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Constructeurs

Agent : un statut en voie de disparition

Publié le 10 octobre 2003

Par Alexandre Guillet
5 min de lecture
Le contrat de réparateur agréé secondaire assurera-t-il l'avenir des agents ? A terme, les constructeurs proposant cette option attendent que ceux-ci investissent pour passer réparateurs agréés. Le statut de réparateur secondaire ne serait donc que transitoire, l'intérêt inavoué pour les constructeurs...
Le contrat de réparateur agréé secondaire assurera-t-il l'avenir des agents ? A terme, les constructeurs proposant cette option attendent que ceux-ci investissent pour passer réparateurs agréés. Le statut de réparateur secondaire ne serait donc que transitoire, l'intérêt inavoué pour les constructeurs...

...étant de préserver les volumes PR.

Quel avenir pour les agents de marque ? Fin 2002, ils étaient un peu plus de 12 600 en activité sur le territoire national, la majorité collaborant au côté de Renault (5 400), Peugeot (2 900), Citroën (3 000), Opel (300), Ford (480), Fiat/Alfa/Lancia (590) et Volkswagen/Audi/Seat (231). Cette question est restée en suspens jusqu'à la parution de la brochure explicative du règlement 1400/2002, qui confirmait la possibilité d'élaborer deux types de contrats après-vente, réparateur agréé et réparateur secondaire, permettant de maintenir la configuration des réseaux dans leur mode de fonctionnement actuel.
Hormis Citroën, resté fidèle à sa stratégie - se doter d'un unique réseau de réparateurs agréés Citroën (CDD 5 ans), gage d'une prestation après-vente uniforme -, et le groupe Volkswagen qui invite également ses agents Volkswagen/Audi/Seat à poursuivre avec les marques en signant un contrat de réparateur agréé de niveau 1 (CDI), les autres constructeurs ont opté pour le contrat de réparateur agréé secondaire. Et pour cause. Ils ont eu beau déployer ces dernières années des programmes de mises aux normes visant à homogénéiser les équipements de garage et informatiques, la signalétique ou encore la formation des équipes, autant de standards qui doivent être aujourd'hui satisfaits au titre de la sélectivité, les agents n'ont pas tous investi au même rythme. Les pertes enregistrées du côté de Citroën dont 1 350 agents ne signeront pas le contrat de réparateur agréé parlent d'elles-mêmes (lire page 122). Du côté de chez Volkswagen, le couperet ne tombera qu'en 2005, le groupe accordant un délai de deux ans aux agents pour satisfaire l'ensemble des critères.

Réparateur agréé secondaire, un statut transitoire ?

Mais l'avenir des agents ayant la possibilité de poursuivre une activité via un contrat de réparateur secondaire est-il pour autant assuré ? Peugeot, Renault, Ford et Opel offrent cette possibilité à leurs partenaires (Fiat devrait également opter pour cette solution). Pourtant, tous aspirent, à terme, à la mise en place d'un réseau après-vente délivrant une prestation égale. Dans ces conditions, pour beaucoup d'agents, le statut de réparateur secondaire ne sera que transitoire. Ainsi, si les 480 agents Ford se voient proposer un contrat secondaire, "service réparateur agréé Ford", à signer




ZOOM

Les principaux réseaux d'agents fin 2002


  • Renault : 5 400
  • Citroën : 3 000
  • Peugeot : 2 900
  • Fiat/Alfa Lancia : 590
  • Ford : 480
  • Opel : 300
  • Volkswagen Audi/Seat : 231
  • avec les concessionnaires, c'est avec l'obligation de se conformer aux critères de sélection de réparateur agréé Ford d'ici à octobre 2007. Même opération du côté de chez GM France. Les 300 ateliers Service Opel ont la possibilité de conserver le panneau via un contrat tripartite (agent/concessionnaire/constructeur) de réparateur agréé Opel "Bis", GM France devant leur accorder un délai "raisonnable" pour qu'ils puissent passer réparateurs agréés Opel de niveau 1. D'ici là, les agents Opel (et Ford) pourront sous-traiter une partie des tâches devant répondre aux standards aux concessionnaires, comme l'informatique ou les cautions financières.
    Chez Renault, qui propose deux contrats de réparateur secondaire (lire page 118), ce sont les 1 300 agents Relais qui devront investir à plus ou moins long terme. Le constructeur ne l'affirme pas officiellement, mais le seul fait qu'ils ne puissent pas intervenir dans le cadre de la garantie abonde dans ce sens. En effet, quelle sera la pérennité de ces affaires sans la possibilité de réaliser ce type d'opérations qui représentent près de 30 % de l'activité atelier ? Sans être nécessairement rémunératrices, elles sont essentielles en termes de fidélisation client. Une problématique mise en avant par le groupement des agents Peugeot, à qui le constructeur devait initialement proposer une licence de réparation et entretien excluant la garantie (lire page 120). Après réflexion, le Lion a finalement revu sa copie et a opté pour un contrat de réparateur agréé secondaire incluant dans le champ de compétence des agents les réparations prises en charge par la marque.

    Les constructeurs cherchent à préserver les volumes PR réalisés à 30 % avec les agents

    Peugeot explique ce changement par le souci de préserver la capillarité, essentielle pour une relation de proximité. Soit, mais pouvait-il, au même titre que Renault et Citroën, se priver de partenaires réalisant en moyenne 30 % à 40 % du CA annuel PR ? La question vaut également pour les autres marques même si les volumes sont moins importants. Certainement pas. La preuve en est l'alternative Eurorepar, l'enseigne de réparation et d'entretien toutes marques déployée par Citroën et dont les membres se fournissent en pièces chez les 300 distributeurs PR… Citroën. Le constructeur entend se doter d'un réseau de 2 000 adhérents en 2004.
    De quoi compenser la perte de 1 350 agents, à qui l'enseigne est bien entendu ouverte, et maintenir ainsi les volumes PR. L'enjeu est identique du côté de Renault et Peugeot. Mais maintenir un réseau d'agents n'assurera pas nécessairement la sauvegarde des volumes PR. L'obligation de se fournir en pièces constructeur ne porte  que sur les opérations sous garantie. La fidélisation des agents à l'achat de pièces, non garanties et toutes marques - les constructeurs disposant de ce type d'offre - devra donc passer par une amélioration des conditions de rémunération et l'application effective, par les concessionnaires, de la tarification préconisée. A ce niveau, les agents ont une réelle carte à jouer. Reste à savoir s'ils sauront la saisir.


    Annabelle Avril

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