Endurance : Aston Martin, digne dauphin de Corvette
...magnifique victoire avec une avance de 4''945 sur la Corvette de Gavin et Beretta tandis que l'autre Corvette C6R de Johnny O'Connell et Ron Fellows s'adjuge la 3e place avec une avance de 0''474 sur l'Aston Martin de Tomas Enge et Darren Turner. En fait, l'ultime épreuve de la saison ALMS, d'une durée de quatre heures, a été âprement disputée dès le départ puisque les quatre GT1 ont toutes terminé à moins d'un tour l'une de l'autre. Certes, ce duel hyper serré a débouché une fois de plus sur un double titre Pilotes/Constructeurs pour Corvette Racing. Mais surtout, cet ultime affrontement donne une idée de la saison 2006 en catégorie GT1, saison dont le point d'orgue demeure évidemment la grande classique mancelle. Aux 24 Heures du Mans, Aston Martin réussit le meilleur temps des qualifications (une performance à mettre au crédit du tchèque Tomas Enge), prouvant si besoin en était la vélocité des DBR9. La course ? Après que les mécaniciens de Corvette et d'Aston Martin se soient serrés la main peu avant le départ (selon la tradition américaine), les choses sérieuses commencent. Après avoir pris les devants, la n°007 du poleman est rapidement confrontée à une fuite d'huile. Elle rentre aux stands et perd 25'. A 18 h, soit après une heure de course, l'Aston 009 s'est intercalée entre les Corvette n°64 et 63. La première des deux concurrentes américaines occupera la tête jusqu'à minuit mais jamais l'écart avec l'Aston ne dépassera la minute. Au prix d'une attaque de tous les instants, Pedro Lamy, l'équipier des deux Stéphane (Sarrazin et Ortelli), parvient à reprendre les devants. Tirant profit de la nuit, l'équipage Lamy-Sarrazin-Ortelli se construit une avance de plus d'une minute, qui se porte à deux dans la matinée et à un tour le dimanche midi. Et c'est alors que l'impensable se produit. A 14h03, l'embrayage de la n°009 lâche avec Stéphane Ortelli au volant. Une voie royale s'ouvrait à la Corvette n°64, jusqu'ici battue…
Malchanceux dans la Sarthe, le constructeur de Newport Pagnell doit poursuivre ses efforts
Derrière cet engagement officiel du constructeur britannique de Newport Pagnell (victorieux au Mans en 1959, faut-il le rappeler), se cache Prodrive. La société fondée en 1984 par David Richards et Ian Parry a d'abord fait courir d'autres marques, dont bien sûr Subaru en rallye, et Ferrari en endurance via la Maranello. Puis, en 2004, George Howard-Chappell (chef de projet) et ses hommes ont jeté leur dévolu sur la nouvelle Aston Martin DBR9. Coque autoporteuse en aluminium, carrosserie carbone et aluminium, moteur V12 tout alu de 5,9 l d'une puissance de 600 ch à 6 750 tr/mn, boîte longitudinale X-Trac 6 vitesses… sur le papier, l'ensemble ne manque pas d'atouts. D'ailleurs, la voiture fait des débuts tonitruants en 2005, puisqu'elle remporte le GT1 aux 12 h de Sebring avec Brabham-Turner-Ortelli (4e au général) avant de signer le doublé au Tourist Trophy (Silverstone), grâce à Kox-Lamy et Brabham-Turner. Hélas, pour son retour au Mans après 16 ans d'absence, Aston Martin subit la loi des Corvette en course. Il est vrai, aussi, que les voitures jaunes produites dans l'usine Pratt & Miller à Detroit ne sont pas les premières venues. Reste que les efforts consentis méritent d'être poursuivis car "Aston" a véritablement les moyens de s'imposer dans la Sarthe… et ailleurs.
M.D.
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