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Constructeurs

Hamilton en champion !

Publié le 30 mai 2008

Par Marc David
5 min de lecture
En dépit d'un changement de roue consécutif à une touchette, Hamilton inscrit son nom sur les tablettes du GP de Monaco.Déjà, la victoire de Bruno Senna en GP2, le vendredi, était peut-être un signe. Neveu d'Ayrton, Bruno a fait...
En dépit d'un changement de roue consécutif à une touchette, Hamilton inscrit son nom sur les tablettes du GP de Monaco.Déjà, la victoire de Bruno Senna en GP2, le vendredi, était peut-être un signe. Neveu d'Ayrton, Bruno a fait...

...triompher les couleurs brésiliennes à dominante jaune en Principauté, exactement 15 ans après que son oncle l'eut fait pour la dernière fois. Et Bruno Senna de figurer en tête du championnat à égalité de points avec l'italien Pantano…

Lewis Hamilton, lui, n'est pas brésilien. Mais il dispose également d'un casque jaune et surtout, il est pilote McLaren. L'écurie qui a permis à Ayrton Senna de s'imposer cinq fois consécutives en Principauté, de 1989 à 1993 ! Excusez du peu. Aussi, voir la jeune recrue britannique franchir la ligne en grand vainqueur dans le 76e des 78 tours prévus initialement (comme c'est toujours le cas en F1, la durée maximale d'une course est de 2 h), avait sans doute de quoi en émouvoir plus d'un. Même si la comparaison doit s'arrêter là…

Pourtant, à l'issue des qualifications du samedi, les choses ne se présentaient pas au mieux pour Hamilton. Visant clairement la pole, le britannique doit se contenter du 3e temps (en 1'15''839) à 52 millièmes de seconde de la pole-position arrachée par Felipe Massa (qualifié en 1'15''787). Avec le 2e temps de Räikkönen, c'est à une véritable barrière rouge à laquelle allait se frotter le pilote McLaren ; un challenge plutôt ardu à Monaco sans un coup de pouce du destin. Entre parenthèses, il fallait remonter à 1979 pour retrouver une 1re ligne toute rouge, œuvre à l'époque de la doublette Scheckter-Villeneuve…

Après ses victoires en F3 puis en GP 2, Hamilton s'impose en F1 à 23 ans

Bref, pour Hamilton, un espoir sérieux subsistait : les incertitudes liées à la météo. Le risque de pluie pour la course était évalué à 70 % ! En réalité, la pluie et le choix cornélien de pneus qui s'y rapporte (en l'occurrence, intermédiaires ou pluie extrême), ont fait de ce 66e Grand Prix de Monaco une épreuve à rebondissements multiples, même si 14 pilotes ont pu rejoindre l'arrivée.
Au feu vert, sur une piste détrempée, Hamilton se glisse sous l'aileron de Massa. Et une Ferrari de moins ! Hélas pour le britannique, il tutoie le rail au Bureau de tabac dans le 6e tour et doit rentrer au stand, pneu arrière droit endommagé. Il repart 5e, grâce à la dextérité de ses mécaniciens. Vint le tour de Massa au 16e passage. Alors qu'il menait la danse, le brésilien effectue un tout droit à Sainte-Dévote. Belle opportunité pour Kubica, qui déboulait dans son sillage. Le polonais effectuera dix tours en tête jusqu'au premier ravitaillement. Finalement 2e de cette course devant Massa, Kubica peut se vanter d'être le seul pilote exempt de toute faute. Quant à Hamilton, il a repris le commandement au 34e tour. Lors de son second ravitaillement, il chausse des slicks et, à raison d'une seconde au tour, creuse un écart conséquent sur la concurrence. Fort de 40 secondes d'avance, il voit néanmoins sa marge réduite à néant lors de la sortie de la voiture de sécurité au 60e tour, suite au crash de Rosberg. Au "restart", le britannique restera concentré pour s'en aller cueillir son premier succès en Principauté, après ceux obtenus en F3 puis en GP 2. "Monaco est mon circuit préféré, concède le vainqueur. Je voulais gagner ici plus que sur n'importe quel autre circuit. J'ai toujours regardé la course à la télé et lorsque je suis arrivé ici pour la première fois au volant d'une F3 en 2005, j'ai trouvé ce circuit génial ! Déjà, l'an dernier, je n'étais pas passé loin de la victoire (2e derrière Alonso, NDLR)". Son sixième succès, le 2e de la saison, permet au pilote McLaren-Mercedes de reprendre la tête du championnat du monde des pilotes à Raïkkönen, seulement 9e. Fort de 38 points, il précède le finlandais de 3 points, ce dernier précédant son propre équipier (Massa) d'un point. En outre, Robert Kubica se maintient bien, à 2 points du brésilien. Autrement dit, après six courses, quatre pilotes sont regroupés en six points ! Chez les constructeurs, Ferrari mène toujours la danse avec une bonne marge sur McLaren-Mercedes (69 points à 53), elle-même talonnée par BMW-Sauber (52 pts). La saison tient ses promesses avec un duel à trois, duquel semble définitivement exclu Renault qui ne voit aucune de ses deux voitures dans les points en Principauté. Dur, dur, d'autant que Carlos Ghosn n'avait pas hésité à faire le déplacement.

ZOOM

Espoirs anéantis…

  • Dans le 8e tour, Alonso puis Coulthard se font piéger par une rigole à Massenet et tapent le rail. Bourdais, alors 12e, voit sa monoplace partir de l'arrière au même endroit et vient percuter la Red Bull de plein fouet. Les chances de marquer de gros points (toujours possibles dans ces conditions) viennent de s'évanouir pour le seul français engagé…Qualifié en 18e position, Adrian Sutil est solidement accroché à la 4e place. Auteur d'un sans-faute au volant de sa modeste Force India à moteur Ferrari, le jeune allemand effectue la course de sa vie. Il est en passe de marquer les premiers points de son équipe (points oh combien importants pour une petite équipe) lorsqu'au 60e tour, Rosberg (10e), tape violemment à la piscine, obligeant de nouveau la voiture de sécurité à intervenir. A la relance, la tâche de Sutil se complique puisqu'il se retrouve coincé entre les deux Ferrari. Toutefois, au pire, une 5e place est envisageable. Hélas pour lui, Kimi Raïkkönen perd le contrôle de sa monoplace à la sortie du tunnel et vient l'harponner au freinage. Le ciel vient de tomber sur la tête du jeune allemand qui rentre au stand et abandonne. Inconsolable, il tombe en sanglots dans son stand. La course automobile est impitoyable.
  • Photo : Vainqueur un peu chanceux de ce 66e GP de Monaco, Hamilton redonne du baume au cœur à une écurie McLaren-Mercedes jusqu'ici dominée par Ferrari.


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