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Constructeurs

Alexandre Malval, directeur de gamme au Style Citroën.

Publié le 20 février 2009

Par Alexandre Guillet
4 min de lecture
"La ligne DS, c'est un peu Citroën débridée !"Toujours en ébullition, Alexandre Malval, qui dirige actuellement l'un des projets...
...DS, nous précise le périmètre de cette nouvelle ligne distinctive. Il estime notamment que ces modèles pourraient avoir plus de succès dans les marchés émergents que sur les marchés matures.

Journal de l'Automobile. Après avoir beaucoup évoqué la genèse de la conception de la nouvelle C5, comment percevez-vous sa réception par les clients et son évolution commerciale au gré de ses différents marchés ?
Alexandre Malval. Il est encore un peu tôt pour s'avancer sur ce sujet, surtout sur ce segment et avec l'impondérable de la crise. En revanche, le premier accueil a été excellent, comme en témoignent les nombreux prix obtenus par le véhicule au Portugal, en Allemagne ou au Japon par exemple. Le prix que nous recevons ce soir est aussi significatif et nous en sommes fiers, car l'intérieur d'un véhicule est de plus en plus capital. Il mobilise énormément de compétences pendant tout le développement jusqu'au lancement commercial. C'est un puzzle gigantesque et complexe, d'environ 300 pièces, avec de multiples déclinaisons. Et c'est l'intérieur qui, in fine, conditionne la stabilité du succès d'un modèle, car il donne du contenu là où l'extérieur donne une promesse et une impression.

JA. On parle désormais depuis plusieurs années du renouveau de la marque et les lancements spectaculaires se multiplient, C3 Picasso et DS par exemple : comment allez-vous mettre en place une ligne de cohérence pour pérenniser ce dynamisme ?
aM. C'est "Le" challenge que nous devons relever désormais, après avoir reconstruit bien des pans de la marque et de son capital image. Le lancement de la ligne DS va d'ailleurs dans ce sens. Il s'agit d'un élément de réponse stratégique à l'évolution du marché : un marché qui se divise entre percée du premium et croissance du low-cost, un segment que nous allons réinterpréter à la mode de Citroën, sans renoncer à l'attractivité des produits et du style comme le démontre C-Cactus. L'application de série est annoncée pour 2011.

JA. Avec la gamme DS, vous vous retrouvez un peu dans la position d'un constructeur spécialiste : cela a-t-il des répercussions au niveau du style ?
aM. Je ne sais pas si on peut parler de positionnement de spécialiste… DS renvoie à la notion de Premium, ou plus exactement à la volonté de proposer des véhicules distinctifs. Au style, nous avons davantage de moyens pour cette gamme. Par exemple, à l'intérieur, on met d'emblée des technologies et des équipements appropriés, des matériaux nobles pour satisfaire des clients plus exigeants et connaisseurs. En fait, DS, ce sera une gamme cohérente, mais avec des véhicules aux partis pris plus affirmés. C'est un peu Citroën débridée ! On va jouer la carte de la différence avec des modèles valorisants pour les clients, mais qui resteront accessibles.

JA. Dans le cahier des charges, ces véhicules DS sont-ils destinés prioritairement aux marchés matures ou plutôt aux marchés émergents qui ont moins de préjugés sur la "marque mère" ?
aM. Très honnêtement, je ne peux pas répondre catégoriquement à la question car le lancement de la DS3 est encore en préparation. Mais à l'intuition, je ne suis pas sûr que seuls les pays européens seront friands de ces produits et cela ne m'étonnerait pas que la demande soit tout aussi intense sur des marchés émergents comme le Mercosur, la Russie ou la Chine.

JA. Contrainte environnementale omniprésente, contraintes législatives grandissantes sur la sécurité, crise mondiale d'une rare ampleur… N'est-ce pas dur à porter pour les designers et cela ne risque-t-il pas de brider la créativité ?
aM. Non ! C'est un moment passionnant car c'est un moment charnière. Donc on peut réinventer beaucoup de choses et tout le monde est prêt à mettre la créativité en avant. De nouveaux moyens de séduction vont voir le jour, qui passeront moins par les moteurs et la puissance comme c'était le cas avant. De nouvelles silhouettes sont aussi à attendre. En fait, toute la manière de vivre et de consommer l'automobile évolue et du coup, nous allons revoir notre manière de faire. Je pense notamment à la génération des adolescents d'aujourd'hui qui seront des primo-acheteurs dans dix ans et qui n'ont pas les mêmes codes automobiles qu'avant. Donc, à nous de jouer ! Mais c'est justement palpitant tant le champ des possibles est vaste et varié.

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