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Constructeurs

La Corée surfe sur la sensibilité européenne

Publié le 15 octobre 2004

Par Tanguy Merrien
5 min de lecture
Devenu le 7e constructeur mondial, Hyundai Kia Automotive Group poursuit son ascension en Europe en proposant des modèles façonnés à notre sensibilité. En installant ses divisions de R&D et désormais des unités de production sur notre continent, le groupe entend bien confirmer sa forte...
Devenu le 7e constructeur mondial, Hyundai Kia Automotive Group poursuit son ascension en Europe en proposant des modèles façonnés à notre sensibilité. En installant ses divisions de R&D et désormais des unités de production sur notre continent, le groupe entend bien confirmer sa forte...

...progression, soutenue par le lancement de nouveaux SUV.


Depuis le rachat de 51 % du capital de Kia en 1998, le groupe Hyundai ne cesse d'afficher son ambition de devenir l'un des principaux constructeurs automobiles mondiaux. La deadline est fixée à 2010 et le rang visé est le cinquième. Une ambition qui pourrait faire sourire si les ventes de véhicules Hyundai et Kia ne poursuivaient pas une croissance étonnante un peu partout dans le monde. Pour ne donner qu'un exemple, sur le premier semestre 2004, Kia a exporté plus de 451 000 véhicules dans le monde, atteignant ainsi 46 % de progression par rapport à la même période en 2003 ; dans le même temps, le constructeur obtenait également le plus fort taux de progression en Europe (soit 32 %) grâce à un volume de ventes inégalé de 125 000 véhicules en 2004. Le prévisionnel de 170 000 véhicules vendus à la fin de l'année devrait se confirmer. Parallèlement, Hyundai, en 2003, dépassait pour la première fois le million de véhicules exportés dont 400 000 unités en Amérique du Nord, soit une progression de 7,5 %, et 247 000 unités en Europe, soit 14,7 % d'augmentation. Enfin, rappelons que DaimlerChrysler a vendu en août dernier à Hyundai Motor les 10,46 % que le groupe possédait dans le capital de la marque coréenne, révélant ainsi la capacité d'investissement de celle-ci. Le groupe Hyundai Kia Automotive accédant à la huitième place des plus gros profits en 2003 chez les constructeurs automobiles (source "La Tribune").

Une offensive sur tous les fronts

En reprenant leur distribution ou en s'engageant sur de nouveaux marchés, les marques Hyundai et Kia ont réussi là où on ne les attendait pas, au cœur même des intérêts culturels des pays, régions ou continents qu'ils ont transformés en cibles. Alors que leur origine coréenne semblait présenter un obstacle à leur intégration en Amérique du Nord ou en Europe, elle leur a plutôt servi dans leur absence de revendication identitaire nationale, grâce à laquelle le groupe a pu adopter comme projet de développement sa capacité à s'adapter. Les Européens étaient touchés par la grâce du 4x4, sensibles au degré d'équipement et volontiers avides d'économie de carburant : Hyundai et Kia ont multiplié les 4x4 urbains, confortables, à des coûts raisonnables, tout en travaillant sur les motorisations Diesel chères à nos concitoyens et bientôt aux Américains. La méthode est simple et s'accompagne d'une stratégie globale tant en termes de production, de distribution que de recherche et développement. C'est ainsi que Yong-Hwan Kim, Senior Executive Vice-President & Chief Operating Officer de Kia Motors, présentait sa stratégie au Mondial : "Afin de renforcer les activités recherche et développement de Kia dans le monde, nous avons créé quatre centres R & D en dehors de la Corée, aux USA, au Japon et en Allemagne. Ces centres "délocalisés "nous permettent de mieux cerner les préférences locales et les besoins spécifiques à chaque marché." Parallèlement, le groupe poursuit l'implantation de ses unités de production au sein même des marchés qu'il courtise. Ainsi, les Etats-Unis verront bientôt, en 2007 pour être exact, une usine Hyundai Kia sur leur territoire tandis que la Slovaquie a été retenue pour la construction d'une usine destinée à satisfaire le marché européen. D'après les prévisions, ce sont près de 300 000 véhicules par an qui seront produits à partir de 2006. Enfin, côté distribution, les deux marques entendent bien accroître leurs réseaux de concessionnaires à qui ils proposent une offre de plus en plus diversifiée.

Sportage et Sonata révolutionnent leurs aînés

Les noms ne sont pas inconnus, en revanche les modèles phares des deux constructeurs ont gagné un véritable lifting. A commencer par le nouveau Kia Sportage, renaissance du Sportage des années 93 et qui s'offre une boîte de vitesses automatique accouplée à une motorisation Diesel ! Fait suffisamment rare et très "adapté" pour être signalé. Le Kia Sportage nouvelle génération a décidé de se dédoubler en proposant "deux motorisations Diesel et essence, deux modes de transmission, deux types de boîte de vitesses, deux niveaux d'équipement et une large gamme d'options". A noter que ce SUV compact s'avère disponible avec les roues avant motrices ou en 4 roues motrices. Et pour être dans la veine des autres préoccupations européennes, le groupe prévoit un Sportage zéro émission pour 2010, s'appuyant sur la pile à combustible du Sportage FCEV (Fuel Cell Electric Vehicle). Tout aussi collée aux attentes européennes, la cinquième version de la Sonata a été sélectionnée par Hyundai pour être son fer de lance sur le Mondial. D'abord parce que ce modèle de berline sert de berceau technologique aux innovations de la marque. Classée meilleure voiture de son segment dans l'Enquête de qualité initiale de JD Powers and Associates, la Sonata 2005 dispose du système de suspension active à contrôle de géométrie (AGCS). En termes de motorisations, deux nouveaux moteurs aluminium font leur apparition, un V6 DACT de 3,3 l et un 4 cylindres en ligne DACT de 2,4 l en attendant pour 2006 le Diesel, le 2,0 l CRDi. On ne serait pas complet si on ne rappelait pas le lancement du Tucson en août dernier, destiné, comme le Sportage de Kia, à faire de l'ombre au Rav 4 de Toyota. Tucson, lui aussi, est en 2 ou 4 roues motrices, en boîte manuelle à 5 rapports ou automatique séquentielle à 4 rapports. Question motorisation, il opte pour le 2,0 l CRDi, soit un moteur Diesel décliné en plusieurs versions, confort ou luxe.


Hervé Daigueperce

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