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Constructeurs

Jean-Philippe Collin, directeur général Peugeot.

Publié le 28 mars 2008

Par David Paques
5 min de lecture
Du premium d'ici 2010Sans grande actualité sur le front des produits, Peugeot présentait la 308 SW et les Beeper et Partner Tepee, tout en se réjouissant discrètement des résultats actuels du constructeur. Jean-Philippe Collin revient sur ces performances...
Du premium d'ici 2010Sans grande actualité sur le front des produits, Peugeot présentait la 308 SW et les Beeper et Partner Tepee, tout en se réjouissant discrètement des résultats actuels du constructeur. Jean-Philippe Collin revient sur ces performances...

...2008 et sur le cap qu'il entend tenir pour son offre produit.

Journal de l'Automobile. Pouvez-vous nous dire quelques mots sur ce début d'année ?
Jean-Philippe Collin. Nous sommes plutôt satisfaits du démarrage de 2008. La 308, avec plus de 800 commandes journalières nous conforte dans l'idée que c'est un véhicule qui peut devenir la référence de son segment. La 207 fonctionne admirablement bien et poursuit ses performances de l'année dernière (520 000 unités). Depuis le 1er janvier, nous suivons un rythme supérieur à celui du dernier semestre 2007 et nous avons vu nos offres, écologiquement bien positionnées, suivre la dynamique dictée par les écotaxes des différents pays. Nos véhicules utilitaires affichent aussi de bonnes performances. L'an dernier, nous avions enregistré une croissance de 10 % et atteint une part de marché de 8,8 %. Nous sommes aujourd'hui définitivement positionnés au-dessus des 9 % de parts de marché en Europe occidentale. Bref, 2008 débute bien, même si nous faisons face à la réalité des marchés.

Ja. Quelle est-elle précisément ?
j-P.C. La réalité des marchés, c'est par exemple le marché espagnol qui est aujourd'hui assez difficile, mais aussi le marché anglais, qui est fragilisé par la faiblesse de la Livre et qui nous oblige à arbitrer en termes de rentabilité. La France, l'Allemagne et la Belgique ensuite, qui se positionnent plutôt bien. Puis, l'Italie entre les deux. Et bien sûr, les pays de l'Est, la Russie, le Mercosur et la Chine qui surfent sur une forte croissance. La nouvelle organisation de Peugeot, annoncée le 4 janvier dernier, avec des pays en direct et moins de lignes hiérarchiques, nous permet de mieux répondre à ces différentes réalités, en ajustant plus vite nos offres au contexte. Nous avons aussi renforcé qualitativement nos directions centrales, en particulier en marketing, en programmation ou en Supply Chain. Au total, notre bon début d'année nous conforte dans notre objectif qui est de faire entre 2,025 et 2,075 millions de ventes en 2008, dont 350 000 exemplaires de 308.

Ja. Christian Streiff a récemment répété qu'il était davantage question de se positionner sur le haut de gamme que sur le low-cost. Où en êtes-vous avec le renouvellement de la 607 ?
j-P.C. Il a annoncé aussi que nous couvririons plus de 90 % de l'offre produit sur le marché automobile en Europe de l'Ouest. En tant que généraliste, nous sommes à l'écoute du marché sur chacun des segments. Nous sommes d'ailleurs presque présents sur chacun d'entre eux. Même si notre offre produit ne couvre que 75 % du marché. Nous devons capitaliser sur notre cœur de gamme, puis avoir des véhicules premium et des véhicules d'entrée de gamme sur chacun des segments sur lesquels nous opérons. Si nous nous penchons sur les segments M2 et H, c'est-à-dire ceux de 407 et 607, force est de constater une forte évolution ces dix dernières années. Le phénomène 4x4 a été très important, nous voyons apparaître des coupés 4 portes… Aujourd'hui, ce monde n'est plus aussi monolithique qu'il ne l'a été. L'hyper-segmentation s'applique désormais aussi dans le haut de gamme. Nos stylistes et nos hommes produits étudient donc différentes options. Nous en sommes au stade de la planche à dessin. Nous aurons des offres appropriées. Il est à peu près sûr que nous aurons un véhicule de type premium, qui sera l'asymptote premium de cet univers M2/H. Et il est également presque acquis que nous aurons un véhicule qui coiffera correctement notre gamme. Nous avons beaucoup de produits à lancer d'ici 2010. Sachez que dans le lot, il y aura des véhicules premium.

Ja. Pour 2010, vous aviez justement annoncé la commercialisation de votre technologie hybride HDi, avant de vous rétracter. Echec ou simple report ?
j-P.C. A ce sujet, il faut que j'éclaircisse nos intentions. En réalité, quand nous regardons les besoins en termes d'environnement, il ne faut pas penser qu'une seule technologie pourra répondre à tout. Il faut valoriser le fait qu'un groupe comme PSA, généraliste, doit amener des solutions de masse et pas uniquement des solutions de niche. Ces solutions de masse sont multiples et basées sur des bribes technologiques. Cela passe donc par un certain nombre de technologies et pas uniquement par le full hybride. Nous travaillons davantage sur un continuum de solutions. Ce n'est pas un hasard si nous affichons une moyenne d'émissions de 140 g de CO2/km. Ce n'est pas non plus un hasard si nous avons 18 % de PDM sur le marché des véhicules à moins de 120 g de CO2/km. Sans refaire l'histoire, nous avons su, par les Diesel haute performance et plus récemment par les essence haute performances, par les filtres à particules ou la micro-hybridation, assurer cette position de leader en Europe.

Ja. Quelles sont donc vos intentions à plus long terme ?
j-P.C. Nous avons annoncé que nous aurions 1 million de Stop & Start par an à partir de 2011. Nous avons aussi annoncé notre positionnement par rapport aux pneus à basse résistance au roulement et que nous continuerions à travailler, en parallèle, sur l'hybride Diesel. Toutefois, nous réserverons cette offre à des véhicules pouvant valoriser cet avantage technologique. C'est une technologie assez chère. L'hybride diesel, nous sommes à 100 % en développement dessus, mais nous le positionnerons plutôt sur des véhicules où cette technologie pourra être facturée et payée par le client. Sur le premium, par exemple.

Photo : "L'hybride Diesel, nous le positionnerons sur des véhicules où la technologie pourra être facturée et payée par le client".

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