S'abonner
Constructeurs

Bruno Le Maire : "Le financement par la dette est un choix inévitable"

Publié le 10 avril 2020

Par Catherine Leroy
3 min de lecture
Un plan d'urgence doublé, un déficit public attendu à 7,6 % du PIB et une dette qui pourrait grimper à 112 % du PIB à la fin de l'année... Selon Bruno Le Maire, le financement par la dette est inévitable mais ne peut être que provisoire.
Bruno Le Maire a annoncé un doublement des fonds octroyés au plan d'urgence sur Europe 1 (photo d'archive).

 

Invité ce matin sur Europe 1, Bruno Le Maire, ministre de l’Economie et des Finances, a dévoilé les grandes lignes du nouveau budget rectificatif qui sera discuté mercredi 15 avril en conseil des Ministres. Ainsi le nouveau plan d’urgence, qui au début de la crise sanitaire était annoncé à hauteur de 45 milliards d’euros, devrait être plus que doublé pour atteindre 100 milliards d’euros. Le déficit public est désormais attendu à 7,6 % du PIB, tandis que la dette pourrait grimper à 112 % du PIB fin 2020.

 

"Pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale, une grande partie de l'économie française, des économies européennes sont à l'arrêt. Nous ne produisons plus, nous ne travaillons plus dans des pans entiers de l'économie. Contre la crise, nous avons choisi la dette. C'est un choix responsable et nécessaire qui va éviter une catastrophe sociale et économique à la France mais ça ne peut être qu'un choix provisoire", a déclaré Bruno Le Maire sur les ondes de nos confrères tout en précisant que "nous devons dès que possible et dès que l'économie va redémarrer, réduire cette dette."

 

Ce plan d’urgence comprend un report de charges fiscales et sociales et remboursement de crédit d’impôt pour environ 50 milliards d’euros, l’accompagnement du chômage partiel et des dépenses de santé pour 30 milliards d’euros et des participations de l’Etat dans les entreprises stratégiques pour un montant de 20 milliards d’euros. D’ores et déjà, Jean-Dominique Sénard, président du groupe Renault, a confirmé sur RTL travailler sur des prêts bancaires garantis par l’Etat pouvant atteindre entre 4 et 5 milliards d’euros.

 

"Nous attendons plus des assureurs"

 

Le fonds de solidarité mis en place avec l’aide des régions et des assureurs voit également sa dotation passer de 1 à 6 milliards. Mais les discussions sont toujours en cours avec les régions pour déterminer le nouveau montant de leur participation (250 millions d’euros versés lors de la création du fonds au début de la crise). Les assureurs qui avaient abondé pour 200 millions d’euros dans un premier temps, sont priés, selon Bruno Le Maire, "d’en faire plus. Et notamment en reversant une partie des primes d’assurances automobiles collectées aux particuliers, puisque ces derniers ne roulent presque plus faisant chuter les remboursements liés aux sinistres."

 

Le nouveau montant provisionné pour le chômage partiel est de 20 milliards (contre 8,5 milliards dans le précédent PLFR). Enfin, le ministre a rappelé que pour les grandes entreprises qui font plus de 1,5 milliard d’euros de chiffre d’affaires, le prêt garanti et le report de charges ne seront accordés que si l’entreprise a renoncé à son dividende. "Le redressement économique sera long, difficile et coûteux. Il demandera des efforts de la part de tous les Français. Certains secteurs comme le tourisme, l'aéronautique ou l'automobile demanderont des plans spécifiques à la sortie de la crise", a précisé le ministre de l'Economie.

Vous devez activer le javacript et la gestion des cookies pour bénéficier de toutes les fonctionnalités.
Partager :

Sur le même sujet

Laisser un commentaire

cross-circle