La compensation, moteur des exportations
...des affaires. Ainsi, en 2002, le montant des échanges commerciaux entre les deux pays a avoisiné les 2 milliards d'euros (hors diamant), soit 25 % de mieux qu'en 1997. Les exportations de produits français vers Israël représentaient environ 1,175 milliard d'euros, tandis que les importations israéliennes se montaient à 821 millions d'euros. Au total, Israël se situe au 40e rang des clients de la France - au 3e rang du groupe des pays du Moyen-Orient - et au 43e rang de ses fournisseurs.
35 % de la valeur des marchés publics doivent être réinvestis
En ce qui concerne l'automobile, on observe une certaine disproportion dans les échanges entre les deux pays. Ainsi, 16 % des exportations françaises concernent l'industrie automobile alors que ce secteur ne représente que 1 % des importations en provenance d'Israël.
Toutefois, afin de développer les exportations des entreprises locales, l'Etat israélien a mis en place depuis la fin des années 80 un système de marché de compensation basé sur la coopération industrielle entre les pays. Il s'agit en fait d'un dispositif de contrepartie visant à faire en sorte qu'une partie de l'argent public dépensé auprès d'entreprises non israéliennes soit réinvestie dans le pays. Concrètement, les entreprises étrangères remportant des marchés publics en Israël s'engagent à acheter des produits à des entreprises locales à hauteur de 35 % de la valeur du marché initial. "Cet accord, bien qu'il soit formel, ne comporte pas de pénalités si l'entreprise ne s'y conforme pas", indique néanmoins Zvi Leshem, directeur des coopérations industrielles spéciales à l'ICA (Industrial Cooperation Authority), le département du ministère de l'Industrie et du Commerce chargé de ces affaires. Le seul risque, et de taille, pour une société qui ne remplirait pas ses obligations, est de ne plus avoir accès aux marchés publics. Un risque particulièrement important et qui concerne directement les constructeurs automobiles fournissant les instances de l'Etat israélien.
Ils doivent en effet, pour tout véhicule vendu à une autorité administrative israélienne, acheter des produits aux industries locales et, selon Zvi Leshem, "il est très rare qu'un constructeur ne trouve rien à acheter ici". Il faut dire que ce système a permis de développer l'industrie automobile israélienne, le nombre d'entreprises fournissant le marché de la première monte s'étant multiplié en quelques années. "Au lancement de ce programme, nous n'avions presque pas de fournisseurs de la première monte, se souvient ainsi Zvi Leshem, nous en avons une quarantaine aujourd'hui."
La compensation, un moyen de développer l'industrie israélienne
Mais comment fonctionne ce système ? L'autorité de coopération industrielle demande aux sociétés étrangères installées sur le territoire israélien d'embaucher une personne chargée à la fois de rechercher des marchés de compensation pour l'entreprise et de rapporter annuellement à l'IAC le montant des achats effectués en Israël. En tout, l'industrie automobile israélienne réalise un chiffre d'affaires de l'ordre de 120 millions de dollars par an à l'export, les deux constructeurs français comptant pour environ 20 millions de dollars du total. Meilleur élève que Renault, l'importateur PSA a créé une entreprise dédiée à la commercialisation en Europe de pièces fabriquées en Israël, ce qui permet au constructeur de remplir ses objectifs de compensation. Renault, en revanche, a encore des efforts à faire et le groupe Carasso a donc embauché Erik Moses, responsable des relations internationales du groupe, pour faire la promotion de l'industrie israélienne auprès de la marque au Losange.
A.D.
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