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Essai Audi A3 TFSI e : rechargée à bloc

Publié le 10 février 2025

Par Christophe Jaussaud
7 min de lecture
Avec une autonomie électrique pouvant atteindre 142 km, la nouvelle A3 TFSI e fait un retour remarqué sur le segment des berlines compactes premium hybrides rechargeables. Audi compte sur elle pour atteindre un mix de 25 % de PHEV dans ses ventes en 2025.
Essai Audi A3 hybride
En 2025, Audi France estime que les deux versions de l'A3 hybride rechargeable représenteront 50 % des ventes du modèle. ©Audi

Depuis son apparition en 1996, le succès de l'A3 ne s'est jamais démenti. En effet, Audi en a écoulé plus de six millions jusqu'ici, dont 366 000 en France. Largement revisitée en milieu d'année 2024, cette quatrième génération de la compacte premium a encore été la deuxième meilleure vente de la marque dans l'Hexagone avec plus de 8 000 immatriculations. Audi complète aujourd'hui la gamme avec deux versions hybrides rechargeables.

 

Un type de motorisation qui s'est adjugé 16 % du segment et 33 % des ventes du modèle en 2024 avec plus de 2 700 unités. Un volume qui place l'Audi en tête sur ce sous-segment. Cette part devrait grimper cette année puisque le constructeur escompte que la moitié des A3 livrées en 2025 (environ 9 000 unités) soient des hybrides rechargeables. La carrosserie Sportback devrait représenter neuf ventes sur dix. Le reste étant dévolu à la baroudeuse Allstreet car la berline tricorps n'est pas proposée en PHEV.

 

 

Audi se montre donc ambitieux, mais il faut dire que l'univers concurrentiel de son modèle est relativement dégagé. La BMW Série 1, leader du segment des compactes premium en volume, ne propose pas cette motorisation alors qu'elle est disponible sur le X1.

 

Seules la Mercedes-Benz Classe A (environ 80 km en électrique) et la DS4 (62 km en électrique) sont sur son chemin, mais sans pouvoir réellement rivaliser sur les prestations électriques. En 2024, les PHEV ont représenté 27,6 % des ventes de l'allemande (1 991 sur 7 225 unités) et 37,1 % de la française (2 247 sur 6 049 unités).

 

Toutefois, il faut aussi souligner que les ventes d'hybrides rechargeables ne sont pas au beau fixe en France. En effet, en 2024, elles ont seulement représenté 8,5 % du marché, avec 146 392 immatriculations (-10,2 %). Et cela ne démarre pas mieux en 2025 avec seulement 4,2 % du marché en janvier, avec 4 852 unités. C'est moins que le diesel qui a affiché 4,3 % des ventes (4 956 unités).

 

Autonomie électrique doublée !

 

L'hybridation rechargeable de l'A3 va bientôt fêter ses dix ans puisque la première date de 2016. À l'époque, cette A3 e-tron affichait une cinquantaine de kilomètres en électrique. La génération suivante, en 2020, arrivera à environ 70 km sous l'appellation de TFSI e. Cette cuvée 2025 marque un vrai pas en avant avec une autonomie électrique doublée !

 

En effet, grâce à une batterie de 26 kW brut (19,7 kW net) contre 13 auparavant, la berline peut parcourir jusqu'à 142 km en mode "zéro émission" selon le cycle mixte WLTP. L'autonomie de la "petite" A3 PHEV avec ses 204 ch, baptisée 40 TFSI e, oscille entre 127 et 142 km alors que la "grosse", 45 TFSI e avec ses 272 ch, affiche environ 125 km. Dans les deux cas, le moteur électrique, qui affiche jusqu'à 85 kW (115 ch), est placé dans la boîte à double embrayage.

 

L'encombrement de la batterie, qui compte 96 cellules prismatiques, est quasi identique. Les ingénieurs ont principalement travaillé sur la chimie et l'isolation pour atteindre 73 ampères-heures contre 37 précédemment.

