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Constructeurs

“Devenir global et investir sur les marchés de niche”

Publié le 3 avril 2015

Par Gredy Raffin
4 min de lecture
Pour Volker Mornhinweg, le président de Mercedes-Benz Vans, les choses sont claires : la division Utilitaires du groupe allemand doit soutenir une stratégie de diversification, géographique et mercantile.
Volker Mornhinweg, président de Mercedes-Benz Vans.

JOURNAL DE L’AUTOMOBILE. Considérez-vous la législation européenne en matière d’émission de CO2 comme une menace ?
VOLKER MORNHINWEG.
C’est un véritable challenge, même si on parle d’un changement qui s’appliquera en 2020 sur les utilitaires. Nous devons investir lourdement d’ici là, mais nous pensons que cela est réalisable. On peut se féliciter de voir que le législateur a fixé des objectifs différents pour les VP et les VUL car, au final, nous fournissons des clients qui ont des enjeux business et non uniquement de commodité.

JA. Sur quelles technologies allez-vous miser, hors Diesel ?
VM.
C’est un package de technologies, qui va de la transmission au pont arrière, aux pneus à faible résistance, en passant par la gestion thermique du moteur, l’arrêt automatique du moteur. Avec le nouveau Vito, nous introduisons l’hybridation, mais aussi la direction électrique. Nous travaillons sur l’aérodynamique.

JA. Vous faites référence à l’hybridation, qu’en est-il ?
VM.
Nous avons été le premier à mettre en œuvre cette technologie, il y a trois ans, avec le Vito e-Cell qui était tout électrique. Mais le succès n’a pas été au rendez-vous car le véhicule était plus coûteux et la pauvreté du réseau de rechargement en limitait l’utilisation. Nous avons en plus amélioré le Diesel, créant une concurrence difficile à battre. Le Vision E, présenté à Genève, se focalise alors d’avantage sur le transport de personnes que sur l’utilitaire, car les technologies embarquées à l’intérieur y ont un potentiel plus fort, selon nos études.

JA. Quid du gaz naturel et de l’hydrogène ?
VM.
Nous avions placé beaucoup d’espoir dans cette technologie, en nous appuyant sur les prévisions, mais il s’est avéré que la demande a été limitée et que le marché n’a pas décollé. Sûrement en raison du TCO. Quant à l’hydrogène, nous maîtrisons cette technologie et la voyons comme une opportunité, mais à long terme.

JA. Dans quelle mesure allez-vous faire appel au partage de technologie ?
VM.
Nous sommes suffisamment forts chez Daimler pour développer ces solutions en interne. A l’inverse, si un constructeur nous démarche pour en profiter, nous serions disposés à discuter.

JA. Peut-on avoir des précisions sur les ventes de Mercedes Vans ?
VM.
L’année 2014 a été la meilleure année de notre histoire, avec 294 600 unités vendues. L’Allemagne, le Royaume-Uni, les Etats-Unis, la France, la Chine et la Russie ont été, dans cet ordre, nos marchés principaux. Notre part de marché européenne a été de 19,7 %, selon nos calculs, sur le créneau des VUL moyens et supérieurs. Nos clients sont les artisans, les sociétés de coursiers et les administrations.

JA. Sentez-vous une pression de la concurrence, alors que le marché repart à la hausse ?
VM.
En tant que constructeur global, nous pouvons compenser en jouant sur d’autres marchés. Dans certains pays, nous avons été attaqués par nos concurrents qui, tout simplement, baissent les prix. Le client le voit d’un bon œil, mais les prix doivent toujours revenir à la normale car, à long terme, ce jeu ne peut durer, au risque de mettre la société en péril. Mercedes Vans s’impose un niveau de qualité et d’innovation qui soutient une politique de prix qui doivent rester corrects.

JA. En parlant d’innovation, qu’en est-il de la connectivité ?
VM.
La connectivité gagnera en importance, forte de l’expérience acquise en BtoC. Les clients auront ainsi une perception positive de nos produits. Nous pensons que nous pourrons aider nos clients spécialistes de la livraison et qui ont besoin d’optimiser leur tournée en temps réel.

JA. Quelle est la place des particuliers dans la clientèle de Mercedes Vans ?
VM.
Nous devons devenir global et investir sur les marchés de niche, comme les particuliers. Nous allons continuer dans cette voie et allons même nous aventurer sur le créneau des véhicules extrêmes. Pour comprendre notre vision, regardez notre concept-car. Le Classe V, il y a un an inaugurait cette idée, mais, désormais, nous voulons aller plus loin avec une gamme de véhicules que l’on peut considérer comme des salons d’affaires ou de relaxation, qui constitueront un grand intérêt auprès d’une clientèle particulière haut de gamme.

JA. Face à cette poussée des volumes, qu’en est-il du VO ?
VM.
Depuis six mois, nous avons mis en place au siège une équipe et des process. Elle a la charge de faire respecter les méthodes de travail et de rendre le produit d’occasion attractif. Il est trop tôt pour parler d’effets. ceux-ci sont attendus pour 2015.
 

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