Entretien avec Pascal Schmitt, directeur général de Nissan West Europe
...Quel regard portez-vous sur l'année écoulée et le pic de décembre que certains jugent "artificiel" ?
Pascal Schmitt. Pour Nissan, le pic de décembre n'est pas artificiel, mais s'apparente plutôt à un effet de fin d'année comme nous en avons déjà vécu par le passé. La marque a connu une année en deux temps avec un 1er semestre délicat et un 2nd semestre positif. Au final, nous affichons des ventes VP en hausse de 3 %. En dessous de nos objectifs, mais disons que c'est pas mal.
JA. Avez-vous réussi à relancer le Note en fin d'année ou reste-t-il en difficulté ?
ps. Les résultats ne sont toujours pas satisfaisants et nous travaillons avec le réseau pour déployer plus d'énergie et de conviction sur ce modèle. Par ailleurs, je pense que l'arrivée de Grand Modus aura un effet bénéfique pour le Note car il fera mieux connaître ce segment.
JA. Quelle a été la part de vos ventes à particuliers l'an passé ?
ps. La ventilation de nos ventes se décline comme suit : 70 % à particuliers et 30 % à sociétés.
JA. Talon d'Achille en 2006, la rentabilité du réseau s'est-elle améliorée ?
ps. Elle se situait à 0,3 % fin 2006 et après un 1er semestre 2007 très difficile, nous avons commencé à rattraper notre retard et à repartir de l'avant. Elle s'établit aux alentours de 0,5 %. En outre, je souligne que la rentabilité sur le VO et les PR fait partie de nos priorités pour 2008, notamment par le biais du renforcement de notre label VO et de son image, ainsi que d'un travail sur les contrats de garantie.
JA. Quelles sont vos attentes pour 2008 en termes de ventes ?
ps. 2008 doit être une année record pour Nissan avec un volume de 50 000 VP et VU. Je pense d'ailleurs que nous naviguerons déjà dans ces eaux sur l'année fiscale 2007-2008. Le Qashqai sera encore notre moteur et devrait dépasser les 10 000 immatriculations. D'autant que nous débutons l'année avec un portefeuille de commandes important et que les délais de livraisons s'améliorent, environ 4 mois d'attente et cela peut encore baisser.
JA. Selon vous, quel sera l'impact du bonus-malus sur le marché ?
ps. Cette loi favorisera indéniablement certains modèles et certaines motorisations, surtout les petits blocs Diesel. Cependant, d'une manière générale, cela va être absorbé dans les niveaux de remises, comme l'atteste la communication actuelle de certains constructeurs… Par ailleurs, je pense que le marché sera très difficile à lire dans les premiers mois de l'année, surtout que l'on ne connaît toujours pas le second volet du Grenelle de l'environnement. Un élément comme l'éventuelle annualisation du malus est par exemple important. Ce qui est sûr, c'est que nous allons désormais mettre dans le coût de chaque produit son empreinte environnementale. C'était déjà le cas dans d'autres secteurs, mais cela prend une ampleur qu'on attendait pas vraiment dans l'automobile. C'est juste un peu dommage qu'on se limite au CO2, la loi aurait pu être plus efficace, notamment pour enrayer le vieillissement du parc. Mais peut-être que le second volet du Grenelle nous réserve justement quelques ajustements dans ce sens. Au niveau de Nissan, le Qashqai est dans la zone neutre, ce qui est capital. Certains modèles sont concernés par le malus, mais c'est une affaire de segments qui n'a rien de propre à Nissan, donc ce n'est pas très significatif.
JA. Dans une perspective environnementale, vous évoquiez la commercialisation d'un véhicule électrique vers 2010 à Genève, confirmez-vous cette date ?
ps. Je ne peux pas confirmer cette date, mais Carlos Ghosn a indiqué 2010 ou 2011 lors du dernier Salon de Tokyo. Il semble privilégier les solutions électriques aux systèmes hybrides. En général, pour lire l'avenir de Nissan, le concept Pivo est une boule de cristal fiable qui donne des indices dépassant le strict champ des modes de propulsion.
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