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Constructeurs

Ineos se lance dans l'automobile avec le Grenadier

Publié le 1 juillet 2020

Par Christophe Jaussaud
4 min de lecture
Le groupe britannique, propriété de Jim Ratcliffe, se lance dans l'industrie automobile avec le Grenadier, un 4x4 à l'ancienne ressemblant étrangement au Defender originel aujourd'hui disparu. L'investissement se monte à 1 milliard de livres et la production débutera fin 2021.
Ineos Automotive pense pouvoir vendre 25 000 Grenandier par an dans le monde.

 

Le Land Rover Defender, dans sa version originelle, n'est plus depuis 2016 et cela semblait manquer à Jim Ratcliffe, le patron d'Ineos. Le milliardaire a donc choisi, dès octobre 2017, de faire le sien même si lors d'une rapide présentation digitale à la presse, Dirk Heilmann, directeur général de Ineos Automotive, a indiqué que la source d'inspiration était davantage le concept de la Jeep Willys de 1941. Peut-être pour ne pas froisser JLR, mais personne n'est dupe. Toujours est-il que le designer, Toby Ecuyer, avait plutôt le Defender en tête. "Le cahier des charges était simple. Nous avons entrepris de concevoir un 4x4 moderne, fonctionnel et ultra-performant, pragmatique avant tout" a-t-il indiqué. "Un design facile à lire et sans ambiguïté sur le rôle du Grenadier."

 

Alors le Grenadier ne va pas prendre la route tout de suite, il entre dans la phase de tests et de développement pour une production qui devrait débuter d'ici fin 2021. Ineos a choisi d'implanter une usine à Bridgent, au Pays de Galles, où 200 emplois seront créés et même 500 si le succès est au rendez-vous. C'est justement dans cette ville que Ford doit fermer cette année une usine de moteurs qui emploie 1 700 personnes. Certains éléments, dont des composants châssis ou des éléments de carrosseries, viendront du Portugal. L'investissement global pour ce projet serait de 1 milliard de livres. Mark Tennant, le directeur commercial d'Ineos Automotive, vise, une fois la machine lancée, environ 25 000 ventes par an. Rapidement après le Grenadier 5 portes, il y aura une version pick-up.

 

Les premières livraisons se feront au Royaume-Uni et en Europe avant d'essaimer dans tous les gros marchés à l'exception de la Chine qui n'est pas mentionnée. Pour Ineos, les marchés clés seront naturellement le Royaume-Uni, les Etats-Unis, l'Australie, l'Afrique du Sud et l'Allemagne. Les cibles ne sont pas nouvelles et Mark Tennant en a défini quatre. Ineos Automotiove visent notamment ceux qui ont besoin d'un outil de travail (de l'artisan, au paysan en passant par les appels d'offres des grandes sociétés) mais aussi ceux, comme les particuliers, qui auraient besoin des forces du Grenadier dans leurs loisirs (tracter un bateau par exemple) ou leur vie quotidienne.

 

"La tâche de construire une marque et de la faire connaître est assez ambitieuse. Plus tôt nous commençons, mieux c'est" a expliqué Dirk Heilmann. Quant au mode de distribution, il est pour l'heure resté flou : "nous nous adapterons selon les pays", laissant donc penser que le digital côtoiera des points de vente physique. Idem pour l'après-vente, qui n'est pas défini à ce jour, mais le directeur général a évoqué des "services mobiles" notamment pour les flottes. Les tarifs ne sont pas encore connus, l'état-major disant seulement que le Grenadier ne sera ni bon marché, ni haut de gamme. Le Financial Times évoquait quant à lui récemment un prix de départ de 30 000 livres.

 

Ineos se lance donc dans l'automobile mais en faisant appel à de nombreuses sociétés qui ont pignon sur rue dans le secteur. Ainsi, l'industrialisation du Grenadier sera confiée à Magna Steyr. Gestamp fournira le châssis échelle, Carraro les essieux et Magna les suspensions. Reste la mécanique. Ineos mettra sous le capot les six cylindres en ligne de BMW, essence et Diesel. Dans le contexte actuel, cette définition produit paraît anachronique mais le Grenadier se veut mondial. Vu d'Europe, à la question d'une motorisation plus "propre", "le temps n'est pas encore venu. Le stockage d'énergie et la batterie ne permettent pas d'avoir une autonomie suffisante", selon Dirk Heilmann. Il préfère voir plus loin, c'est-à-dire à la pile à combustible et à l'hydrogène pour une deuxième génération. A suivre.

 

 

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