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Constructeurs

La France reléguée au 5e rang de la production automobile en Europe en 2016

Publié le 22 novembre 2019

Par Catherine Leroy
3 min de lecture
Jusqu'en 2011, la France occupait la 2e place des pays producteurs d'automobiles. Depuis, la production française ne cesse de se réduire et le pays a été relégué au 5e rang européen en 2016.
Le solde commercial français des produits automobiles était déficitaire de 9,6 milliards d'euros en 2016.

 

Le poids de la production automobile française a été réduit de moitié en Europe depuis 2000. Le constat de l'Insee, dans son étude "L'industrie automobile en France" est sans appel. Jusqu'en 2011, la France était encore le deuxième pays producteur automobile en Europe avec un poids de 14 % dans la production totale européenne. Mais depuis 2002, cette part ne cesse de s'effriter pour ne représenter désormais que 7,4 % en 2016 (en valeur), dernier chiffre consolidé par l'institut d'études. Résultat, notre pays a été relégué de la 2e à la 5e place des pays producteurs d'automobiles entre 2011 et 2016.

 

"Dans le même temps, l’Allemagne a conforté sa position (40,6 % en 2000), alors que le poids des pays de l’Est a plus que triplé (16,5 % en 2016 contre 5,2 % en 2000)", indique l'Insee dans sa note de synthèse. En réalité, la France n'a jamais récupéré son niveau de production d'avant la crise de 2008. Ainsi, l'Allemagne affiche une production de 397,5 milliards d'euros en 2016, contre 60,1 milliards pour la France. 418 groupes relèvent du secteur auto et concentrent 92 % de cette production. Le reste étant fabriqué par des groupes d'autres secteurs (fabrication de machines et équipements, commerce...)

 

 

Si les véhicules sont la principale production des groupes automobiles, la fabrication d'accessoires divers, tels que les pièces moulées, les boîtes de vitesses, les embrayages vient en deuxième position (23 %). 

 

Le commerce pèse plus que la production pour les groupes français

 

Parmi ces 418 groupes, 56 sont français et génèrent un chiffre d'affaires sur le territoire de 107 milliards d'euros, comprenant également la dimension de distribution et de commerce qui pèse plus de 57 % de ce total.  A l’étranger, ces groupes français disposent de plus de 800 filiales et génèrent un chiffre d’affaires de 135 milliards d’euros, supérieur au montant réalisé en France. Ces filiales étrangères emploient deux tiers des effectifs mondiaux des groupes automobiles français.

 

A l'inverse, 114 groupes multinationaux étrangers sont présents en France, y totalisent un chiffre d'affaires de 35 milliards d'euros et emploient 27 % des effectifs de l'industrie automobile, soit 62 000 équivalents temps pleins (ETP).

 

Le solde commercial français des produits automobiles était déficitaire de 9,6 milliards d'euros en 2016, indique l'Insee, en notant que ce solde est passé en territoire négatif depuis 2008. "Ce déficit vient exclusivement des voitures particulières alors que les échanges pour les équipements sont excédentaires. Il s'agit de l'effet des importations de constructeurs automobiles étrangers, majoritairement allemands car ces derniers produisent très peu, voire pas du tout, en France. La perte de vitesse de l'industrie automobile française s'explique en partie par les parts de marché prises par les marques étrangères importées, mais aussi par l'internationalisation de la production des groupes français", précise l'institut d'études.   

 

Deux tiers des véhicules importés par les multinationales françaises proviennent d’Espagne et des pays d’Europe centrale et orientale, surtout de Slovaquie et, dans une moindre mesure, de Roumanie, Slovénie et République tchèque ; 18 % viennent de Turquie et du Maghreb. Les échanges des groupes avec ces zones sont déficitaires. Ensuite, l’Amérique du Nord, la Chine et l’Amérique du Sud apparaissent comme des zones de production plus autonomes et orientées vers des marchés locaux. Les échanges avec les filiales situées en France sont faibles.

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