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Constructeurs

Citroën veut se renforcer sur le marché des entreprises

Publié le 22 mai 2009

Par Alexandre Guillet
6 min de lecture
Citroën a réuni ses clients "Entreprises" pour un débat sur le thème "Automobile et Entreprise, le défi écologique". Où il fut beaucoup question des véhicules électriques, mais aussi de la volonté de Citroën de devenir...
...leader sur le marché des sociétés en France et de doubler ses parts de marché en Europe.

Xavier Chardon, récemment promu directeur du commerce de Citroën France, revient sur un 1er quadrimestre satisfaisant : "Dans le contexte difficile que tout le monde connaît, nous avons réussi à progresser. Cette croissance a notamment été réalisée sur le marché des entreprises où nous avons conquis la seconde place devant Peugeot, avec 19 % de parts de marché VP-VU, soit une nette progression même si les volumes sont naturellement en baisse. Sur le marché des entreprises et hors LCD, la C5 domine désormais le segment M2, avec 23 % de parts de marché, devant la Passat. Le C4 Picasso demeure aussi en tête de son segment et contrairement à ce que nous avions initialement prévu, le C3 Picasso séduit aussi les entreprises en se positionnant comme une alternative au break M1. Ainsi, sur 10 000 commandes, 2 000 émanent de ce marché". Le plan produits à venir recèle par ailleurs la nouvelle C3, qui sera présentée à moins de 100 g de CO2/km, puis rapidement à 90 g, et la première DS dont les commandes seront ouvertes cet été pour des livraisons en 2010. Par ailleurs, la marque se réjouit des progrès accomplis sur le front de la qualité, comme en attestent les derniers résultats obtenus auprès de l'Adac. "Ces derniers temps, nous avons divisé nos coûts de garantie par deux. Et je puis vous assurer qu'avec mes expériences allemandes passées, je vais rester très vigilant sur ce sujet", assène ainsi Jean-Marc Gales, directeur général de la marque Citroën.

"Les clients professionnels sont les plus importants"

Dès lors, le segment des entreprises, qui a représenté 30 % des ventes dans l'Hexagone en 2008 comme l'a rappelé Philippe Brendel, président de l'OVE, s'impose comme une cible prioritaire de la stratégie de conquête de Citroën. "A mes yeux, les clients professionnels sont les plus importants, je le dis depuis plusieurs années déjà. D'une part, parce que ce sont les plus fidèles et d'autre part, parce qu'ils font bouger les choses et nous remettent en question", affirme Jean-Marc Gales avant de préciser ses objectifs : "En France, l'objectif est désormais de conquérir la première place du podium, notamment par le biais des 150 Business Centers (ndlr : pour 347 distributeurs) qui devraient être opérationnels à la fin de cette année (voir archives JA n°1082 sur www.journalauto.com). En Europe, entendez par là les sept principaux marchés de la zone, nous comptons doubler notre part de marché VP, tout en conservant le second rang sur le VU". Ce programme de conquête européen, soutenu par la mise en place de 500 Business Centers (sur un total 7 pays de 1 385 concessionnaires) d'ici fin 2010 et, bien entendu, par le label Airdream Business (qui réunit actuellement 4 familles de véhicules pour 6 silhouettes autour de C4, C5 et C3 Picasso), correspond grosso modo à une progression de parts de marché de 4,5 % actuellement à plus de 8 %.

VU et flottes captives : tremplin des énergies alternatives

Profitant de l'espace du débat, animé par notre consœur de BFM Nathalie Croisé, Citroën a aussi donné la parole à deux gestionnaires de parc d'envergure pour connaître leurs attentes, notamment sous l'angle des véhicules alternatifs. Pour Denis Goubau, directeur des achats Flotte d'ETDE (30 000 véhicules), filiale de Bouygues, "Ces véhicules sont tout d'abord un critère d'attractivité RH vis-à-vis de nos salariés et ils doivent donc rester séduisants. Par ailleurs, ils doivent être en phase avec les problématiques du développement durable. Nous accordons naturellement un soin particulier aux valeurs résiduelles et à la valorisation du coût de location. Enfin, sous l'angle de la gestion, le principe de guichet unique est important". Même son de cloche chez Sylvain Fresnault, directeur des achats de l'immense flotte de La Poste (40 000 véhicules), qui préfère cependant mettre l'accent sur l'enjeu actuel du véhicule électrique : "Nous mettons à la route nos premiers véhicules électriques avec Fiat et Citroën et nous sommes persuadés que ce sont précisément le VU et les flottes captives qui vont servir de tremplin aux énergies alternatives, notamment les solutions électriques. Les constructeurs sont face à un grand défi et il n'y a pas de temps à perdre. En effet, sur le marché des véhicules propres, nous estimons qu'il n'y aura qu'une demi-douzaine de pays leaders. La France et ses constructeurs ont une réelle carte à jouer, mais il faut aller vite". Et Denis Goubau de renchérir : "Attention à ne pas prendre de retard sur ce sujet, car il pourrait ensuite se révéler infranchissable, tant la concurrence va évoluer, notamment par le biais de nouveaux entrants". Diplomatie de circonstance ou hypocrisie ordinaire, la question de la prise en charge du surcoût de ce nouveau type de véhicules sera savamment occultée…

Quand l'hybride plug-in s'éveillera…

En revanche, Vincent Besson, responsable du produit de Citroën, tout en vantant la démarche de la marque et notamment le label Airdream Business, ne cherche pas à cacher certaines zones floues : "Au premier chef, il ne faut pas demander l'impossible et ne pas faire croire n'importe quoi. Il ne faut pas non plus oublier les lourds impératifs de sécurité dans ces nouvelles équations, ni l'ensemble désordonné des incitations gouvernementales selon les pays", avant de poursuivre : "Nous sommes donc face à plusieurs incertitudes : le prix que le client est prêt à mettre pour l'environnement, l'arbitrage entre les différentes voies technologiques sachant qu'à l'avenir, l'automobile rimant avec grande série, un standard s'imposera, mais lequel ?". Problème : ce standard ne s'imposera pas avant dix ou quinze ans et vu le contexte économique, il est difficile d'envisager des investissements à tout va. Dès lors, des choix s'imposent, forcément risqués. Et Vincent Besson de dessiner la feuille de route de Citroën pour les trois prochaines années : "Tout d'abord, le downsizing et l'optimisation des moteurs thermiques ouvrent encore de belles perspectives. Par ailleurs, nous lancerons notre premier système hybride en 2011 sur la DS 5. On ne saurait négliger l'importance du gaz naturel et des biocarburants sur certains marchés. En voyant plus loin, j'ai la conviction que l'hybride plug-in est promis à un grand avenir. Mais cela dépend de l'évolution des performances des batteries. Quand les moteurs électriques seront plus puissants que les moteurs thermiques, il y aura un basculement. Dans dix ans, on peut l'espérer…"

Photos :
Vincent Besson aux côtés d'Arnaud de lamothe, directeur de Citroën Business France. (photo du haut)
Jean-Marc Gales (photo du bas)
Crédit photos : (Jérôme Lejeune / Citroën)

FOCUS

Indiscrétion

Selon de nombreux professionnels, la fiscalité environnementale va rapidement se faire encore plus pressante et les dispositifs seront prochainement étendus au VU.

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