Francfort sur prises
Ce salon est toujours aussi grand et les constructeurs locaux font toujours preuve de gigantisme. Des milliers de mètres carrés dédiés à des dizaines de véhicules plus ou moins proches de nos routes. Et parmi eux, deux grandes tendances se détachent. En effet, les 100 % électriques et les hybrides Plug-in étaient omniprésents, comme les SUV et autres crossovers.
Francfort oblige, honneur aux constructeurs allemands, qui ont également profité de ces premiers jours de septembre pour annoncer leurs résultats commerciaux après huit mois d’activité. Et comme à la parade, les groupes Volkswagen, BMW et Mercedes affichent des résultats mondiaux en croissance. Ainsi, le géant de Wolfsburg présente une croissance de 4,5 %, à 6,17 millions d’unités, dont 1,03 million pour Audi en hausse de 7,2 %. Le groupe BMW flirte avec les 1,25 million, soit une croissance de 7,7 %, dont + 9,2 % pour la seule marque BMW. Enfin, l’étoile des Mercedes a vu grimper ses volumes de 9,3 %, à près de 920 000 unités. La triplette du Premium allemand surfe donc toujours sur la vague du succès et les nouveautés présentées ici devraient lui permettre de continuer. Mercedes en tête, qui a dévoilé le GLA, sa nouvelle silhouette sur le segment des compactes. Ce nouveau et réussi crossover, sur base de Classe A, débarquera sur nos marchés en début d’année prochaine. Quelques mois plus tard arrivera également dans la gamme, mais à l’opposé cette fois-ci, la Classe S500 Plug-in Hybrid, mariant un V6 essence de 333 chevaux et un moteur électrique de 109 chevaux. Ainsi armée, la limousine allemande, capable de parcourir 30 km en 100 % électrique, se targue de ne consommer que 3 l aux 100 km et de n’émettre que 69 g de CO2/km. Une rivale pour la Panamera e-Hybrid, qui arrive sur le marché dans quelques jours.
Plusieurs écoles pour l’électrique
La chasse au CO2 était également au cœur du monde BMW. En effet, avec l’i3, l’i8 ou encore le nouveau X5 eDrive Plug-in Hybrid, le stand bavarois était en pointe. Si pour l’i8 et le nouveau X5, il faudra encore patienter un peu, l’i3 sera, elle, sur nos routes à partir du mois de novembre. Véhicule 100 % électrique offrant 160 km d’autonomie (300 km avec un prolongateur en option), cette i3 vient bouleverser les codes avec un design extérieur vraiment spécifique et un traitement de l’habitacle, là encore, atypique. Une différence qui ne se voit, en revanche, pas du tout chez Volkswagen avec les e-Golf et e-Up. Le constructeur a au contraire choisi “d’électrifier” ses modèles existants. L’avantage reste la grande flexibilité, et donc un moindre risque, car ces modèles électriques reposent sur la même base technique, la plate-forme MQB pour la Golf, et peuvent ainsi être produits sur la même ligne à des cadences plus ou moins élevées selon la demande. La petite Up sera dans le réseau français à partir du mois de novembre prochain alors qu’il faudra patienter jusqu’à mi-2014 pour la Golf.
Des hybrides Plug-in pour tous les goûts
Chez Audi, avec la disparition de la R8 e-tron, le 100 % s’est pour l’heure effacé des écrans radar. En revanche, l’hybride Plug-in y prend une place de choix. Dès 2014, l’A3 e-tron deviendra une réalité commerciale capable de parcourir 50 km en 100 % électrique avant que le bloc 1.4 TSi de 170 chevaux ne prenne le relais. Une technologie également disponible sur la Golf en 2014. L’avenir hybride chez Audi pourrait aussi passer par le groupe motopropulseur du Concept Quattro. En effet, en plus de dévoiler des éléments stylistiques des futures gammes RS, voire du prochain TT qui apparaîtra en 2014, ce concept cache un V8 biturbo et moteurs électriques (50 km en 100 % électrique) qui développent une puissance cumulée de 700 ch pour une consommation de 2,5 l/100 km. Mais, en attendant, la palme de l’hybridation sportive revient à Porsche avec la présentation de la version définitive de la déjà mythique 918 Spyder. Celle qui sera fabriquée à seulement 918 exemplaires cache un V8 de 608 chevaux associés à deux moteurs électriques offrant 286 chevaux supplémentaires, mais aussi une autonomie de 30 km en mode tout électrique. Le tout affichant seulement 1 634 kg sur la balance. Le résultat semble hallucinant : 887 chevaux, le 0 à 100 km/h abattu en 2,8 secondes, 345 km/h en pointe et, référence ultime pour les Allemands, elle a bouclé les 20,6 km de la boucle Nord du Nürburgring en seulement 6 minutes 57 secondes, améliorant ainsi de près de 15 secondes le précédent record pour une voiture de série. Il faut maintenant surveiller les temps de LaFerrari et de la McLaren P1 l’année prochaine.
