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Constructeurs

"Jamais je n’aurais cru qu’un jour nous allions concurrencer la Golf"

Publié le 30 octobre 2012

Par Tanguy Merrien
5 min de lecture
Satisfait des résultats de Hyundai sur la plupart des marchés européens, Mark Hall, directeur marketing de la marque coréenne, ne souhaite pas pour autant s’arrêter là. Le dirigeant détaille les principales forces de la marque pour les mois à venir.
Satisfait des résultats de Hyundai sur la plupart des marchés européens, Mark Hall, directeur marketing de la marque coréenne, ne souhaite pas pour autant s’arrêter là. Le dirigeant détaille les principales forces de la marque pour les mois à venir.

JOURNAL DE L’AUTOMOBILE. Hyundai est aujourd’hui passée dans une autre dimension au regard de sa croissance sur le marché européen. Comment définir la marque et ce qu’elle représente ?
MARK HALL.
C’est une bonne question, mais à laquelle il est difficile de répondre. Ces deux dernières années, Hyundai a changé, non seulement dans la façon d’aborder le marché européen, mais également les consommateurs du Vieux Continent. Les véhicules que nous avons lancés au cours de ce laps de temps ont prouvé la réelle valeur de la marque et ce que celle-ci est capable de réaliser grâce à des modèles comme les I20, I30, I40, le Veloster et bientôt le Santa Fe. Ces nouveautés ont permis à Hyundai de passer dans une autre dimension, celle d’une marque généraliste à forte capacité. En outre, nous sommes aujourd’hui présents sur tous les segments et nous représentons une force à part entière sur chacun d’entre eux. Si on m’avait dit il y a quelques années que Hyundai concurrencerait la Golf, jamais je ne l’aurais cru ! Ajoutons à cela des produits compétitifs, de très bonne qualité, respectueux de l’environnement. Sans oublier qu’ils sont produits sur le sol européen à hauteur de 65 %. Enfin, d’autres éléments comme le partenariat d’événements majeurs tel l’Euro de football permettent à Hyundai d’entrer dans une nouvelle dimension en Europe.

JA. En termes de chiffres, Hyundai connaît une croissance de 10 %, à 253 244 unités vendues à fin août en Europe. Quels sont vos objectifs d’ici la fin de l’année ?
MH.
Nous parlerons ici en termes de part de marché. Cela étant dit, le marché est si volatil et si difficile à lire en Europe ces derniers temps qu’il nous est compliqué de prévoir nos résultats. Cela vaut pour tous les constructeurs. Néanmoins, après une part de marché de 2,9 % en 2011, nous devrions terminer l’exercice 2012 à 3,5 %, ce qui montre de façon significative notre progression sur le marché européen. Une progression qui va au-delà de nos propres ambitions !

JA. Quels seront les prochains piliers de croissance en 2013 ?
MH.
Ils sont nombreux, mais le couple I20/I30 devrait à nouveau être le moteur de cette croissance, d’autant plus que nous avons élargi notre gamme en partant de ces deux modèles. L’I40 devrait aussi de son côté apporter son lot de satisfactions sur un segment sur lequel nous étions absents ces dernières années. De façon générale, et comme je l’ai dit en préambule, Hyundai dispose désormais d’une gamme complète lui permettant d’être présente partout. Mais le produit ne fait pas tout, nous pourrons également compter sur une communication plus développée, sur des partenariats à tous les niveaux et sur un nouveau vecteur d’image avec notre retour sur le Championnat du monde des rallyes auquel nous devrions participer dès 2013, avant un programme complet en 2014. En sus de tout cela, je n’oublie pas l’apport et le travail fournis par nos concessionnaires et nos réseaux de distribution.

JA. Justement, quel est le poids de votre réseau de distribution en Europe aujourd’hui ?
MH.
Vous savez que nous avons réorganisé la distribution de certains de nos marchés comme l’Allemagne, la France, le Royaume-Uni ou l’Espagne, où nous avons créé des filiales à part entière pour y gérer le développement de la marque.
Quant à notre poids sur le marché de la distribution, Hyundai compte à l’heure actuelle 2 300 points de vente et 1 800 investisseurs dans la plupart des pays européens, des chiffres pas encore assez conséquents pour accompagner la croissance de Hyundai en Europe, et nous devrons augmenter notre présence dans certains pays.
Sur nos marchés les plus importants, à savoir l’Allemagne, le Royaume-Uni, la France, l’Italie et l’Espagne, dans l’ordre, notre but est aujourd’hui d’accentuer notre présence dans leurs capitales, ce qui n’est pas évident au regard de l’investissement qu’il convient de consentir. Mais c’est un objectif.

JA. Quel est le regard que vous portez sur les résultats de Hyundai en France, notamment depuis qu’elle est devenue une filiale à part entière ?
MH.
Pour beaucoup de marques qui ne sont pas françaises, le marché hexagonal est très compliqué et il est difficile d’y réussir, même si depuis quelques années les choses ont évolué. Cependant, Hyundai a réussi à percer et à devenir une marque reconnue sur le sol français puisqu’elle devrait clôturer l’année avec une part de marché de 1,4 %, ce qui n’est pas négligeable. En quelques années, le nombre de marques considérées par les consommateurs, français ou européens, s’est considérablement développé, notamment en raison de la crise et de l’évolution des mentalités. Hyundai doit profiter de ces changements et en tirer profit. Si à l’heure actuelle, notre position est satisfaisante, je suis sûr que nous pouvons encore faire mieux avec toujours plus de passion, d’investissement et d’implication.

JA. Quelques jours avant le Mondial, Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif, avait attaqué les marques comme Hyundai ou Kia, déclarant qu’“acheter coréen, c’était favoriser le dumping social”. Que lui répondez-vous ?
MH.
Nous restons avant tout concentrés sur notre métier et essayons de ne pas nous intéresser aux déclarations politiques. Néanmoins, je souhaite préciser que 65 % de nos véhicules vendus en Europe sont produits en Europe, 15 % de ces mêmes ventes sont produites en Turquie et seul le reste est fabriqué en Corée. Je pourrais aussi rappeler que certains véhicules de la marque Renault, une marque française, comme la Latitude ou la Koleos, sont produits en Corée. Enfin, pensez-vous qu’avec une part de marché de 1,5 %, nous sommes si dangereux pour les marques nationales ?
 

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