A qui perd gagne !

...sur son éternel rival, Marcus Grönholm. Le résultat d'une première boucle de toute beauté, sanctionnée par trois meilleurs temps consécutifs. De quoi "gérer" un peu l'après-midi, même si un nouveau meilleur temps tombe dans l'ES11. "Ce n'était pas à moi d'attaquer, ni à prendre des risques, déclare alors le champion du monde en titre. J'ai donc essayé de rouler vite pour rester concentré tout en évitant les erreurs. La dernière étape, toute nouvelle, est courte mais sans assistance. Nous l'aborderons prudemment pour ne pas compromettre nos chances de victoire". Avec le recul, cette analyse prend toute sa signification. Certes, cette courte dernière étape ne comportait qu'un seul parc de regroupement à Arzachena entre les deux boucles de trois spéciales. Toutefois, les routes étroites, l'adhérence précaire, la poussière et les nombreux rochers placés sur les bords donnaient à ce dimanche des allures de traquenard. Le piège s'est refermé sur l'équipage Loeb-Elena, victime d'un contact un peu trop appuyé contre une grosse pierre. L'alsacien raconte : "Dès le départ de la spéciale, j'ai eu du mal à trouver le bon rythme. Je sentais que je n'étais pas efficace dans mon pilotage. Il a fallu que je me force. Cela commençait à aller un peu mieux lorsque, vers le milieu de l'ES13, dans une portion rapide que j'avais surnoté, j'ai abordé un sommet un petit peu trop vite ce qui m'a délesté. Je n'étais plus sur la trajectoire idéale pour le virage à droite suivant. Légèrement dans le bas-côté, j'ai essayé de ramener la voiture, mais j'ai heurté un gros rocher avec la roue avant gauche. Après le choc, j'ai voulu continuer, mais la roue a fini par se coucher sous la voiture. Dans l'impossibilité de poursuivre, je me suis arrêté".
Et voilà comment l'équipage franco-monégasque a laissé échapper la 33e victoire de sa carrière, et comment celle-ci est tombée dans l'escarcelle de Marcus Grönholm… auteur de la même mésaventure lors de l'édition 2006 de ce Rallye de Sardaigne alors qu'il menait également les débats. Une revanche sur le sort pour le géant finlandais donc, qui, toutefois, a connu son lot de "chaleurs" : amortisseur endommagé lors de la 1re étape, perte de la roue de secours dans la 2e étape (ce qui l'incitera à la prudence, par peur de crevaison) et pour finir, tête à queue dans l'ES 13 avec une perte sèche de 17'. "Aujourd'hui, la chance était de notre côté, déclarait Grönholm peu après l'arrivée. Je faisais le maximum pour maintenir la pression sur Sébastien. Notre victoire n'a pas été facile et le championnat sera très long, mais je suis en tout cas heureux d'être en tête du championnat et non plus derrière". Effectivement, de cinq points d'avance en cas de probable succès en terre sarde, le retard du français passe à sept points (55 pts à 48) avant l'Acropole. Un handicap toutefois loin d'être insurmontable, au vu des quatre épreuves asphalte à venir (Allemagne, Catalogne, Corse et Irlande). En revanche, chez les constructeurs, la note est plus salée pour Citroën, avec désormais 21 points de retard sur Ford. Il faut dire que la très méritoire 3e place de Sordo sur la terre, si elle avait de quoi réconforter quelque peu Guy Fréquelin (patron de Citroën Sport), ne pouvait toutefois contrebalancer la performance des Focus WRC, qui signent leur 2e doublé de la saison (après celui réussi en Norvège) grâce à la 2e place de Mikko Hirvonen.

Marc David