Bientôt des crossovers partout
L’autre grande tendance de cette 65e édition restera la place accordée aux SUV. En effet, quasiment aucune marque ne manquait à l’appel dans ce domaine. Alors que l’on attendait le nouveau Qashqai, Nissan a choisi de dévoiler son nouveau X-Trail. Et la rupture est complète. Le cubique baroudeur a soigné ses lignes, mais pour ses capacités de franchissements, il faudra encore attendre. Kia s’est essayé au SUV urbain avec son concept Niro. Même si le constructeur annonce vouloir simplement juger les réactions du public, il y a fort à parier que le Niro deviendra un concurrent des Captur et autres 2008 à l’horizon 2015. Une date où devrait apparaître le nouveau Suzuki Grand Vitara qui se cache sous les traits du concept iv4. Et que dire du concept C-X17 de Jaguar. Bien qu’annoncé en tant que concept, son réalisme ne laisse que peu de doute quant à l’avenir de cette étude. En revanche, celui de Lexus est plus étonnant. Préfigurant le futur SUV compact de la marque de luxe nippone, le concept LF-NX explore une voie stylistique nouvelle. Last but not least : le Citroën Cactus.
Les atypiques crossovers français
Malgré la 308 R et bien que le 3008 ait fait peau neuve à l’occasion du salon, la star du groupe français était à découvrir sur le stand Citroën. Appelé à devenir le C4 Cactus dès la mi-2014 et officiellement dévoilé au premier trimestre prochain, le Cactus présente surtout l’avenir de la gamme C. Véhicule ayant fait l’objet de vrais partis pris, il fait la part belle à des valeurs relativement simples qui ont plutôt tendance à être masquées aujourd’hui. Ainsi, sans oublier les fonctions essentielles, notamment centralisées dans des grands écrans tactiles au centre de la planche de bord, le Cactus privilégie la convivialité, comme en témoigne la banquette à l’avant. De la même manière, à l’extérieur, les designers ont choisi une certaine simplicité sans toutefois renoncer à l’innovation. Par exemple, les Air Bump, appelés à protéger les parties de la carrosserie exposées aux chocs du quotidien, sont devenus un élément de style, même une signature. Enfin, parmi les autres nouveautés très attendues côté français, il y avait l’Initial Paris. En effet, le dernier pétale de la fleur de Laurens van den Acker, illustrant la sagesse, a, en plus de remplacer l’Espace, la mission de positionner Renault dans l’univers du Premium. A l’image de DS pour Citroën, Renault veut en effet tenter de sortir de la mêlée avec cette ligne. En attendant, l’Initiale Paris de Francfort se présente comme le successeur de l’Espace. Toutefois, fini le monospace “utilitaire”, Laurens van den Acker et ses équipes ont voulu “crossoveriser” cet héritier. Le résultat est étonnant, plein de promesses, mais percher un modèle sur des jantes gigantesques ne suffira pas.
Cette 65e édition a donc été riche. Très riche en nouveautés, mais aussi en rencontres. Retrouvez dans notre prochaine édition un compte-rendu plus complet avec, entre autres, les interviews d’Alain Vissier, vice-président de Volvo Cars, Ben Oeyen, vice-président de Kia, ou de Maxime Picat et Frédéric Banzet, les directeurs généraux de Peugeot et Citroën.
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