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Constructeurs

La première monte expliquée aux nuls

Publié le 24 juin 2005

Par Alexandre Guillet
6 min de lecture
Au-delà du système des homologations techniques et commerciales, le secteur des fournisseurs peinture en 1re monte reste relativement méconnu. Avec didactisme, PPG a voulu briser la glace par le biais d'une leçon de choses informelle avec Douglas Pegg, directeur général de l'activité peinture 1re...

...monte du groupe en Europe.


La 1re monte automobile représente l'un des budgets les plus importants du groupe PPG. En Europe, le poids de ce secteur est de l'ordre de 1,8 à 2 milliards de dollars selon les exercices. La part de marché de PPG avoisine les 33 % en Europe et serait même supérieure pour le seul marché français. "C'est assurément l'un des postes les plus significatifs du porte-feuille d'activités du groupe", affirme Douglas Pegg. Le groupe est présent sur les marchés traditionnels, mais se développe en Europe de l'Est, principalement en Russie, et en Turquie. Parmi les principaux clients du groupe, on trouve notamment Fiat, Renault, PSA Peugeot Citroën et Volkswagen. "En France, les constructeurs nationaux constituent naturellement le cœur de notre activité", indique Douglas Pegg, avant d'ajouter : "D'une manière très générale, on ne peut pas dire qu'il y a des différences majeures entre les clients sous l'angle méthodes et produits. Toutefois, il y a bien entendu des approches légèrement distinctes. DaimlerChrysler et Ford ne fonctionnent pas de la même manière par exemple." Au chapitre des différences, la politique des constructeurs se distingue au niveau du choix d'un fournisseur unique ou du principe de multifournisseurs. Ainsi, PSA préfère travailler avec deux fournisseurs et DaimlerChrysler avec trois, quand Renault ou Fiat optent régulièrement pour un seul fournisseur dédié à un site. A titre indicatif, PPG est l'unique fournisseur de peinture pour Renault dans les usines de Maubeuge, Palencia et Valladolid.


Des projets d'ouverture d'usines de production en Europe ?
Actuellement, le groupe n'envisage pas de créer une nouvelle usine en Europe, étant entendu qu'il peut d'ores et déjà s'appuyer sur cinq sites de production dans cette zone. Deux usines importantes fonctionnent par exemple en France et en Italie. "Mais je vois où vous voulez en venir… Oui, si le groupe décidait de créer un nouveau site, il y aurait de fortes chances pour que l'Europe de l'Est ou l'Europe centrale se trouvent privilégiées. La logique stratégique orienterait en tout état de cause vers cette option", lance Douglas Pegg. Aujourd'hui, les marchés cibles de PPG sont justement l'Europe de l'Est et centrale, "où de grandes perspectives sont en train de s'ouvrir", dixit Douglas Pegg, mais aussi la Chine, notamment via la Malaisie et GM, l'Inde, avec




FOCUS

Le groupe PPG en chiffres :


  • CA 2004 : 9,5 milliards de $

  • Ventilation CA :
    Peinture : 56 %
    Vitrage : 23 %
    Chimie : 21 %

  • Principaux marchés :
    VN & avions : 30 %
    Après-vente : 30 %

  • Produits consommation : 15 %

  • Industrie : 15 %

  • Bâtiment : 10 %

  • le récent joint-venture conclu avec Asia-Paint ou par l'intermédiaire de Hyundai, le Japon, avec une forte croissance symbolisée pour PPG par des liens avec Toyota ou Suzuki, et l'Egypte et la Turquie, ce dernier marché allant bientôt supplanter l'Italie en nombre de véhicules et sur lequel PPG peut faire jouer la carte Fiat.


    Pourquoi un joint-venture avec Hélios pour le marché de l'Europe de l'Est et centrale ?
    "Pour nous développer plus rapidement, tout simplement", assène Douglas Pegg, avant de poursuivre : "Notre partenaire possède une énorme portée locale qui se traduit en termes de notoriété et de connaissance des clients. Par conséquent, cet appui est précieux et nous aurions mis beaucoup plus de temps à nous imposer en y allant seul." Il s'agit d'un joint-venture portant exclusivement sur le marketing et les services. Au niveau des compétences et des produits, les rôles sont strictement répartis : PPG prend en charge le volet cataphorèse et Hélios assume l'ensemble des finitions. Le groupe PPG a reproduit un modèle similaire de joint-venture avec Kansaï pour piloter sa politique d'expansion en Asie, et plus particulièrement au Japon.


    Quelles sont les différences entre le marché européen et le marché américain ?
    Les demandes ne sont pas les mêmes entre ces deux marchés. Sur le simple plan technologique, les Etats-Unis utilisent surtout des extraits secs quand les Européens ont recours aux cires pour les articulations de carrosserie et la problématique de l'étanchéité. De surcroît, le niveau d'exigence qualité est plus élevé en Europe. "Attention, cela ne signifie nullement que les voitures rouillent plus vite en Amérique !", tempère cependant dans un trait d'humour Douglas Pegg.


    La 1re monte comme secteur à rentabilité réduite pour les fabricants de peinture : mythe ou réalité ?
    "Il ne faut pas se tromper de débat. En 1re monte, le schéma est complexe… En fait, nous aidons les constructeurs à réaliser des économies et c'est dans cette mesure que nous pouvons être profitables", indique, un brin jésuite, Douglas Pegg. Par ailleurs, la conjoncture est défavorable depuis un an avec la hausse du prix des matières premières. "C'est difficile à chiffrer… Du coup, nous avons certes augmenté nos tarifs, pas de façon homogène et linéaire sur l'ensemble de nos gammes, mais il est clair qu'en terme de marge, cet ajustement ne nous permet pas de récupérer totalement l'impact négatif de la hausse des matières premières", confie-t-il.


    Quelles sont les différences de produits entre 1re monte et après-vente ?
    En fait, ce n'est pas vraiment le même monde. Deux exemples : la technologie UV n'existe qu'à l'état de concept en 1re monte ; la technologie des peintures en poudre y est répandue alors qu'elle est inexistante en après-vente et que son développement sur ce marché n'est pas envisagé pour le moment.


    Des véhicules comme la Logan posent-ils un problème de profitabilité aux fabricants de peinture ?
    "Même si certains véhicules sont moins chargés que d'autres en peinture, des véhicules comme la Logan ne posent aucun problème majeur. Il y a des cahiers des charges différents selon les modèles et les gammes concernés, c'est tout", tranche Douglas Pegg, avant de poursuivre : "PPG est bien placé pour en parler puisqu'il est fournisseur de la cataphorèse pour Logan. Vous savez, c'est une Logan, d'accord, mais ce n'est pas pour autant qu'elle a le droit de rouiller ! De toute façon, il est impossible de faire du pas cher qui soit mauvais. L'expérience a toujours démontré que cela ne fonctionnait pas."


    Quid du contrôle des émissions de COV en 1re monte ?
    Chacun sait que le secteur de la 1re monte est en avance sur ce dossier par rapport à l'après-vente et que la quasi-intégralité des sites constructeurs correspond d'ores et déjà aux futures normes législatives. Les marques allemandes ont même été des pionnières dans ce domaine. "BMW a ainsi accepté de payer plus cher le poste peinture pour obtenir une meilleure qualité et être en respect avec une ligne de conduite environnementale", souligne ainsi Douglas Pegg.


    A.G.

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