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Constructeurs

Jonathan Browning, vice-président pour les ventes, le marketing et l’après-vente de GM Europe

Publié le 28 mars 2008

Par David Paques
5 min de lecture
Si l'Ouest fait les volumes, la croissance est à l'Est et au centre de l'Europe. Loin des offres américaines, General Motors vient de vivre une année pleine sur le Vieux Continent. Loin d'être une consécration, cette réussite résonne...

...davantage comme une étape dans le déploiement de ses marques.

Journal de l'Automobile. Pouvez-vous nous dire quelques mots sur la bonne année 2007 de General Motors Europe ?
Jonathan Browning. En 2007, nous avons été le constructeur qui a enregistré la plus grande croissance en Europe. Nous avons augmenté nos ventes européennes de 180 000 unités par rapport à 2006, ce qui nous a fait passer de la 5e à la 4e place. Ce sont de très belles performances qui prouvent que notre stratégie de marque porte ses fruits. Avec notamment une forte croissance dans les pays de l'Est en Europe centrale. C'est véritablement une année positive.

JA. Quelle est précisément la part de l'Europe de l'Est dans vos ventes européennes ?
JB. Le marché européen a été l'an dernier de 23 millions de véhicules. L'Europe de l'Ouest a représenté 17 millions de ces véhicules, l'Europe centrale 2,3 millions, et l'Europe de l'Est 3,6 millions. L'Europe de l'Ouest est donc la plus grosse partie du marché, où nous avons vendu l'an dernier 1,6 million de véhicules, mais clairement, notre croissance se situe au centre et à l'Est de l'Europe. Nous avons en effet écoulé 1,2 million de véhicules en Europe centrale et 1,3 million en Europe de l'Est. Opel/ Vauxhall y a par exemple crû de 60 000 unités et Cadillac de 30 %.

JA. Plus précisément, quelle est votre pénétration en Russie ?
JB. En Russie, nous avons doublé nos volumes et vendu 265 000 véhicules l'an dernier. Nous tablons d'ailleurs sur une nouvelle croissance importante cette année. Cela ne concerne pas uniquement Chevrolet, mais toutes nos marques. Nous avons doublé aussi le business d'Opel par exemple. En réalité, toutes les marques du groupe travaillent ensemble pour accentuer la présence de GM dans cette région. Nous entendons par exemple nous développer prochainement au Kazakhstan et en Ouzbékistan.

JA. Pensez-vous que l'accord récent entre Renault et AvtoVaz peut freiner votre progression dans cette partie de l'Europe ?
JB. Nous avons un joint-venture avec AvtoVaz et nous développons plusieurs activités en Russie, en dehors de nos ambitions commerciales. Je pense qu'aujourd'hui chacun tente de trouver sa place sur le marché russe et que GM a été l'un des plus rapides à la trouver. Pour preuve, Chevrolet a été l'an dernier la première marque non russe sur le marché local.

JA. Quelles sont vos ambitions pour Chevrolet en Europe ?
JB. Chevrolet a vendu 450 000 véhicules l'an dernier. Je ne peux pas préciser quels sont nos objectifs 2008 car il y a beaucoup de paramètres à prendre en compte en Europe centrale et dans les pays de l'Est. J'entends tout de même dépasser le million d'unités en Europe à moyen terme.

JA. La compétition sur le marché des SUV n'est-elle pas préjudiciable pour Chevrolet ?
JB. Chevrolet possède un savoir-faire historique en matière de SUV. Captiva réalise d'ailleurs de belles performances. Mais, dans le même temps, nous développons un certain nombre de petits véhicules compacts et économiques, comme l'Aveo ou la Matiz, qui deviennent importants pour la marque. Je pense que ces modèles marcheront très bien pour Chevrolet en Europe. Les gens comprennent que Chevrolet propose des véhicules appropriés aux consommateurs européens et savent maintenant que nous ne vendons pas que des larges 4x4 américains. D'ailleurs toute la gamme se développe très bien.

JA. En matière d'environnement, GM parle d'ecoFlex pour Opel, des biocarburants pour Saab… Peut-on imaginer, pour l'Europe, un Antara ou un Captiva hybride, sur le modèle du Saturn Vue présenté lors du dernier Salon de Detroit ?
JB. Nous avons une multitude de solutions dans le groupe. L'hybride a un rôle majeur à jouer dans le monde. Pour l'Europe, nous travaillons davantage sur le programme e-flex, en guise de première étape importante, et des produits comme le Chevrolet Volt, que nous commercialiserons dès que possible.

JA. Quelle est votre stratégie pour redresser Saab ?
JB. Saab est une marque qui a un grand potentiel. En 2006, nous avons battu des records de ventes. Une progression que nous avons enregistrée grâce au succès des véhicules fonctionnant à l'E 85. Chaque année, Saab franchit un nouveau palier. Je pense que le plan produit que nous dévoilons aujourd'hui à Genève en dit un peu plus sur nos intentions. J'estime notamment que ce 9.4X nous ouvre certaines possibilités de volume mais aussi de progression de l'image de marque.

JA. Etes-vous satisfait des performances de Kroymans en Europe, qui  distribue les marques Cadillac, Corvette et Hummer* ?
JB. Nous en sommes vraiment aux premières phases du développement des marques Cadillac et Hummer en Europe. On n'implante pas une marque sur un continent en une nuit, mais sur une très longue période. Le groupe Kroymans fait un travail difficile. L'an dernier, Cadillac a vu ses ventes augmenter de 30 %. Nous apportons aujourd'hui de nouveaux produits, comme le CTS mais aussi les bonnes motorisations, Diesel notamment, pour leur donner l'opportunité d'être plus compétitifs par rapport aux marques premium européennes. Ce n'est pas quelque chose qui se construit si facilement. Nous leur apportons tout le soutien nécessaire. Il est important pour nous de maintenir ce partenariat qui nous lie aujourd'hui à eux et qui commence à porter ses fruits.

JA. Quelle lecture avez-vous du marché français ?
JB. L'année dernière a été assez plane. Mais le nouveau régime imposé en matière de fiscalité environnementale va, à mon avis, entraîner le marché dans une transition, un changement de structure et de produits. Mais cela reste pour General Motors un marché où nous avons encore un formidable potentiel de croissance. Nos parts de marché sur le marché français sont inférieures à la moyenne de nos parts ailleurs en Europe. Nous avons donc encore de belles opportunités. Notamment avec nos nouveaux produits comme la Corsa.

Photo : Vendu à 440 000 exemplaires en Europe depuis son lancement en 2000, le petit frère de la famille des monospaces d'Opel s'offre un lifting issu d'une coopération avec Suzuki. Attendu dans les showrooms aux alentours de 10 000 euros.

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