 

L'Audi A3 TFSI e embarque un chargeur 11 kW et accepte 50 kW en recharge rapide. ©Audi

 

Ainsi armée, l'homologation de cette A3 annonce entre 0,3 et 0,5 litre pour 100 km, soit des émissions de CO2 entre 6 et 10 g/km. Mais le plus important est peut-être la consommation une fois la batterie déchargée. Grâce à l'arrivée du nouveau bloc 1.5 TFSI Evo (150 ch ou 177 ch selon la version), la marque annonce des consommations mixtes tout à fait raisonnables, allant de 4,9 à 5,4 litres (112 à 122 g/km de CO2). Les mêmes consommations que l'A3 diesel 35 TDI (150 ch), mais qui affiche toutefois des émissions supérieures (128 à 139 g/km).

 

Des valeurs qui pourraient enfin permettre aux PHEV de tenir leur promesse d'offrir le meilleur des deux mondes. Car jusqu'ici le décalage entre la consommation théorique et réelle a bien souvent découragé les entreprises de poursuivre l'aventure hybride rechargeable. Avec cette nouvelle génération, Audi compte bien faire la démonstration de la pertinence de la solution qui semble être arrivée à maturité.

 

Y compris pour la recharge, puisque le modèle embarque maintenant un chargeur de 11 kW et accepte jusqu'à 50 kW en recharge rapide. De quoi remplir l'accu en 28 mn. Et tous les câbles sont de série.

 

L'habitacle de cette variante PHEV est semblable au reste de la gamme A3. ©Audi

 

Au chapitre du design et dans l'habitacle, cette A3 PHEV ne change pas grand-chose. Les principales différences sont en fait dans le soft du MMI qui permet de suivre la gestion de l'énergie ou gérer la recharge. Un bouton EV fait également son apparition sur la console centrale pour forcer le mode 100 % électrique. Un mode sélectionné par défaut à chaque démarrage. Le reste du temps, le véhicule est en mode "Hybrid auto" qui optimise la consommation.

 

Parmi les changements invisibles, les ingénieurs ont légèrement revu les suspensions, avec des ressorts et amortisseurs plus raides, car avec la batterie sous la banquette le poids sur l'essieu arrière est supérieur (45 %) aux A3 thermiques ou micro-hybridées (MHEV).

 

Un tiers des ventes aux professionnels

 

Cette nouvelle offre hybride rechargeable sur l'A3 Sportback est proposée en trois finitions : Design, Business Exécutive et S-Line. La dernière devrait être le cœur de gamme, mais la Business Exécutive, taillée pour les professionnels, ne devrait pas être loin.

 

Les clients BtoB, qu'il s'agisse de flottes ou de ventes via le réseau, devraient s'adjuger plus d'un tiers des ventes. La gamme débute à 47 900 euros pour culminer à 55 900 euros. La variante Allstreet, seulement disponible en deux finitions (Design et Avus), est facturée de 49 800 à 54 250 euros.

 

 

Avec cette profonde mise à jour technique du système hybride, l'Audi A3 prend un coup d'avance sur ses concurrentes directes. Mais comme avec les modèles électriques aujourd'hui, le dernier entrant prend souvent l'avantage. C'est une question de cycle de vie et gageons qu'il y aura des réponses dans les mois à venir.

 

L'A3 Sportback TFSI e est disponible en deux niveaux de puissance (204 et 272 ch). La variante Allstreet ne propose que la "petite" version de 204 ch. ©Audi

 

En attendant, la concurrence pourrait finalement être interne puisque d'autres modèles du groupe Volkswagen, comme la Golf par exemple, disposent de la même chaîne de traction hybride. Quoi qu'il en soit, Audi compte sur sa berline compacte pour atteindre ses objectifs.

 

En plus de vouloir vendre 10 % de véhicules en plus cette année, et ainsi passer la barre des 50 000 unités, Audi vise une part de 50 % pour ses modèles électrifiés, équitablement répartis entre les 100 % électriques et les hybrides rechargeables. L'A3, modèle à volume, aura donc un rôle déterminant même si elle sera épaulée dans le courant de l'année par les nouvelles A5, Q5 et Q3 électrifiés.

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