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Constructeurs

Hyundai Santa Fe dans la cour des grands

Publié le 21 avril 2006

Par David Paques
6 min de lecture
Plus grand, plus gros, plus fort, le nouveau Hyundai Santa Fe prend de l'importance et change de catégorie. La marque coréenne entend, en effet, positionner son SUV sur les talons des X5 et autres Touareg. Une montée en gamme pour un véhicule qui revendique sa filiation au monde des berlines. "Positionnant"....

...Voilà le terme qu'aime à répéter Jean Claude Debard, Président de Hyundai France, au sujet de son nouveau Santa Fe. "Positionnant", c'est l'idée que son conducteur opte clairement pour un paraître haut de gamme. 17 centimètres plus longs, 5 cm plus large, le Santa Fe atteint désormais 1,79 m de haut et affiche pléthore d'équipements des plus intéressants pour un tel niveau de prix. Sièges chauffants à réglages électriques, climatisation bi-zone à réglage séparé, recyclage d'air automatique, système audio MP3, système de navigation, ABS, ESP, six airbags… la liste est longue et témoigne véritablement d'un effort du constructeur porté au confort des passagers. "Le nouveau Santa Fe est davantage européen", explique Franck Pichot, responsable produit. Plus en phase avec les attentes des marchés européens, certes, mais également à des conditions tarifaires qui s'annoncent pour le moins appréciables. Un parti-pris qui montre clairement les intentions du groupe, celui de faire passer Santa Fe dans un autre univers. "Nous avons eu la volonté d'équiper le véhicule comme une berline et non pas comme une sportive", confirme ainsi Franck Pichot. Hyundai joue indéniablement la carte familiale. Ce qui vient appuyer le fait que le nouveau Santa Fe dispose d'un grand nombre de rangements et, par exemple, d'une lunette de contrôle placée juste en dessous du rétroviseur. En augmentant le porte-à-faux et l'empattement, le constructeur a, d'ailleurs, délibérément réduit les capacités de franchissement de son véhicule. En réalité, Santa Fe est devenu un break ludique, une berline identifiante, bien plus qu'un cross-over. Car s'il garde l'appellation 4X4, bien qu'il se décline aussi en version deux roues motrices (Hyundai parie sur 20 % des ventes avec ce modèle), le nouveau Santa Fe est avant tout un véhicule familial.

Une berline identifiante

Un peu à l'image de l'ensemble de ses produits ces derniers temps, le constructeur coréen a fait prendre une tout autre allure à son SUV. Notamment en rompant totalement avec le style tout en rondeur de son prédécesseur. La seule chose qui rappelle désormais son aïeul se situe sur la face arrière du véhicule. Il




LE SANTA FE EN BREF

  • Date de lancement : le 18 mars

  • Segment de marché : SUV

  • Ses concurrentes :
    Honda CR-V 2.2 CTDi LS (27 500 € ),
    Suzuki Grand Vitara 1.9 DdiS TD 5P (27 000 € ),
    Kia Sorento 2.5 CRDi (32 650 € ),
    SsangYong Rexton 270 Xdi Confort (29 990 € ).
  • Objectif de ventes 2006 :
    5 000

  • Prix :
    29 990 €  2WD Pack Confort;
    32 350 €  4WD Pack Confort;
    34 650 €  4WD Pack Luxe;
    35 550 €  4WD Pack Luxe 7 places ;
    34 800 €  4WD Pack Luxe BVA ;
    36 700 €  4WD Pack Luxe BVA 7 p
  • s'agit de cette poignée qui permet l'ouverture de la 5e porte. Le modèle est d'ailleurs si différent de l'ancien, que Hyundai France aurait souhaité poursuivre la commercialisation de l'ancienne génération. Une manœuvre qui aurait permis à la marque d'étoffer, encore un peu plus, sa gamme. Mais cette ambition tient plus du clin d'œil et met surtout en lumière les ruptures stylistiques et identitaires opérées par la marque.
    Hyundai, propose deux niveaux de finition sur ce modèle qui légitiment, tous deux, les prétentions de la marque en termes de positionnement. En revanche, côté moteur, la version V6 de 2,7 l ne sera pas proposée en France. Les amateurs du nouveau Santa Fe n'auront en effet guère le choix. Celui-ci n'est disponible qu'en version 2.2 CRDi. Un moteur qui développe une puissance de 149 chevaux pour un couple pouvant atteindre les 335 Nm de 1 800 à 2 500 tr/min. Agréable en boîte manuelle, mais un peu moins lorsque ce dernier est associé à la boîte automatique à 5 rapports. Sur cette version, le moteur peine souvent à faire profiter le conducteur du couple du véhicule. Mais là encore, cette donnée vient légitimer les ambitions familiales du modèle. Précisons, à ce titre, que cette boîte automatique a été reprise à la Sonata, la berline de la marque. Et ce n'est pas le seul point dans la politique de vente de Hyundai France qui traduit le positionnement donné aujourd'hui au Santa Fe.
    Un autre exemple : l'acoustique. Un soin tout à fait particulier y a en effet été porté. Une attention qui renforce la filiation du modèle au monde des berlines. Et pour, une nouvelle fois, mettre ce trait de caractère en exergue, Hyundai a choisi de proposer une version 7 places. Et si la garde au toit souffre un peu sur ce modèle, pour ce qui est de cette troisième rangée, des petits gabarits s'y installent sans encombres. L'identité de Santa Fe est "le" mot d'ordre martelé aux distributeurs. Jamais à court d'idée en terme de communication, le président de Hyundai France insiste sur ce point : Santa Fe est un véhicule familial stylé et confortable. L'argumentaire de vente est bien aiguisé. Ne reste qu'à livrer le véhicule aux concessions.

    Des objectifs revus à la hausse

    Les 1 000 premiers exemplaires ont été livrés et le reliquat devrait rapidement arriver. La direction française annonce en effet avoir pris les devants pour éviter le genre de problème d'approvisionnement que la marque a connu récemment. Une initiative d'autant plus importante que la direction commerciale a revu ses objectifs à la hausse. Initialement, le groupe Frey, importateur de la marque coréenne en France, s'était en effet donné pour but d'écouler 3 500 unités de son nouveau Santa Fe. Un chiffre qui correspondait au nombre de véhicules commandés par le groupe au constructeur. Cependant, dans les concessions, l'accueil est tel que le groupe a jugé opportun de formuler une commande de 1 500 exemplaires supplémentaires. Les objectifs ont donc été portés à 5 000 ventes. Avec la nouvelle mouture de son SUV, désormais bien loin de son cousin Tucson en terme de positionnement, Hyundai France mise donc plus loin que le simple succès commercial. La marque cherche aujourd'hui à se faire une nouvelle image. A tel point, d'ailleurs, qu'elle insiste aujourd'hui pour faire de ce modèle, une véritable alternative économique au Volkswagen Touareg, Mercedes Classe M et autre BMW X5… le public jugera.


    David Paques


     





    QUESTION À

    Jean-Claude Debard, Président de Huyndai France.


    "Nous souhaitons devenir l'Audi asiatique"


    JA. Hyundai a terriblement monté ses tarifs ces dernières années ?
    J-CD. En 1999, le prix moyen d'une Hyundai était de 6 600 euros. Aujourd'hui, ce prix est passé à 15 000 euros. C'est tout de même le symbole que nos produits ont évolué. Il faut comparer ce qui est comparable. Nous ne sommes plus la petite marque alternative au véhicule d'occasion. On ne vend plus de Pony ou d'Atos ! On ne veut plus être le Volkswagen coréen, nous souhaitons devenir l'Audi asiatique. C'est ça l'objectif !

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