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Industrie

Bosch : Heiko Carrie invite les politiques à sortir de leur dogmatisme

Publié le 3 mai 2018

Par Mohamed Aredjal
2 min de lecture
A l’occasion de sa conférence de presse annuelle, Bosch a levé le voile sur sa dernière technologie de réduction des émissions de NOx. Une innovation qui doit relancer l'intérêt du marché et des autorités publiques pour cette motorisation.
Heiko Carrie, président de Bosch France et Benelux.

 

"Avec cette percée technologique, nous sommes convaincus que personne ne pourra plus interdire l’entrée des véhicules diesel dans les villes et centres urbains." Ces propos, tenus par Heiko Carrie, président de Bosch France et Benelux, en disent long sur les ambitions que nourrit le groupe allemand avec sa nouvelle technologie de réduction des émissions de NOx. Grâce à ce dispositif, l’équipementier assure pouvoir abaisser ces émissions à 13 mg/km lors de trajets enregistrés aux normes RDE, soit un dixième du seuil règlementaire prévu pour 2020.

 

Autre atout de cette technologie : elle est basée sur des composants déjà disponibles sur le marché et ne requiert aucun composant hardware supplémentaire. Autrement dit, cette technologie n’entraîne aucun surcoût et peut déjà être intégrée dans les projets de production. "Nous sommes déjà en discussion avec certains constructeurs", confie le président de Bosch France, qui n’a pas souhaité communiquer la date de commercialisation du premier véhicule équipé de ce dispositif.

 

Un enjeu plus politique que technologique ?

 

Grâce à cette innovation majeure, le groupe de Stuttgart espère relancer l’intérêt des marchés internationaux pour une motorisation en perte de vitesse. Selon l’Acea, les ventes de véhicules neufs diesel à particuliers ont d’ailleurs baissé de 17 % en Europe au premier trimestre 2018. Malgré ce nouveau repli, l’équipementier n’entend pas abandonner ce marché, estimant que le moteur diesel n’a pas épuisé tout son potentiel de perfectionnement. Ses avancées technologiques ne s’arrêteront d’ailleurs pas à ce nouveau dispositif puisque le groupe espère désormais amplifier les avancées réalisées en faisant appel à l’intelligence artificielle. Objectif affiché : concevoir un moteur à combustion interne qui, en dehors du CO2, n’ait pratiquement aucun impact sur l’air ambiant.

 

Des avancées prometteuses pour le groupe germanique qui devra, s’il souhaite définitivement redorer le blason du diesel, gagner également la bataille de l’opinion. Bosch en est conscient : trois ans après le dieselgate, il ne sera pas simple de convaincre des responsables politiques fermement engagés à bannir le gazole de leurs villes. "Les responsables politiques doivent se fier aux faits et chiffres : les moteurs diesel sont propres et il n’y a aucune raison de les interdire des centres-villes", a conclu Heiko Carrie.   

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