arrière. Accouplé à une boîte manuelle 5-rapports emprunté à la Peugeot 106, il n'en faut pas plus pour distiller son pesant de sensations, puisque le roadster pygmée (à faire passer son équivalent Smart pour un gratte-ciel ambulant !) atteint 120 km/h et ne pèse que 400 kg. De nouveaux coloris et une sellerie cuir sont par ailleurs proposés en option depuis quelques mois.
L'avenir proche est placé sous le signe de la diversification : la fin d'année verra la gamme se compléter du Fun Tech six-roues, munie de chenilles. Avec cette nouvelle déclinaison, la Secma vise une clientèle de forestiers, pompiers ou agriculteurs, grâce à la maniabilité et la robustesse du modèle originel. Dans un autre registre, le Fun Runner dérivé du Fun Extr'm est en voie d'homologation (catégorie trike), avec à la clé les sensations fortes distillées par un rapport poids-puissance alléchant : 75 chevaux pour moins de 600 kg !
En attendant, pour toute la gamme, le plus gros marché d'export reste l'Angleterre, toujours friande d'engins exotiques. Et face à des machines telles que les Blackjack (tricycle à moteur de 2 CV), les engins de la Secma semblent tout aussi sympathiques et décalés. Qui a dit qu'il n'y avait plus de petit constructeur en France ?


André Nicolas


 

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