Moins de la moitié des Européens utilisent la voiture personnelle au quotidien, d'après Chronos-ObSoCo
La voiture perd du terrain dans les habitudes des Européens. D'après les résultats de l'étude biennale menée par l'ObSoCo (Observatoire de la consommation) et le cabinet Chronos, il apparaît que la part des sondés qui utilisent quotidiennement leur voiture a reculé depuis 2016. Ils sont désormais 49 %, en moyenne, sur un périmètre qui couvre la France (4 000 sondés), l'Allemagne, l'Espagne et le Royaume-Uni (1 000 sondés chacun). Et le repli semble frapper l'Hexagone, où l'étude rapporte une chute de 9 points en deux ans, à 50 %, contre 49 % en Allemagne, 45 % outre-Manche et 42 % en Espagne.
Ce constat découle d'un net retrait de la part des Européens qui disaient en 2016 avoir une consommation soutenue ou modérée de la voiture personnelle. Ce qui se lit également dans les statistiques d'attachement à l'automobile. Alors qu'ils étaient 70 % il y a deux ans, ils ne sont plus que 60 % à considérer la propriété automobile dans les idéaux de vie. A ceux-ci s'ajoute la part stable de 7 % des sondés qui affectionnent la location longue durée. Le recours à l'automobile atteignant 11 %, contre 6 % pour ceux qui envisagent la voiture comme un bien partagé en cercle fermé (amis, familles, voisins…). L'étude révèle par ailleurs que 17 % des Européens envisagent sérieusement de se passer de véhicule personnel.
26 % des Français n'ont pas le choix
Dans les quatre pays d'Europe étudiés, 49 % des habitants en moyenne rapportent avoir le choix des solutions de transport pour leur déplacement. Un chiffre en trompe-l'œil, sous l'influence des grandes villes, notamment celles de plus de 100 000 habitants où ils sont 64 %. A côté, les alternatives n'existent que pour 20 % des sondés des communes rurales, 39 % de ceux qui vivent des villes de 2 000 à 20 000 habitants et 46 % dans celles de 20 000 à 100 000 résidents. Et, finalement, dans les plus petites villes, ils sont en moyenne 6 sur 10 à avoir recours à leur voiture au quotidien, faute de choix crédibles.
"On note que 26 % des Français n'ont pas le choix", précisent les analystes de Chronos et l'ObSoCo, en plein débat sur le coût du carburant. Même si la notion de "choix" demeure évidemment subjective et soumise à des facteurs de taux d'équipement, de mise à disposition d'alternative et de prise de connaissance des solutions.
56 % des répondants estiment qu'on ne pourra se passer complétement de la voiture compte tenu de la liberté qu'elle procure, dans un avenir proche. Mais une vague de changement grossit, si l'on en croit les 63 % de sondés pour qui se dessine un avenir tourné vers les transports collectifs par opposition aux transports individuels. Plus significatif encore, les 65 % de personnes qui voient un futur dans lequel les véhicules collectifs et utilisés comme un service et non possédés.
Et la mobilité émergente préférée est...
Il y a une conscience environnementale européenne. L'étude soutenue par l'Ademe, Mappy, la SNCF et Keolis parvient à établir un lien entre les changements de comportements et les enjeux de qualité de l'air. 39 % des 7 000 sondés disent avoir, en partie, adopté de nouveaux moyens de transports pour réduire leur empreinte carbone. A ce jeu, la marche et le vélo sont les deux grands gagnants 2018. Les déplacements pédestres ont gagné 30 points entre deux éditions de l'enquête et devraient encore prendre 34 points d'ici à 2020, selon le déclaratif. Une croissance que le vélo égalera a priori. En allant plus loin dans les résultats de l'étude, il en ressort que 28 % des Français ont recours principalement à la marche pour se rendre sur leur lieu de travail, contre 30 % dans les quatre autres pays européens étudiés.
Pour mieux anticiper les mouvements, il convient de mieux cerner les personnages. L'ObSoCo et Chronos sont arrivés à la conclusion qu'il existe sept profils : les captifs automobiles, les utilisateurs de deux-roues (motorisés ou non), les automobilistes métropolitains, les automobilistes agiles, les alternatifs actifs, les proximobiles et les néomobiles. Les captifs pèsent environ 29 %. Monomodaux, leur voiture est un moyen de gérer leur temps avec une certaine assurance et sans pénibilité. Sur une semaine type (hors week-end), le temps de déplacement pour se rendre sur le lieu de travail représente 59 % du temps total consacré aux déplacements chez les Français et 55 % pour l’ensemble des quatre pays européens.
Les Allemands sont à la pointe sur le vélo (56 % de taux de pénétration dans la population), les Britanniques sont les rois du VTC (57 % de pénétration) et les Espagnols du car (46 %), mais, en Europe, la moyenne attribue la couronne des mobilités émergentes au covoiturage de toutes formes, avec 31 % de pénétration, certainement sous l'influence de la France. Le vélo (30 %) prend la place de dauphin, suivi par le car (27 %). Notons au passage qu'en signant l'acquisition de Ouibus, Blablacar s'est ouvert la porte sur deux des solutions alternatives à la voiture personnelle les plus privilégiées du paysage européen. Le VTC pointe ensuite avec 20 %, tandis que les objets de glisse urbaine (10 %) pèsent désormais plus que le vélo partagé (7 %) ou l'autopartage (5 %) et le deux-roues partagé (2 %).
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